Malbolge

J’aurais pu commencer l’écriture de ce texte par « Au commencement était le Verbe » 1️⃣. En fait, je le commence réellement par « Au commencement était le langage ». Tout dans l’Uni-vers murmure des messages en un langage insaisissable. L’esprit humain est tenté de l’ordonner, de le comprendre, de le décoder.

De simples formes, de simples sons, de simples vibrations donnent naissance à des galaxies. Chaque langue, chaque dialecte, chaque syntaxe, chaque mot, chaque silence porte un « secret » 2️⃣, une manière propre d’exprimer une réalité complexe de la manière la plus simple.

Et pourtant, certains langages paraissent comme des labyrinthes, des mystères où chaque pas en avant semble mener davantage à l’obscurité. C’est de ceci qu’il s’agit ici : « un langage qui invite à la fois à la fascination et au vertige, un labyrinthe de symboles où la simplicité se dérobe sous un voile d’énigmes ».

J’imagine un espace où tout semble conçu pour défier les notions mêmes de logique et de raison. Un endroit où chaque caractère, chaque ligne, chaque interaction semble presque intentionnellement dissonante comme si l’on observait une partition musicale écrite pour déranger les sens. À première vue, cet espace paraît dépourvu de toute logique, de tout ordre. C’est un amas de signes et de symboles comme un texte ancien dont le sens serait perdu depuis longtemps. Pourtant, en scrutant davantage, l’observateur attentif commence à voir émerger des motifs, des récurrences subtiles, des échos presque imperceptibles, des étincelles de Vie 3️⃣.

Il est fascinant de constater que, même dans les environnements les plus chaotiques, il subsiste toujours une part d’ordre, de structure comme une sorte de souffle vital donnant forme à l’informe. À mesure que j’avance dans ce monde complexe, un sentiment nouveau émerge, une sorte de familiarité étrange, comme si l’esprit, malgré ses doutes, s’attachait à trouver une manière d’interpréter ce qui lui est offert. Peut-être est-ce là le premier enseignement de ce langage mystérieux : « la simplicité n’est pas tant dans l’évidence que dans la capacité à voir au-delà du chaos, à capter les harmonies cachées derrière les apparences diverses ».

Ce langage, à première vue incompréhensible et impraticable, devient une invitation à redéfinir ma conception de la complexité. Le cœur de ce labyrinthe de signes ne se trouve pas dans une quelconque clé magique mais, bien, dans l’acte même d’observer, d’analyser, et surtout, surtout, de faire abstraction de mes habitudes. En contemplant cette logique insolite, je réalise que mon esprit est conditionné à chercher le facile, à se raccrocher à des repères familiers. Mais ici, la seule issue est de lâcher prise, d’accepter que la réponse n’est pas dans ce que je sais déjà mais dans ce je suis prêt à découvrir dans l’inattendu.

Je m’imagine, un instant, être un simple personnage dans une immense fresque d’instructions codées 4️⃣, où chaque caractère semble se moquer de moi, où chaque tentative de compréhension me semble vouée à l’échec. Et pourtant, n’est-ce pas ceci qui confère une étrange beauté à cet Uni-vers ? À l’instar des mystères de la vie, ce langage me pousse à me questionner, non pas pour trouver des réponses mais pour élargir les frontières de ma perception. Il est à l’image d’un peintre abstrait dont les toiles semblent n’être qu’un chaos de formes, mais qui, à y regarder de plus près, révèlent des textures, des motifs, et même, peut-être, des récits cachés 5️⃣. Ce langage est, en quelque sorte, un miroir reflétant la complexité de l’esprit humain dans toute sa splendeur et son « absurdité ».

Certains disent qu’il faut une intelligence exceptionnelle pour comprendre ce langage. D’autres qu’il faut une patience infinie. Mais la vérité est plus subtile : « ce langage requiert avant tout une certaine humilité, une acceptation que, parfois, le sens est dans le non-sens et que la beauté naît du mystère ».

Parfois, dans ce dédale de symboles et de significations cachées, une phrase ou un mot semble surgir, comme un éclair de clarté. Peut-être est-ce là, la beauté ultime de cette aventure linguistique : « elle me rappelle que même au milieu de la confusion la plus totale, un sens peut apparaître, non parce qu’il était déjà ici mais parce que je n’ai pas osé le laisser me traverser ».

Ce langage est une leçon sur la nature de la simplicité 6️⃣. Il m’enseigne que, bien souvent, ce que je qualifie de simple n’est que ce que je comprends déjà. La simplicité n’est donc pas intrinsèque, elle est relative. Elle dépend de ma capacité à appréhender, à embrasser l’inconnu, l’inattendu et à transformer le chaos en clarté. Ce langage me montre qu’en observant avec attention 7️⃣, en explorant avec curiosité, je peux dévoiler des formes de simplicité là où, au départ, il n’y avait que complexité apparente. L’humain, en vérité, ne crée pas la simplicité, il la découvre.

La véritable puissance de l’Esprit réside dans ma capacité à voir la Lumière au cœur de l’obscurité. Ce langage est comme un compagnon silencieux, me rappelant à chaque étape que la beauté de la pensée réside dans sa conquête 8️⃣, non dans ses réponses. Il ne s’agit pas de comprendre pour dominer. Il s’agit de comprendre pour embrasser le mystère de l’existence.

Dans ce texte, je parle de langages, d’un langage. Il m’est presque tentant de ne pas le nommer, de le laisser dans le domaine du non-dit, là où les idées restent pures, éthérées, préservées de toute tentation. Pourtant, il me paraît « injuste » de garder son identité secrète. Ce langage, ce dédale codé où la beauté se mêle à l’énigme, où la simplicité et la complexité s’entrelacent comme deux amants improbables, porte bien un nom. Ce nom est le titre de ce texte : « Malbolge » 9️⃣.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241027-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Yodelice – 2024 – What’s The Cure)

1️⃣ :  voir les textes « La Conscience de Dieu » et « Boycott… » ;

2️⃣ :  voir le texte « Secrétaire » ;

3️⃣ :  voir le texte « Étincelles de Vie » ;

4️⃣ :  voir les textes « Version X.Y » et « Oh mon prograaaaamme ! » ;

5️⃣ :  voir les textes « J.A.Z.Z. » et « Dieu aime-t-il le Jazz ? » ;

6️⃣ :  voir le texte « J’ai trouvé un trésor immense dans la simplicité » ;

7️⃣ :  voir le texte « Attention ! Attention ! Vous avez dit Attention ! » ;

8️⃣ :  voir le texte « C’est ma Prière » ;

9️⃣ :  Malbolge est un langage de programmation dans le domaine public inventé par Ben Olmstead en 1998, nommé d’après le huitième cercle de l’Enfer dans la Divine Comédie de Dante, le Malebolge.

Publié par

Categories: ,

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Ma Spiritualité

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture