La Loi de Brandolini

Il y a plusieurs années une série, commençant par « La Loi de … », est passée à la télévision. C’était une collection, dont chaque téléfilm, mettait en scène un acteur français de premier plan revêtant la robe d’avocat pour défendre un cas, de prime abord indéfendable.

Vous me connaissez, je ne vais pas parler de cette série. Non, récemment j’ai lu un article sur « La Loi de Brandolini 1️⃣« .. Voici ce qui est écrit sur Wikipedia.

Brandolini formule ce principe après avoir entendu une interview de l’homme politique italien Silvio Berlusconi, dans laquelle il formule de nombreuses affirmations fausses sans que le journaliste l’interrogeant ne le contredise, malgré le travail de nombreux journalistes qui vérifiaient ses propos en parallèle.

Ce principe n’est qu’une application moderne de celui énoncé en 1733 par l’écrivain écossais John Arbuthnot dans L’Art du mensonge politique disant que « Le mensonge vole, et la vérité ne le suit qu’en boîtant », maxime elle-même reprise depuis sous différentes formes par d’autres écrivains et penseurs. Ainsi Jean-Jacques Rousseau affirme-t-il en 1751, dans sa Réponse au roi de Pologne : « c’est une chose bien commode que la critique ; car où l’on attaque avec un mot, il faut des pages pour se défendre ».

En fait, tout ceci décrit un paradoxe, bien interpellant, qui s’exprime par le déséquilibre entre la facilité de créer un mensonge, une absurdité 2️⃣ et l’énergie nécessaire pour la réfuter. C’est un peu comme une rumeur. J’avais dit, il y a bientôt 30 ans, à mon chef de service de l’époque, que ce qu’il y avait de « bien » dans la rumeur, c’est qu’il en restait toujours quelque chose. Je sais que ceci l’avait choqué car j’avais utilisé le mot « bien ». Pour moi, « bien » ne voulait pas dire que c’était bien de lancer des rumeurs. Simplement que le fait que celle ou celui qui la lance, sait ce qu’il fait. Elle/Il estime que c’est « bien » pour elle/lui alors que ceci fait du tort aux deux parties.

Dans la période actuelle, il y a eu et il y a, encore, des spécialistes mondiaux des rumeurs et des mensonges. Il suffit de voir ce qui se passe en Amérique, en Russie, en Israël, dans nos pays européens, en fait, dans tous les pays. C’est un peu comme la chanson de Jacques Dutronc : « On nous cache tout, on ne nous dit rien » ou comme dans celle de Gérard Manset : « On nous ment ».

Cette observation, que Alberto Brandolini a gravée dans les consciences comme une loi informelle, me semble résonner bien au-delà des limites de l’intellect humain ou du débat sociétal. Elle s’élève à un niveau où elle éclaire la dynamique subtile entre les strates de l’Être. D’un côté, il y a le Corps, l’ego, le mental et les émotions. De l’autre, il y a l’Âme, la Conscience Supérieure et la Conscience Divine. Ceci rappelle les Niveaux de Conscience 3️⃣.

Donc, en résumé, la loi de Brandolini stipule que « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter une absurdité est d’un ordre de grandeur supérieur à celle requise pour la produire ». Cette loi, vue à travers mon prisme de la Spiritualité, illustre la nature même du chemin de l’éveil. Car, dans cette quête 4️⃣ infinie, combien de fois me suis-je laissé capturer par les pièges de l’illusion, ces constructions faciles et séduisantes de l’ego, pour ensuite m’épuiser à les déconstruire, à les dissoudre dans la Lumière de ma Conscience Supérieure ?

Mon corps est un temple5️⃣ de sensations, un réceptacle des émotions, une interface délicate entre le monde matériel et mon Essence immatérielle. Ce temple est aussi une « prison » 6️⃣, une structure où l’illusion naît et se propage avec une aisance déconcertante. Chaque douleur, chaque plaisir, chaque frisson de froid ou de chaleur est une information brute, neutre en essence, et, pourtant, aussitôt absorbée, elle est distordue par l’ego et le mental.

Lorsque mon corps éprouve, par exemple, la faim, la fatigue, le stress, la simplicité de ce signal est souvent éclipsée par des commentaires, des narrations complexes que l’ego tisse autour de ces sensations. L’ego se nourrit de jugements : « Je ne suis pas assez fort », « Je manque de contrôle », « Je suis défini par mes limitations physiques ». Et voilà que, sans effort apparent, un voile d’illusions recouvre la réalité pure. Je réalise alors que réfuter ces fausses identités demande un effort monumental, une énergie que seule ma connexion avec la Conscience Divine peut réellement alimenter.

Dans le domaine du mental, la loi de Brandolini prend une signification presque écrasante. Le mental est une machine à produire des concepts, des jugements, des projections souvent sans discrimination. Ce flux incessant, je le perçois comme une mer agitée où chaque vague semble vouloir m’entraîner loin de ma Vérité Essentielle. Une simple pensée intrusive peut engendrer une chaîne d’identifications, un labyrinthe d’idées fausses qu’il est ensuite terriblement ardu de déconstruire.

Je me souviens de ces moments où des pensées, apparemment anodines, surgissent : « Peut-être que je ne suis pas digne d’atteindre l’éveil », « Peut-être ne suis-je pas digne d’être aimé », « Peut-être que ma spiritualité est factice ». Ces pensées, en elles-mêmes des absurdités, se répandent comme une tache d’encre, teintant mon expérience intérieure. Pour la réfuter, je dois mobiliser autant ma vigilance que mon « armure » spirituelle. Car cette énergie nécessaire pour revenir à l’état de clarté ne provient pas de la simple rationalité. Elle émerge d’un lieu plus profond, celui où ma Conscience Supérieure veille en silence.

