Le Soupir d’Harmonie

Lors d’un rendez-vous avec Sylvain Didelot, il m’a proposé de pratiquer la respiration du chameau. Cette technique de respiration m’était inconnue. Je connaissais la respiration du « Souffle de Vie » même si je n’en ai pas trouvé de traces sur le net.

Cette respiration, je l’ai apprise lors d’une conférence, il y a plus de 20 ans. C’était dans le centre « Trifolium ». Ce centre existe toujours sous le nom « Institut Pleine Conscience ». Cette respiration se fait par le bas-ventre. Ce n’est donc pas une respiration abdominale en tant que tel. En contractant les muscles du bas-ventre, le diaphragme se « contracte » aussi et permet une respiration courte et calme. Je l’utilise surtout pour m’endormir car elle permet une totale décontraction. Et elle est plus facile à faire quand je suis couché que dans une autre posture.

Je reviens à la respiration du chameau. Quand Sylvain me l’a expliqué, il l’a fait d’une manière humoristique, c’est pour ceci qu’il l’appelle la respiration du chameau. Ce que va suivre peut « choquer » certain.e.s d’entre vous, vous voici averti. Je l’ai adapté pour une meilleure fluidité.

Deux chameliers sont près d’un point d’eau dans une oasis. Un des deux chameliers dit à l’autre : « Je ne comprends pas, tes chameaux quand ils boivent, leurs bosses sont super gonflées. Elles sont pleines d’eau. Comment fais-tu ? ». L’autre chamelier lui répond : « C’est simple ». Il lui montre deux briques. Le premier dit « Comment les fais-tu boire plus avec deux briques ? ». L’autre lui dit : « Regarde, ce chameau, il boit, il a la tête dans l’eau. Et bien alors quand il va s’arrêter de boire, je prends les deux briques et je lui frappe les testicules. Sa réaction va être d’encore prendre plus d’eau. Tu vois, c’est simple ».

Bien évidemment, c’est une image, une métaphore. Sylvain m’a expliqué cette technique car j’avais des adhérences dans les poumons. Ces adhérences m’empêchaient de respirer pleinement. Ce que j’ai appris récemment, en regardant une vidéo, c’est que cette respiration est appelée « le soupir cyclique ». Elle consiste à prendre une profonde inspiration puis alors qu’il me semble ne plus pouvoir aller plus loin, c’est justement de continuer à prendre, encore, une inspiration plus « courte » voire deux. Ensuite, tenir une à deux secondes, et relâcher par une expiration lente, très lente. Dans cette technique, l’expiration, le soupir dure plus longtemps que le temps des inspirations.

En fait, cette technique de respiration a été « inventée » par l’Université de Columbia (USA) lors d’une étude sur les bienfaits de la respiration. Plusieurs sites sur le net en parlent. J’en ai fait une synthèse. Lors de cette étude, quatre groupes ont été formés. Le premier devait suivre un programme de méditation de pleine conscience sans aucun exercice de respiration. Le second devait s’exercer à pratiquer « le soupir cyclique ». Pour le troisième, les volontaires devaient pratiquer « la respiration carrée », soit avoir le même temps d’inspiration, de pause où l’air est bloqué et d’expiration. Enfin, la dernière partie testait « l’hyperventilation cyclique », lorsque les inspirations sont plus longues que les expirations.

Les auteurs de cette étude ont constaté que « le soupir cyclique » est plus efficace pour augmenter l’affect positif que la méditation de pleine conscience. En fait, cette respiration agit sur le « système parasympathique ». Le « système parasympathique » agit comme un « frein » pour le corps. Il est ici pour calmer, détendre l’organisme après une période d’effort, d’activité intense voire de stress. C’est l’opposé du système sympathique qui, lui, est responsable de la réaction de « combat », de « fuite » lorsqu’une personne se sent en danger. Donc le système parasympathique ralentit le rythme cardiaque, abaisse la pression artérielle, stimule la digestion, permet la régénération des cellules et, surtout, il aide à se détendre en envoyant un signal au cerveau et au corps pour se mettre en mode « relaxation ».

Après cette introduction technique, biologique, physiologique, le soupir cyclique ne représente-t-il pas une porte vers l’Harmonie Intérieure ? C’est pour ceci que j’ai intitulé le présent texte « Le Soupir d’Harmonie ». Ainsi, je m’assieds en silence, dans mon silence, je prends une inspiration profonde suivie de deux petites inspirations, je compte un, deux et j’expire lentement, très lentement pour vider l’air de mes poumons. Ceci me prend une quinzaine de secondes. Je réitère ce soupir cyclique sur quatre, cinq, six cycles.

