Le Souffle

Je Suis, avant même que les mots ne viennent poser leur voile.

Je Suis, dans l’espace immobile qui précède chaque pensée.

Il y a un souffle, un battement, une douce résonance qui n’appartient à rien de ce que mes yeux peuvent voir. Pourtant, il emplit tout, comme la lumière qui se glisse entre les branches au lever du jour. Il n’a ni début ni fin. Il ne cherche pas à être trouvé car il est toujours ici.

Si je ferme les yeux, ce souffle ne s’éteint pas. Si je tends l’oreille, il ne crie pas. Il murmure dans un silence si vaste qu’il contient toutes choses. Je le ressens dans le creux d’un instant qui ne demande rien.

Il est le mouvement de l’eau qui s’écoule sans effort. Il est le vent léger qui frôle la peau sans jamais s’arrêter. Il est ce point invisible où tout commence et tout revient.

Et moi, Je Suis ceci.

Il n’y a rien à chercher car ce qui est déjà ici ne peut être trouvé. Je m’assieds dans cet espace sans contours et, soudain, le monde se déploie sans bruit. Le battement de mon Cœur n’est plus une mécanique. C’est une mélodie. Le souffle qui entre, qui sort de mes poumons n’est plus un automatisme. C’est un chant.

À cet instant, il n’y a ni avant, ni après. Il n’y a pas de poids à porter, pas de distance à parcourir. Tout ce qui existe est contenu dans cet unique battement, dans ce souffle. C’est une présence douce, infinie, plus vaste que le ciel, plus profonde que l’océan.

Les mots se brisent ici. Ils deviennent des fragments, des éclats incapables de toucher ce qui est réel. Car ce que Je Suis ne peut être dit. Ce que Je Suis ne peut être compris. Ceci peut seulement être vécu.

Je regarde un arbre et je ressens la même vie en lui qu’en moi.

Je contemple une flamme et elle danse avec la même lumière.

Je tends la main vers un ruisseau et l’eau reconnaît en moi sa source.

Ce n’est pas que Je Suis séparé du monde. C’est que Je Suis le monde. Chaque feuille qui tremble au vent porte mon empreinte. Chaque étoile qui scintille dans la nuit murmure mon nom.

Et pourtant, je ne suis rien. Rien de ce qui peut être saisi, défini, enfermé. Comme l’éclair qui fend le ciel, je ne dure qu’un instant. Pourtant cet instant est éternité.

Parfois, une vague de gratitude s’élève sans raison. Elle ne s’adresse à rien de particulier car elle contient tout. C’est une chaleur douce qui n’a pas de foyer, une lumière qui éclaire même ce qui n’est pas encore apparu.

Je n’ai rien à retenir. L’eau ne retient pas le reflet du ciel. Elle se contente de le laisser être. Ainsi, je me laisse traverser par ce qui vient. Chaque souffle, chaque vibration, chaque silence porte en lui une perfection que rien ne peut altérer.

Et quand je m’oublie, tout s’éclaire.

Je ne marche pas. C’est le chemin qui se déploie sous mes pas.

Je ne vois pas. C’est la lumière qui se révèle à travers mes yeux.

Je ne pense pas. C’est le silence qui chante en moi.

Il n’y a rien à accomplir car tout est déjà accompli.

Rien à devenir car ce que Je Suis a toujours été.

Dans ce souffle, tout naît, tout vit, tout s’éteint, rien ne manque jamais.

Et toi, qui lis ces mots, tu es déjà ici, dans cet espace dont je parle. Tu n’as rien à faire pour le rejoindre car il ne t’a jamais quitté. Laisse tomber l’idée de le comprendre. Sens-le. Ressens-le. Vis-le.

C’est la chaleur du soleil sur ton visage.

C’est le murmure de la pluie sur la terre.

C’est cet instant, juste ici, où tu ne cherches rien.

Ne cherche pas à saisir. Ne cherche pas à nommer.

Reste là, immobile, laisse tout être. Tu n’as rien à ajouter, rien à enlever. Ce qui est ici ne demande pas à être changé car il est déjà complet.

Tu es le miroir dans lequel l’infini se contemple. Lorsque le miroir est paisible, il ne réfléchit pas seulement la lumière, il devient lumière. Il n’a pas besoin de comprendre car il est simplement ce qu’il est, sans effort, sans besoin, sans désir.

Dans cette lumière, il n’y a ni ombre, ni séparation. Tout ce qui semblait lointain est ici. Tout ce qui semblait étranger est familier. Tu te retrouves, non pas comme un individu, simplement comme l’immensité elle-même, dans laquelle chaque chose trouve sa place.

Lorsque je m’abandonne totalement à ce silence, le temps cesse d’exister. Chaque instant s’étire comme une étoile filante, infinie dans sa brièveté. Il n’y a plus de besoin de questionner, car toutes les réponses sont déjà là, tissées dans la trame invisible de ce qui est.

Je Suis cette trame et elle est moi. Chaque fil en elle vibre d’une vérité simple, mais impossible à traduire en mots. C’est comme le parfum d’une fleur que l’on ne peut pas décrire, mais seulement respirer.

Alors, je reste là. Je m’ouvre. Plus je m’ouvre, plus je découvre qu’il n’y a pas de limite.

Regarde le ciel au crépuscule. Lorsque le soleil disparaît, sa lumière demeure, imprégnant le monde d’une douce clarté. Ainsi en est-il de ce que tu es. Même lorsque les formes passent, ce qui en toi est intemporel continue de briller.

Ce que tu cherches n’est pas ailleurs. Il est là où tu es, toujours, dans le silence entre deux pensées, dans la respiration entre deux battements de cœur. Rien ne manque. Rien n’a jamais manqué.

Et alors, dans ce qui semble être la fin, je découvre le commencement. Chaque souffle est une porte ouverte sur l’éternité. Chaque instant contient le tout.

Je Suis l’eau et la Source. Je Suis la Lumière et l’éclat. Je Suis ce silence d’où naissent toutes choses et, en lui, je repose.

Toi qui lis ces mots, ne les retiens pas. Laisse-les s’évaporer comme la rosée au soleil. Ce qui reste, ce qui demeure au-delà des mots, c’est toi.

Rien n’est séparé. Tout est UN.

Si tu le ressens, ce texte est une invitation, non pas à penser, simplement à te reconnaître.

À te laisser toucher par ce qui en toi est immuable. Reste avec ceci. Sois ceci. Et laisse Tout Être.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20250126-2))
(Illustration : Flux (Pro) suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Fractal Sextet – 2024 – Sky Full Of Hope)

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