PNJ

J’ai bien écrit PNJ et non PNL (Programmation Neuro-Linguistique) ou PNG (format d’image).

Avant d’aller plus loin dans l’écriture de ce texte, voici une petite devinette pour trouver ce que signifie ces trois lettres. Un indice, c’est un acronyme.

Je suis toujours ici, pourtant je ne joue pas.
Je parle et, en même temps, mes mots sont choisis d’avance.
Je guide celles et ceux qui cherchent sans jamais chercher moi-même.
Qui suis-je ?

Je vous laisse quelques secondes pour essayer de trouver. Forcément pour moi, c’est évident car je sais déjà ce que c’est. J’en ai la connaissance 1️⃣ et l’expérience car je l’ai déjà vécu.

Ainsi, qu’est-ce donc un PNJ ? Je ramène, en mémoire, un texte intitulé « La Vie est un Jeu … sans Enjeux ». Allez ! Je ne fais pas durer le suspens plus longtemps, PNJ signifie « Personnage Non-Joueur ». Si vous avez vu le film « Free Guy », ceci est très « expliqué », très bien « rendu ». Dans le film, Guy, un employé de banque de Free City, apprend un jour qu’il n’est qu’un PNJ, un Personnage Non-Joueur d’un jeu vidéo. Il décide alors d’évoluer comme il le désire et de ne pas suivre le chemin tracé pour lui.

Intéressante, n’est-il pas, cette référence à ce Personnage Non-Joueur. Combien de fois ai-je écrit sur le « rôle » de chacun.e sur Terre ? Judicaël disait que je n’avais aucune mission. Donc, si je n’ai aucune mission, c’est que je suis un « personnage non-joueur » car, pas de missions, pas de rôles. Est-ce si simple que ceci ? Ma réponse est : « Oui et Non ».

Dans les instants où je prends la parole, où je partage mes écrits, où mes actions semblent laisser une empreinte tangible sur le monde, j’ai l’impression d’exister pleinement comme un protagoniste de ma propre histoire. Est-ce que mes choix m’appartiennent, est-ce que chaque pas que je fais est une expression de ma volonté, un mouvement vers un but, vers une destination que j’ai moi-même défini.

Il y a des jours où je doute. Des jours où je sens que ma place est ailleurs comme être en retrait dans l’ombre des événements. Ce sont les moments où je me demande si je ne suis pas simplement un acteur secondaire dans cette vaste mise en scène qu’est la Vie. Suis-je un Être qui agit ou un Être qui est agi ?

Je joue souvent un rôle précis. Pour les autres, je suis un « guide », un soutien, un interlocuteur. Je donne mes réponses en me basant sur mes expériences. Je suis présent lorsqu’ils cherchent un appui. Pourtant lorsque je regarde en moi-même, je ne peux m’empêcher de me poser cette question : « Et moi, qui me guide ? ».

Dans ce rôle, il m’arrive de ressentir une certaine sérénité. Je suis un point fixe dans un monde en mouvement, une balise, un phare 2️⃣ pour celles et ceux qui traversent des courants incertains. Cependant, à d’autres moments, cet ancrage, cette fixité devient un poids. Pourquoi suis-je ici, immobile, à observer les autres « progresser » alors que, moi, je semble rester au même endroit ?

Parfois, un regard croisé dans une rue, une main tendue dans un moment de besoin, une conversation inattendue me donnent l’impression que je suis autre chose qu’un simple acteur secondaire. Dans ces instants fugaces, mon rôle devient central, ma présence devient essentielle au déroulement de l’histoire.

C’est alors que monte en moi un élan, une certitude : « Oui, Je suis un acteur principal ». Mes gestes comptent, mes paroles influencent, mon Existence éclaire celle des autres. Ces moments d’intensité, bien qu’éphémères, me donnent l’illusion que je joue un rôle clé dans ce théâtre qu’est la Vie.

Pourtant lorsque la scène change, lorsque l’attention se détourne, je reviens à cette sensation persistante d’être un simple élément dans une mécanique bien « huilée ». Ainsi, une autre pensée m’envahit : « Et si ma fonction, mon importance ne tenaient pas à l’histoire que je me raconte ? Et si mon jeu évoluait suite au regard des autres sur moi ? ». Dans ces moments d’incertitude, je me demande : « Suis-je un acteur ou un spectateur ? ». Mon rôle se limite-t-il à répondre aux besoins des autres, à les accompagner dans leurs quêtes sans jamais vraiment tracer ma propre route ?

