Pluribus

Avant d’aller plus loin dans le présent texte, je vais vous raconter une petite anecdote.

Depuis que j’écris des textes, la plupart me sont venus soit le matin au réveil, soit pendant la nuit. Je l’avais déjà exprimé dans différents textes. Quand j’écris « venus », je devrais écrire « transmis ». Car, pour moi, c’est bien comme une transmission de « l’informe » dans la « forme ». J’avais déjà écrit que c’était presque une transmission automatique. Un peu comme si « quelqu’un » parlait dans un dictaphone (moi) et que je transcrivais avec mes mots sur ce que j’ai enregistré.

Pour ce présent texte, il est venu au moment de m’endormir. C’est tout aussi « frustrant » de s’endormir et d’espérer « retenir » ce qui est transmis. Pourtant, ce matin, à l’écriture, tout revient. Non pas comme un texte continu plutôt un « mind mapping ».

Le nom français est « carte mentale ». C’est une méthode visuelle d’organisation des idées. Elle consiste à partir d’un concept central à créer des branches qui représentent des catégories, des idées, des informations liées entre elles. Chaque branche peut elle-même se subdiviser formant une structure arborescente qui reflète la manière dont le cerveau associe naturellement les idées. Lors de la formation que j’avais suivie, il y a de nombreuses années, en résumé, c’est une méthode permettant de clarifier et structurer la pensée, de mémoriser plus facilement, de résoudre des problèmes de manière créative. Même si j’en ai compris le concept, j’ai toujours des difficultés à le mettre en place.

Dans ma conception, je le vois comme un Arbre avec un tronc, des branches, des brindilles, des feuilles et même des fruits. À ce stade, je pense que vous avez l’image. Le problème, c’est que comme ce n’est pas linéaire, même si j’écris un texte continu, c’est que tout va dans tous les sens. La preuve, c’est que ce que je viens d’écrire n’étant pas présent hier soir avant de m’endormir.

En même temps, que peut représenter ce « mind mapping » d’un point de vue spirituel. Je peux le voir comme un outil de connexion avec ma Conscience. Dans cette perspective, il ne s’agit pas ou plus seulement d’organiser des informations. Il s’agit de représenter la « cartographie » de mon Esprit dans sa façon d’émettre, de relier, de manifester les idées. D’une certaine façon, d’être en « pensée créatrice ». La preuve par ce texte qui est une (ré)création.

Ainsi, ce « mind mapping spirituel » devient une pratique d’alignement entre pensée, intuition et intention. C’est une manière de rendre visible le flux énergétique de mes idées, un support pour explorer mes aspirations profondes, un moyen d’harmoniser (et non de comprendre) les différentes dimensions de Moi, à savoir, mentale, émotionnelle, créative, symbolique, spirituelle et pourquoi pas Divine. C’est une manière « unique » et « personnelle » dont chacun·e perçoit le monde et se relie à Lui.

Et justement, ce que je viens d’écrire, en utilisant les mots « unique » et « personnelle » me permet de faire le lien avec le titre du présent texte.

Dans la série « Pluribus », dans un futur proche, des astronomes captent un mystérieux signal radio venu des confins de l’espace contenant une séquence d’ARN inconnue (Tiens ! Tiens ! Un ARN messager). Une fois recréé, synthétisé sur Terre, ce signal se révèle être un virus et déclenche une pandémie mondiale sans précédent (sans précédent ?).

Il transforme presque toute l’humanité en un « collectif mental unique », une sorte d’esprit-colonie. Dans la série Star Trek, ce sont les Borgs qui vivent en connexion permanente comme dans une ruche. La comparaison s’arrête là car ce virus permet de jouir d’un bonheur, d’une empathie, d’une harmonie, d’une conscience synchronisée, absolue. Finis les guerres, la solitude, la souffrance, les mensonges, les secrets, les intentions cachées.

Cependant, il existe des exceptions. Des personnes disséminées sur plusieurs continents se révèlent inexplicablement immunisées. Alors que le monde entier sombre dans une félicité uniforme, elles possèdent encore leur libre arbitre. Ah ! Ce cher libre arbitre ! Elles sont isolées au milieu d’une utopie oppressante qui cherche désespérément à les « aider » à être heureuse. Ces personnes sur Terre deviennent paradoxalement le dernier espoir de l’individualité humaine. Doivent-elles sauver le monde du bonheur ?

Certain·e·s y verraient un monde idéal, une sorte de nouvelle terre, une terre bis, un paradis, un eden retrouvé où un individu n’a plus que ses caractéristiques physiques pour lui. Tout le reste est partagé avec tout le monde.

Chacun·e sait que ce que chacun·e pense. En fait, c’est la pensée unique. Il n’y a pas d’êtres supérieurs aux autres. Il n’y a pas d’êtres inférieurs aux autres.

Ma réflexion par rapport à cette série est : « Qui suis-je quand je perds mon individualité ? ».

Je conçois que cette série sous ses airs de science-fiction, plutôt de dystopie voire d’anticipation, représente une allégorie de la quête intérieure de l’unité. Cette conscience collective représente l’appel universel à l’union, à la fraternité, à l’harmonie collective. C’est une invitation à transcender les barrières de l’ego et à fusionner dans un tout plus vaste.

Ok. D’accord. Oui ! Oui Mais ! (le célèbre « Oui Mais ! »). Dans cette série, il y a une personne qui incarne l’âme solitaire, blessée, consciente de sa souffrance, celle qui ne peut se contenter d’un bonheur uniforme, superficiel. Son immunité symbolise la résistance de l’esprit individuel, de la conscience propre face à la tentation de l’uniformité.

