L’Équilibre de la Croix

J’ai fait un rêve. Non pas celui de Martin Luther King. Ce rêve me rappelle l’expérience que j’ai vécue lors d’une messe à l’Abbaye de Scourmont (Belgique). Cette expérience je l’avais explicitée en ces termes dans le texte « Merci la Vie ! ».

Durant cette dernière messe, j’ai inconsciemment fermé les yeux. Et à l’instant où mes yeux se sont clos, j’ai été transporté dans une sorte de tunnel. Au bout de ce tunnel, j’ai vu l’image du Christ en habit de Lumière (en tout cas, tel que représenté dans la symbologie habituelle) et, à ces côtés, un Être lumineux avec des ailes comme un ange ou un archange. L’instant d’après, je suis reparti dans un autre tunnel comme dans une galerie de portraits, une longue et dense galerie. Était-ce mes incarnations précédentes ? Impossible à dire, tellement cela a été vite. Quand j’ai ouvert les yeux, je ne sais pas combien de temps s’était écoulé. L’essentiel n’était pas la durée. L’essentiel était l’expérience. Même si je ne sais pas ce que cette expérience veut m’apporter, veut m’indiquer, je l’ai acceptée tel quelle sans jugement. Elle est là pour quelque chose et, en écrivant cela, je sais que c’est mon ego, mon mental qui souhaiterait avoir des réponses. Mon Âme, elle, elle sait déjà. Par contre, ce que je sais aussi, c’est que c’est mon expérience, que ce n’est que mon expérience, c’est ce que j’ai vécu, ressenti, intégré. Et quelqu’un.e, voulant reproduire cette expérience, la vivra ou ne le vivra pas comme je l’ai vécu et c’est tout aussi juste.

J’ai partagé mon expérience avec une Âmie et elle m’a répondu ceci : « En lisant, c’est un appel que tu as reçu à vivre. Tu as vécu et Tu es invité à revivre l’AMOUR Divin ».

Je reviens à mon rêve. Comme pour l’expérience l’Abbaye de Scourmont, il m’a semblé tellement réel. Il n’est pas facile de décrire un rêve avec des mots surtout quand celui-ci est onirique. Ainsi, mon mental va chercher à y mettre des mots qui ne refléteront qu’un « aperçu » de ce rêve.

Au cœur de mon rêve se trouvait une croix. Je n’ai pas souvenir d’un décorum. Ce n’était pas ni dans une église, ni dans un lieu sacré. Simplement, une croix présente. Ce n’était pas, pour moi, la représentation d’un symbole religieux. C’est une autre perception qui m’est venue. Cette croix me semblait immobile (à la relecture, cette perception n’était que la représentation d’un instant-présent). Il y avait quelque chose de subtil dans cette représentation, dans ce message. D’aucun.e.s pourraient me dire que les rêves transmettent des messages parfois « compréhensibles », parfois « indéchiffrables ».

Les quatre branches de la Croix me « parlaient », non avec des mots, c’était plutôt une sorte de langage intérieur que seul l’Âme peut « entendre » même si mon mental y met des mots limitatifs par essence. Dans cet espace suspendu entre mon rêve et mon éveil, chaque partie de la Croix m’a révélé sa signification. Une signification qui me parle. Cette signification, je vais tenter de les transcrire ici, car elles contiennent, à mon sens, les clés de l’équilibre Parfait pour Vivre pleinement mon Incarnation.

Je commence par la « branche » de gauche même si je pouvais commencer par la « branche » de droite. En fait, j’aurais pu commencer comme le « mouvement » que la main droite fait pour le signe de Croix. En même temps, si j’avais commencé par le signe conventionnel, à savoir, le front, la poitrine (cœur), l’épaule gauche puis l’épaule droite, j’aurais, quelque part, dénaturé mon rêve.