Cette dualité m’est familière. Jean-Paul Sartre, dans « L’Être et le Néant », écrivait « L’homme est condamné à être libre ». J’en avais d’ailleurs fait un texte intitulé « L’Homme est-il condamné à être Libre ? ». Cette liberté, aussi merveilleuse qu’elle soit, implique une responsabilité immense : « Celle de choisir ». Mais que faire si je doute de ma capacité à choisir, si je me sens emprisonné dans un rôle qui semble m’avoir été assigné ?

Et pourtant, même lorsque je me perçois comme un simple spectateur ou un acteur secondaire, il m’apparaît que ce rôle n’est pas dénué de sens. La Vie, comme une grande pièce de théâtre, a besoin de tous ses personnages pour exister pleinement. Les figures discrètes, les silhouettes en arrière-plan sont parfois celles qui donnent leur profondeur à une scène. Sans elles, les héros ne sauraient où aller, les récits perdraient leur consistance. Peut-être que dans cette discrétion réside une forme de grandeur.

Les bouddhistes enseignent que le sens de la vie ne se trouve pas toujours dans l’action, simplement dans la présence. Être ici, tout simplement, sans chercher à changer, à imposer, est parfois une contribution plus significative que celle d’un protagoniste bruyant.

Si je doute de ma place, ce n’est pas parce que je n’en ai pas. C’est parce que la frontière entre l’acteur principal et l’acteur secondaire m’est floue. Les rôles se confondent, s’échangent, évoluent. Parfois, dans une scène, je brille comme un phare. D’autres fois, je me tiens dans l’ombre et, en même temps, cette ombre n’est-elle pas tout aussi essentielle à la lumière ?

Dans « Ainsi parlait Zarathoustra », Friedrich Nietzsche disait : « Les valeurs changent lorsque le créateur se transforme. Celui qui doit créer détruit toujours ». Est-il nécessaire réellement de détruire pour créer ? Pour ma part, c’est un non catégorique. Il n’y a rien à détruire pour se transformer, pour se recréer. Simplement, laisser des parties de soi qui ne nous sont plus nécessaire 3️⃣. Je n’ai nul besoin de détruire l’ombre pour créer de la Lumière. Cet ombre qui est, peut-être, l’idée que beaucoup ont d’être au centre de tout, d’être l’unique acteur. Alors qu’en fait, je suis toujours au service d’un tout qui dépasse mon entendement.

En fin de compte, cette dualité entre être un acteur principal et un acteur secondaire, entre jouer et observer, entre être un personnage joueur ou non-joueur, est peut-être le cœur de ce qui fait de moi un Être humain. La vie ne se limite pas à une seule position sur cette scène complexe. Chacun.e oscille entre ces rôles, parfois conscients des choix, parfois simplement portés par le flux des événements.

Et si cette oscillation était une richesse plutôt qu’un dilemme ? Si, en acceptant d’être tour à tour spectateur et acteur, je peux embrasser entièrement, totalement, intégralement ce que signifie Exister ?

Alors, qui suis-je vraiment ? Acteur principal de ma propre vie ou acteur secondaire dans celle des autres ? Peut-être les deux à la fois. Peut-être que ma « valeur » ne réside pas dans la place 4️⃣ que j’occupe, plutôt dans la façon dont j’habite chaque instant, chaque scène.

Et Toi, qui lis ces mots, sens-tu aussi cette dualité en Toi ? Si oui, alors nous partageons cette condition. Je suis autant un acteur principal qu’un acteur secondaire et, ainsi, nous nous retrouvons l’un dans l’autre.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea »RENARD (20241222-1 & 20241226-3))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Princess – 2024 – Music of God (The Bible Rock Opera))

1️⃣ :  voir le texte « Qu’est-ce que la Connaissance ? » ;

2️⃣ :  voir le texte « Le Phare » ;

3️⃣ :  voir le texte « Laissez mourir l’ancien » ;

4️⃣ :  voir le texte « ‘Tout a une place’ au lieu de ‘Tout est à sa place’ (Saint-Paul) ».

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