Son combat pour rester elle-même avec ses doutes, ses douleurs, ses peurs, ses craintes, ses contradictions devient un voyage spirituel vers l’acceptation de son humanité profonde. Ainsi à travers la souffrance, le désaccord, l’imperfection, elle incarne la valeur de la diversité intérieure, de la liberté de pensée, de la vérité individuelle, de sa propre vérité.

Au-delà de l’intrigue, la série peut ainsi être perçue comme une (con)quête de sens. C’est comme une méditation sur ce qu’on sacrifie quand on abandonne sa singularité au profit d’un confort collectif. Comme si le prix à payer pour la conformité était la perte de l’âme, de la profondeur, de l’essence même de l’humanité.

En fait, il y a un combat, en elle, qui est L’Éveil de l’Un contre la Solitude de l’Être.

Et si la séparation entre les âmes n’était qu’une « maladie » dont nous pouvions enfin « guérir ». J’ai bien « compris » que la série explore l’avènement soudain d’une singularité spirituelle qui est que l’humanité ne fasse plus qu’un.

À ce stade de l’écriture, il est temps d’expliciter le titre de la série. Il vient de locution latine « E pluribus unum » signifiant « De plusieurs, un » ou, plus couramment, « Un seul à partir de plusieurs ». En dissolvant les frontières de l’ego, les consciences individuelles fusionnent dans un océan de béatitude, d’harmonie absolue, un nirvana semblant éternel. Dans cet Âge d’Or imposé, le « Je » disparaît au profit du « Nous ».

Tout ceci est bien beau n’est-il pas ? Une communion, une commune union universelle. En même temps, quelques âmes restent « tragiquement », ou est-ce peut-être divinement, séparées.

Est-ce que tout ceci incarne la résistance de l’esprit individuel à travers les « non-vaccinés » ? Est-ce que leur immunité les condamne à porter le sac à dos rempli de pierres, le fardeau de toute la douleur, de toute la colère, de toute la complexité humaine que le reste du monde a transcendées.

Les questions que je me pose sont : « Est-ce que le véritable éveil réside dans la fusion extatique avec le Tout ? Est-ce que le véritable éveil est dans l’acceptation dans la ‘douleur sacrée’ d’être soi-même ? Est-ce que la souffrance est le dernier refuge de notre humanité ? ».

Cette dernière question pique ou va piquer un peu.

Ceci me donne l’occasion de reprendre ce que j’avais déjà écrit dans d’autres textes, Judicaël disait (Merci à mon Frère Léon) : « T’aimes-tu ? Pourquoi es-tu encore sur le boulevard de la souffrance et non sur l’avenue (la venue) de la douceur ? ». Je me pose aujourd’hui cette question : « Est-ce qu’il parlait de la douceur ou de la douce heure ? ». Une douce heure comme étant l’heure de l’avènement, l’heure du dernier jugement, l’heure de la fin de la séparation. Je n’ai pas la réponse.

Et justement, à propos de séparation, pour reprendre une métaphore donnée par des Êtres de Lumière, c’est un peu comme du vin d’une excellente qualité qui a maturé dans une cuve ou dans un tonneau de milliers de litres. Dans ce vin-là, chaque molécule de vin vit la plénitude. Dans ce vin-là, je suis un ensemble de molécules connecté avec le Tout. Puis, ce vin, à un moment, il va être mis en bouteille. Cette mise en bouteille représente mon incarnation. Alors, c’est comme si ces molécules de vin, qui ont connu la plénitude de l’évolution magnifique dans cette cuve ou dans ce tonneau, se disent quand elles se retrouvent une bouteille de vin : « Ouf, ça se rétrécit ici. Dans cette bouteille, je n’ai plus la place ».

Pourtant le vin reste le même et, en même temps, il expérimente ce que j’expérimente en m’incarnant. C’est comme un rétrécissement, une restriction et donc, de temps en temps, je me dis que c’était quand même mieux quand j’étais dans l’immense cuve de maturation, dans l’immense tonneau en tant que molécules de ce vin non tiré.

Je me dis même que c’était encore mieux quand j’étais une grappe de raisin mûrissant au soleil, bénéficiant aussi du vent, de la pluie, de la puissance de la terre et de tous les éléments, tous les nutriments que la Vie m’apporte pour mûrir.

Dans le présent texte, c’est un peu le retour à ce vin maturé dans la cuve, dans le tonneau. L’humanité y retourne sauf quelques personnes. Ces quelques personnes font d’une certaine façon de la résistance comme j’ai fait de la résistance en sortant de la cuve, du tonneau en m’incarnant.

Je sais qu’il y a, en Moi, une aspiration à retourner à la Source. En même temps, il y a comme un saut d’obstacles à franchir pour y retourner. Ce saut d’obstacles est justement la perte de mon Individualité. Pourtant, d’après mes lectures, il n’y a jamais de pertes d’individualité. Je dirai même plus, il n’y a jamais eu de pertes d’individualité.

L’Arbre dont j’ai parlé dans l’introduction de ce texte, perd-t-il son individualité quand ses feuilles tombent à l’automne pour renaître au printemps ?

Ainsi, je suis autant la feuille que l’Arbre que l’Arbre est la feuille.

Il n’y a que la seule distinction du filtre que je suis en tant qu’HUmain.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20251210-1))
(Illustration : Image générée)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

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