Les Petites Victoires (Bulles d’Oxygène)
Ce texte a été écrit entre Noël 2025 et le Nouvel An 2025/2026. Il est dit que c’est une période propice aux bonnes résolutions.
Il y a bientôt 3 ans, j’avais déjà fait référence, dans le texte « Miracle ! », aux Petites Victoires. Cependant, je n’avais jamais explicité le contexte dans lequel j’ai entendu ces deux mots simples, en apparence, et, pourtant, porteur d’un immense écho chez moi. Ce que je vais écrire ne concerne que moi. Ce n’est ni égoïste, ni égocentrique, simplement que Chacun·e en fera ce qu’il lui semble acceptable dans ses moments de Vie.
Il y a quelques années, mon épouse et moi, dans le cadre d’une formation pour l’accompagnement de notre fils atypique, avons suivi une formation. Je ne vais pas dévoiler la teneur de cette formation étalée sur deux ans. Dans le groupe dans lequel nous étions, nous avons sympathisé avec des parents, des frères, des sœurs qui avaient eu aussi un membre atypique dans la famille.
Il y a un témoignage qui m’a particulièrement marqué et vous devinez aisément que c’est celui pour lequel j’ai entendu « Petites Victoires ». Ce témoignage était celui d’une dame seule, désemparée dont le fils était « méchant » avec elle. Il était hospitalisé pour différents troubles. Cette dame disait que lorsqu’il avait un sursaut comme une ouverture dans le monde actuel, elle pouvait échanger avec lui, pendant quelques minutes, avant qu’il ne reparte dans son propre monde. Pendant ces quelques minutes, cette ouverture possible dans leur monde commun, elle était aux anges car, pour elle, avoir un contact avec son fils, c’étaient des « Petites Victoires ».
Ainsi, même si elle souffrait dans son Cœur de Mère, elle avait des instants de Grâce.
En sous-titre de ce texte, j’ai placé « Bulles d’Oxygène » et ces mots ont aussi un sens par rapport à « Petites Victoires ». Certain·e·s le savent, je suis bénévole pour une Asbl dont une des « branches » est intitulée « Bulles d’Oxygène ». Nous visitons des patients hospitalisés en oncologie et en gériatrie.
Si je peux m’exprimer ainsi, je me suis inscrit au « bon moment » pour suivre les formations prévues. J’ai ainsi terminé ma formation, il y a plus d’un mois. J’ai effectué quelques visites en duo et, maintenant, je vole de mes propres ailes. J’effectue un compte-rendu de mes visites tant en respectant l’anonymat des personnes rencontrées.
Lors des visites, nous proposons un moment d’écoute, d’échange. Il n’y a aucune obligation. Ce n’est qu’une proposition. Ainsi, certain·e·s acceptent, d’autres pas. C’est ainsi et je respecte, bien évidemment, leur choix. Pour d’autres personnes, l’échange n’est pas possible car ils sont dans leur propre monde. Alors je reste quelques instants et le seul échange est le regard. Parfois, je vois une petite lumière dans leurs yeux. Une petite lumière, certes faibles, et pourtant une lumière de quelques instants.
Dans ces moments d’échange, je me rends compte que je suis, effectivement, comme une bulle d’oxygène. Que j’apporte une respiration, une bouffée d’air dans ce qu’ils vivent dans leur corps physique, dans leur corps émotionnel voire, peut-être, même dans leur corps spirituel.
Ce que je retiens de mes visites, c’est la facilité avec laquelle des personnes se confient sur leur vécu et sur leur perception de la Vie alors que je ne suis, pour elles, qu’un « parfait » inconnu, bénévole de passage, présent pour un moment d’écoute, d’échange et de bienveillance.
Je sais que la Vie nous bouscule. Certain·e·s sont bousculé·e·s plus que d’autres. Pourtant, pour moi, il n’y a pas de grands ou de petits « bousculements ». Ceci n’est qu’une question de perception. Pour certain·e·s, un évènement peut prendre de plus grandes proportions que pour un autre. Pour d’autres, un évènement anodin représente une montagne à franchir.
Ainsi, quelle que soit « l’importance » ce qui est vécu, Être pleinement présent à quelqu’un, sans chercher à corriger ni à sauver ni à argumenter, c’est Être dans un espace serein, bienveillant, sûr et sincère. Point de calcul, point de stratégie, point de technique, uniquement la Présence.
Être présent, c’est reconnaître une Grâce comme un rayon de soleil, un regard, un souffle, un sourire, un mot. C’est se relier à la Simplicité de l’Instant.
Être Présent, c’est poser un juste geste, sans attente de reconnaissance. C’est goûter à la Joie silencieuse du Don de Soi.
C’est se rappeler, au cœur du tumulte, que Chacun·e est déjà là où il a choisi d’être même si ce n’est pas toujours facile à accepter. C’est de se dire que Je Suis Entier, Digne et profondément Vivant.
Ouvrir les yeux un matin où tout pèse et poser les pieds au sol quand même. Ce n’est rien d’extraordinaire en apparence et, en même temps, à l’intérieur de chaque Être, c’est une force silencieuse qui permet de tenir jusqu’au soir.
Un sourire inattendu, une musique enchanteresse, un message d’un ami lointain, un souvenir doux et, soudain, le souffle revient, le Cœur se réchauffe même brièvement. Il y a une force qui se révèle en disant que je n’y arrive plus seul·e. Je trouve le courage de demander de l’aide et de ne pas le ressentir comme un échec. C’est une percée, une ouverture vers l’autre.
Ainsi, les Petites Victoires sont souvent silencieuses, elles ne font pas de bruit. Pourtant, elles transforment doucement, durablement la façon d’Habiter sa Vie. Car, au fond de moi, même si tout n’est pas « réglé », Je Sais que Je Suis Vivant, Lumineux et Aimé.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD)
(Illustration : Image générée)
(Musique lors de l’écriture : Symphonic Planet – 2025 – Miracles)

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