L’ego, ce compagnon presqu’insaisissable, est sans doute l’incarnation la plus parfaite de la loi de Brandolini dans ma vie intérieure. Il est le créateur d’absurdité par excellence, un artisan de la division, un conteur de récits qui me détournent de mon Unité avec le Divin. L’ego transforme la simplicité de « Je Suis » en une complexité de « Je suis ceci ou cela, et je ne peux être autre chose ».

Lorsque je m’identifie à l’ego, chaque fragment de mensonge qu’il produit semble se multiplier. Une blessure émotionnelle mineure, par exemple, peut devenir un récit épique de victimisation, une construction si dense qu’elle exige des heures, des jours voire des années pour être démantelée. Pourtant, l’ego résiste avec une vigueur, presque surnaturelle, comme s’il était conscient que sa survie dépend de ma distraction.

Je sais que la réfutation de l’ego n’est pas une « bataille » mentale. Elle exige que je retourne, sans cesse, à la présence de mon Âme où chaque mensonge se dissout dans la Lumière de la Vérité. Cette lumière, paradoxalement, ne lutte pas contre l’ombre. Elle la transcende simplement, la rendant ainsi inopérante.

Les émotions, dans leur pureté originelle, sont des messagères Divines. Elles me parlent des déséquilibres ou des alignements dans mon Être. Lorsque ces émotions sont détournées par le mental et l’ego, elles deviennent des distorsions, des réalités fictives qui demandent une énergie immense pour être déconstruites.

Je prends, par exemple, la colère. Une étincelle de frustration peut être amplifiée en une flamme dévorante par l’ego. Celui-ci y ajoute des couches de jugement et de projection : « C’est toujours de leur faute, je suis impuissant face à cela », « Elle/Il n’avait qu’à pas me chercher ». Et ainsi, une émotion qui pourrait être un simple signal devient un incendie qu’il me faut éteindre avec les eaux profondes de ma Conscience Supérieure.

C’est dans ces moments que je réalise que la loi de Brandolini est une opportunité, un appel à ne pas alimenter l’absurdité dès son origine. Si je peux rencontrer la colère comme une énergie brute, sans la colorer de narration, je n’ai pas besoin de déployer l’effort colossal de la réfuter plus tard. Cela demande une vigilance qui, je l’admets, n’est pas toujours facile à maintenir. Cette vigilance est un Acte d’AMOUR envers mon Âme.

Mon Âme, cette étincelle du Divin en moi, est à la fois témoin et guérisseur. Elle n’entre pas dans le jeu de l’absurdité. Elle ne se fatigue jamais à réfuter car elle connaît la vérité au-delà des mots, des concepts. Lorsque je m’abandonne à l’Âme, les mensonges de l’ego et du mental perdent leur pouvoir. Elles se dissipent comme des ombres au lever du soleil.

Je sais que l’Âme n’est pas concernée par le combat. Elle m’invite simplement à m’élever, à regarder au-delà de l’illusion, à percevoir la réalité telle qu’elle est : « Lumière, Vibration, Écho de la Conscience Divine ». Dans cet espace, la loi de Brandolini s’effondre car l’énergie du Divin ne se mesure pas. Elle est infinie, inaltérable, toujours disponible pour celle/celui qui choisit de s’y aligner.

La Conscience Supérieure, ce guide intérieur qui transcende mon ego et mes émotions, est l’architecte de ma transformation. Elle m’enseigne que réfuter un mensonge ne signifie pas entrer en opposition, c’est plutôt choisir la vérité. Ce choix, cependant, demande une énergie que seul le Divin peut me donner car il nécessite de lâcher prise sur tout ce qui semble me définir dans le monde matériel.

Lorsque je m’élève vers la Conscience Supérieure, je découvre une autre dimension de la loi de Brandolini : « Ce n’est pas l’énergie que je déploie qui compte, c’est la source de cette énergie ». Si je m’appuie sur mon ego, je me fatigue. Si je me repose sur le Divin, l’effort devient une Grâce, un mouvement naturel de retour à l’Unité.

Enfin, je contemple la Conscience Divine, cette immensité silencieuse qui englobe tout, même les absurdités les plus tenaces. Elle n’a pas besoin de réfuter car elle est au-delà de toute dualité. Lorsque je m’ouvre à cette Conscience, je réalise que les absurdités de mon Être ne sont que des fourvoiements passagers, des rêves qui se dissipent à l’aube.

La Conscience Divine ne juge pas, ne lutte pas, ne s’épuise pas. ELLE EST simplement. Et, dans cette simple présence, je trouve la clé pour transcender la loi de Brandolini. Non pas en cherchant à détruire les mensonges, les absurdités, simplement en m’éveillant à ce qui est Éternellement vrai en Moi depuis TOUJOURS.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241201-3 & 20241202-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

1️⃣ :  Alberto Brandolini est un programmeur italien ;

2️⃣ :  voir le texte « Bienvenue en Absurdie ! » ;

3️⃣ :  voir le texte « Niveaux de Conscience » ;

4️⃣ :  voir le texte « C’est ma Prière » ;

5️⃣ :  voir le texte « C’est ma Prière » ;

6️⃣ :  le mot « prison » est à prendre dans son acceptation latine, issue de « prehensio » signifiant « ce qui entrave ».

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