Ainsi, la « branche » de gauche a été la première à se manifester. Elle me montrait des scènes où le Masculin s’exprimait dans sa puissance « brute » comme la volonté, la force, la structure, le courage, l’action, la passion. Pourtant, au même instant, cette même branche se métamorphosait, dévoilant une autre facette, plus douce, plus réceptive, qui portait les échos du Féminin comme l’intuition, la créativité, la douceur, l’accueil, la sexualité, la sagesse, l’accueil. Il y avait comme une sorte de flux, comme quelque chose qui pivotait, qui tournait, qui effectuait des révolutions comme une sorte de mouvement sans fin.

Il y avait comme un message dans un doux murmure : « Je suis le Masculin dans le Féminin et le Féminin dans le Masculin ». Je ne l’ai pas vécu comme un paradoxe car je dis souvent que j’ai, en tant qu’homme, une part féminine plus « grande » (je dis souvent « exacerbée ») que chez d’autres hommes. En même temps, pour moi, c’est une évidence qu’il n’y a pas de séparation véritable entre ces deux pôles, entre ces deux polarités. Tout comme la lune et le soleil se saluent chaque jour, ces énergies ne sont que des reflets d’un même Tout.

Puis, je suis « passé » à la « branche » de droite comme si elle, aussi, voulait se faire entendre. Elle portait en elle la même dualité, inversée et en harmonie parfaite. Son murmure était : « Je suis le Féminin dans le Masculin et le Masculin dans le Féminin ». De nouveau, je ne l’ai pas vécu comme un paradoxe. Simplement, pour l’écrire d’une autre façon, que le Féminin et le Masculin ne sont pas deux forces en opposition. Ce sont deux expressions complémentaires d’une seule énergie primordiale. D’aucun.e.s pourraient me dire qu’elles représentent les deux faces d’une même pièce.

Ainsi, l’équilibre ne réside pas dans l’effacement de l’un pour l’autre, c’est dans leur intégration mutuelle qu’il réside. Vivre son Incarnation, Vivre mon Incarnation, c’est apprendre à laisser ces énergies circuler librement en Moi, à les écouter, à les honorer sans les dominer.

Puis, la « branche » du bas a attiré mon attention. Elle semblait s’enraciner dans les profondeurs de la Terre, comme un arbre dont les racines embrasseraient le Cœur du Monde. Elle était dense, pleine de cette matière qui compose mon Corps, mes Corps, ma Vie, mes Vies, mes expériences humaines et non-humaines.

Elle m’a murmuré : « Je suis l’Homme. Je suis la Femme. Je suis l’Ancrage. Je suis l’Épreuve et le Foyer ». Je n’ai pas « compris » tout de suite cette référence au foyer. En écrivant ce texte, me vient ce que représente le foyer pour moi. C’est le lieu dans les pièces d’une maison où l’on faisait le feu. C’est le lieu où la Lumière est présente. Ce murmure, que j’ai entendu, est une invitation à embrasser ma condition humaine. Ma condition, n’est plus un poids. Elle n’est pas non plus une limitation comme je l’avais si souvent perçue. Elle est comme une « chance », un choix d’explorer, de ressentir, de faire, de créer.

Cette branche me disait que l’Homme, la Femme sont le point d’UNion entre le Ciel et la Terre. Trop souvent, il y a une tentation, chez moi, de fuir mon humanité pour m’élever vers ce que j’imagine être plus grand, plus pur, plus Divin. Cependant, ceci revient à négliger une partie essentielle de mon Être.

Vivre son Incarnation, Vivre mon Incarnation, c’est accepter pleinement les expériences de l’Existence. Ces expériences, mes expériences ne sont pas comme une force qui me retient, qui m’enserre, qui m’emprisonne. Elles sont comme un socle stable à partir duquel je peux avancer, croître, augmenter ma capacité d’AMOUR. Mes racines m’ancrent dans la terre et c’est précisément cet ancrage qui me permet de tendre vers le Ciel sans me perdre.

