Le Sanctuaire Intérieur
Je me tiens ici, dans cet instant suspendu, où la lumière caresse ma peau et le murmure du vent m’apporte des messages enfouis depuis longtemps. Ce lieu, baigné de silence, me rappelle que le monde peut encore être un Sanctuaire 1️⃣. Je tiens un vase, contre moi, comme quelqu’un qui tient un secret précieux, non pas par peur qu’il soit révélé simplement parce qu’il contient une part de moi-même que je ne saurais livrer à des mots, à des sons, à des silences. C’est un fragment de l’Infini, une étoile capturée, une étincelle Divine.
Je respire. J’inspire. J’expire. Dans cet acte si simple réside la Vie intégrale. Chaque souffle est une ouverture, un pont entre l’intérieur et l’extérieur. Un mouvement entre ce QUE JE SUIS et ce que le monde veut que je sois. Mes yeux, mi-clos, cherchent un horizon qui ne se trouve pas dans les collines devant moi, plutôt, quelque part, dans les replis de mon Âme. Je ne vois pas seulement ce paysage, je le sens vivre, vibrer, me parler dans un langage que seul le silence peut comprendre.
Je sens, je ressens cette Lumière, qui m’enveloppe, aussi douce qu’insistante. Elle ne me juge pas, elle n’exige pas, elle se contente d’être, Ici et Maintenant, présente totalement, intégralement. Est-ce ceci, le Divin ? Une présence infinie, qui ne force rien, qui attend patiemment que je m’ouvre à elle ? Je ne sais pas. Peut-être que tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, et, dans cette ignorance, il y a une paix merveilleuse.
Je ressens, dans ma poitrine, une légère vibration, une musique douce comme si chaque battement de mon Cœur était une prière adressée à quelque chose de plus vaste que moi. Ce vase dans mes mains est-il un symbole de cette offrande ? Une manière de dire : « Voici ce que je suis, brut, imparfait et, en même temps, tellement, tellement Vrai ». Et si cette lumière peut me voir ainsi alors, peut-être, puis-je apprendre à me voir de la même manière.
Je ferme les yeux, un instant, et le paysage extérieur disparaît pour laisser place à un paysage intérieur. Là, les collines sont des souvenirs, les arbres sont des espoirs et la rivière qui serpente est le flot de mes pensées, tantôt calme, tantôt tumultueux. Dans ce monde intérieur, il y a aussi une clarté. Une source, peut-être, ou une flamme qui ne vacille pas. Elle est ici, toujours, même lorsque je l’oublie, même lorsque je me perds dans l’agitation du monde.
Je sens sous mes doigts la texture du vase, sa froideur familière et je me demande qu’est-ce que je porte vraiment ? Est-ce une mémoire ? Une aspiration ? Peut-être simplement le poids du présent, cette étrange alchimie entre ce qui a été et ce qui pourrait être. Le vase est plein. De quoi est-il plein ? D’eau, d’air, d’un symbole que je ne comprends pas encore entièrement ? Peu importe. Il est ici et ceci me suffit.
La lumière continue de jouer sur mon visage. Je me laisse aller à la sensation d’être vu.e, non pas par des yeux extérieurs, uniquement par une force intime, une conscience qui n’a ni nom ni forme. C’est comme si, dans cet instant, je n’avais plus besoin de prouver quoi que ce soit, ni au monde, ni à moi-même. Je suis tout simplement et ceci est assez.
Je me demande si d’autres ont ressenti cela avant moi. Ces collines ont dû voir tant de vies, tant de moments comme celui-ci où quelqu’un s’arrête, respire et se connecte à quelque chose de plus grand. Peut-être que les arbres ont enregistré ces instants dans leurs cernes, que la terre en garde la mémoire dans ses strates. Et, moi, je ne fais que m’ajouter à cette histoire sans fin, une histoire faite autant de silences que de révélations.
Je sens en moi une gratitude qui ne se dirige vers rien en particulier car elle embrasse tout. Gratitude pour la lumière, pour l’air, pour ce moment, pour le simple fait d’être ici. C’est comme si, en cet instant, je comprenais que tout ce que je cherchais a toujours été ici. Non pas dans des réponses ou des certitudes, humblement dans la simple présence de CE QUI EST.
Et pourtant, il y a aussi une part de moi qui cherche encore, qui se tend vers un horizon que je ne peux atteindre. Est-ce une contradiction ? Peut-être. Peut-être que cette tension entre le contentement et le désir est ce qui donne Vie à tout. Sans elle, il n’y aurait ni mouvement, ni création, ni quête.
Je pose ma main sur mon cœur, non pas pour le calmer, uniquement pour sentir son rythme, pour me rappeler que je suis vivant.e. Chaque battement est une affirmation, une promesse que la vie continue même dans ses mystères, même dans ses douleurs. Et, dans ce rythme, je trouve une sorte de musique, une mélodie qui m’accompagne, qui me porte, qui me transports.
Je ne sais pas combien de temps je reste ici, debout dans cette lumière, avec ce vase contre moi. Le temps semble se dissoudre, comme si cet instant contenait une éternité. Peut-être que c’est ceci, la vérité, pas un concept à saisir, simplement un moment à vivre pleinement, intégralement, sans réserve, sans peur.
Je respire encore et, avec chaque souffle, je sens que je suis ce Tout. Pas en tant qu’individu isolé, lumineusement en tant qu’élément d’un tout, un filament dans la grande Lumière de l’Être. Et, dans cette réalisation, il y a une liberté. Une liberté qui ne vient pas de l’absence de liens. Elle vient de la reconnaissance que ces liens sont ce qui me définit, ce qui me soutient.
Je suis, Ici et Maintenant, ceci me suffit.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241202-3))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)
1️⃣ : « Sanctuaire » vient du latin « Sanctuarium » signifiant « lieu consacré ». Pour ma part, c’est quelque chose qui est évident qu’un sanctuaire soit un lieu « sacré » et « consacré ». En même temps, au 12e siècle, le mot s’écrivait « saintuaire » signifiant « lieu le plus saint d’un temple, d’une église ». Au 17e siècle, ceci évolue en « partie de l’église où se trouve le maître-autel » et ainsi de suite pour « lieu secret », pour désigner dans une maison le « séjour », le « lieu privilégié », pour indiquer un « lieu d’asile », une « réserve d’animaux » même un « territoire qui, pendant un conflit armé, se trouve soustrait aux hostilités ».

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