Ce souffle plus profond que d’habitude traverse mon Être. Des inspirations lentes, un instant suspendu, une expiration prolongée. Au-delà d’être une simple respiration, c’est effectivement un soupir, un mouvement cyclique de l’intérieur, une vague qui monte et se retire, un flux, un reflux. Il me rappelle les marées, les saisons, le battement du Cœur de l’Univers. Ce soupir cyclique, si simple, si puissant, est, à la fois, un mécanisme biologique, un langage de l’Âme, une clé vers le bien-être, le mieux-être. En ces temps, que d’aucun.e.s disent « incertains », le mieux-être n’est pas à reléguer au fond d’une liste de « choses » à faire, d’éléments à concrétiser.

Dans mon existence physique, le soupir cyclique joue, depuis plus d’un an, un rôle fondamental. C’est un réflexe, une pause instaurée par mon Corps pour rétablir un équilibre souvent invisible. Lorsque j’inspire, mes poumons se gonflent au-delà de leur capacité ordinaire. Cet inspire ouvre mes alvéoles comprimées permettant, ainsi, un nettoyage profond, une régénération. Ce simple acte déclenche un signal vers mon système parasympathique. Ce système messager qui ralentit mon rythme cardiaque relâchant, ainsi, autant mes tensions musculaires que mon esprit.

Chez moi, ce processus n’est pas automatique. J’en exprime l’intention dans mon Corps quand j’en ressens le « besoin ». C’est donc une invitation consciente comme je la pratique pour la respiration du « Souffle de Vie ». Ainsi, chaque soupir représente une opportunité de ralentir, de m’ancrer dans l’instant présent, de reconnaître que mon Corps porte en lui un outil naturel pour traverser aussi bien les orages extérieurs que les tempêtes intérieures. Dans un monde saturé de bruit, de stress, de sollicitations incessantes, le soupir cyclique devient, pour moi, comme un sanctuaire. Il est un moment où mon Corps me murmure de lâcher prise.

Entre chaque inspiration et expiration, il y a un silence, une immobilité fragile. C’est dans ce silence que j’entends ce que le tumulte de la vie me fait souvent oublier. Ce moment suspendu entre deux souffles n’est pas vide, il est plein de présence. Ce silence n’est pas à fuir. Il est à embrasser. Il est l’espace où mes tensions se dissolvent, où mes questions trouvent des réponses, non pas par des mots, simplement par une sensation profonde de Connexion.

Chaque soupir me rappelle que la vie elle-même est un cycle, une alternance entre effort et repos, expansion et repli. Ce cycle, cette alternance est partout autour de moi. J’ai déjà cité les marées. Je peux citer aussi les feuilles des arbres tombant en automne pour renaître au printemps, les battements de mon propre cœur, la vie et la transition, et bien plus encore que j’ai déjà cité dans d’autres textes.

Je prends conscience que mes luttes viennent souvent de ma résistance à ces cycles. Soit je m’accroche à ce qui est destiné à s’éteindre, soit j’essaie de forcer ce qui doit mûrir à son propre rythme. Ainsi, le soupir cyclique m’enseigne à me recentrer, à Être Présent à moi-même, à Être dans la Vie, à Être Vivant.

Lorsque j’expire lentement, profondément, je ne perds rien. Je crée de l’espace pour quelque chose de nouveau. Ce rythme, cet échange constant, entre ce que je donne et ce que je reçois, est la fondation même de l’Harmonie.

En m’abandonnant à ce cycle, je (re)découvre une unité, mon Unité. Mon souffle, si personnel, si intime, si intérieur, est en réalité une partie du grand souffle de l’Univers. Chaque inspiration que je prends contient l’air que d’autres avant moi ont respiré. Chaque expiration que je relâche nourrit la vie autour de moi. Mon souffle devient comme une prière silencieuse, un échange sacré entre ce qui est éphémère en moi et ce qui est éternel dans le monde.

Le fait d’avoir reçu, via Sylvain, cette respiration n’a rien à voir avec le « hasard ».  C’est une invitation que je peux choisir d’accepter chaque jour. En prenant un moment pour m’asseoir, respirer profondément, écouter le silence, je me recentre, je me rappelle que je fais partie d’un Tout.

Ce n’est pas une pratique compliquée. Elle ne demande ni lieu spécial, ni temps prolongé. Elle demande seulement une intention qui est celle d’être pleinement, totalement, intégralement présent avec mon souffle, avec moi, avec mon Corps. À chaque fois que je le fais, je me reconnecte à cette vérité tout aussi simple que puissante : « Je Suis un cycle Vivant, un soupir dans l’immensité du cosmos ».

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20250123-1))
(Illustration : Flux (Pro) suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Sailor Free – 2025 – Spiritual Revolution – Part Three)

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