La « branche » supérieure brillait d’une lumière presque insoutenable, une lumière tissée d’AMOUR et de JOIE. Elle n’a pas chuchoté. Elle n’a pas murmuré. Elle a dit d’une voix douce, proche, chaleureuse, tendre : « Je Suis le Divin ». Elle a ajouté : « Je ne suis pas au-dessus de Toi. Je Suis en Toi comme Tu Es en Moi ». Le Divin n’a jamais été une destination lointaine, un sommet inaccessible, un océan à traverser. Il est cette étincelle d’AMOUR dans chaque instant, chaque battement de Cœur, chaque souffle, chaque regard, chaque geste, chaque partage.

Le Divin m’appelle à l’élévation pour illuminer ce que Je Suis déjà. Il me rappelle que l’AMOUR est la clé de l’équilibre. Oh bien sûr, comme je l’ai déjà si souvent écrit, ce n’est ni l’amour possessif, ni l’amour conditionnel. C’est cet AMOUR qui transcende les formes et embrasse TOUT CE QUI EST.

Finalement, mon regard s’est posé sur le centre de la croix, ce point immobile où toutes les branches se rejoignent. C’était à la fois un point, un lieu, un état, une énergie, une invitation à l’équilibre. Le centre m’a parlé d’une voix silencieuse et puissante. Puissante dans le sens de l’énergie qu’elle dégageait. Il m’a dit : « Je suis l’Équilibre. Je suis le lieu où tout converge, où tout se réconcilie, où Tout est UN ».

J’ai compris que ce centre est ma Véritable Nature, cet espace intérieur où les opposés cessent d’être des contraires et deviennent des compléments. C’est ici que le Masculin/Féminin, le Féminin/Masculin ne font qu’UN. C’est ici que l’Homme et le Divin se rencontrent, que la Terre et le Ciel s’embrassent.

L’Équilibre Parfait n’est pas un état figé. C’est une dynamique vivante, une écoute constante de ce point central en moi-même. Il ne s’agit pas d’éliminer les tensions, de chercher une harmonie artificielle, simplement d’accepter à accueillir TOUT CE QUI EST avec AMOUR et CONSCIENCE.

Je n’ai pas indiqué dans l’introduction de ce texte que je me suis « micro-réveillé » (pas d’apnée du sommeil) deux fois cette nuit-là avant mon réveil matinal. Ce rêve était toujours présent, prégnant comme s’il était nécessaire que je ne l’oublie pas et que je puisse en faire le témoignage. En fait, cette croix, ce symbole, je le sais, va laisser une empreinte indélébile dans mon Être. J’ai accepté que Vivre mon Incarnation, c’est marcher avec cette croix comme guide intérieur. De nouveau, je ne la perçois pas comme un symbole religieux ou comme un symbole d’appartenance. Simplement que ce symbole me parle.

Dans ce symbole, j’honore le Féminin/Masculin, le Masculin/Féminin en moi autant dans leur diversité que dans leur Unité. Je m’ancre dans la Terre tout en tendant vers le Divin. C’est trouver, au centre de moi-même, cet Équilibre subtil qui me permet d’AIMER pleinement, de Créer librement, de Vivre authentiquement.

La croix, que j’ai rêvée, est autant une boussole qu’une carte qu’un chemin. Elle me rappelle que Je Suis autant fait d’étincelles Divines comme les étoiles que fait de la Terre qui les contemple. Elle m’enseigne que le plus grand mystère de l’Existence est l’Équilibre. L’Équilibre, c’est « L’Art de tenir ensemble ce qui semble opposé et de découvrir, dans cette Union, la splendeur de ce QUE JE SUIS ».

Ainsi, à chaque instant de ma Vie, je tente de revenir à ce Centre. Je ne prétends pas y parvenir toujours car l’Équilibre est autant un apprentissage qu’une expérience. Je sais que ce Centre est Ici, toujours Ici, comme un refuge.

Ce rêve, pour moi, me révèle le sens profond de mon Incarnation : « Devenir cet Équilibre Parfait entre le Ciel et la Terre, entre l’AMOUR et la matière, entre l’Éternel et l’éphémère ».

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241228-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Tebahide – 2024 – Placid)

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