L’Indignité est une erreur

Dans une canalisation de Saint-Anne 1️⃣, l’énergie d’Anne, la mère de Marie, j’ai lu la phrase servant de titre à ce texte. Ce titre me rappelle un autre titre : « Le Rire est une Erreur » basé sur un interview de Raymond Devos.

Je sais qu’une phrase tirée de son contexte n’est pas souvent « conseillé ». Ce qui m’a interpellé, c’est « L’indignité est une erreur. L’indignité ne fait que poser une image plutôt qu’un miroir. L’indignité, c’est vouloir vous voir autrement que ce que vous êtes ».

En premier, qu’est-ce que veut dire « Être Digne » ? En faisant quelques recherches, j’ai trouvé « Être digne signifie qu’une personne présente bien physiquement et moralement ». Bon d’accord, pourquoi pas ! N’y a-t-il pas des nuances en fonction du contexte. N’est-ce pas aussi « Être méritant » quand je dis : « Il/Elle est digne d’éloges », « Ils sont dignes de foi », « Elles sont dignes de louange dans les batailles pour leurs droits ». N’est-ce pas aussi « Être conforme à … » quand je dis « Je suis digne de mon Père ».

« Être Digne », ce n’est pas seulement un comportement extérieur, c’est un état d’esprit. Ceci implique de cultiver une certaine sérénité intérieure, une confiance dans ma valeur indépendante des circonstances. La dignité se manifeste lorsque je me tiens debout face à l’adversité, sans arrogance ni désespoir. Elle est profondément liée à mon humilité car « Être Digne » ne signifie pas se croire supérieur, simplement reconnaître sa place dans l’interconnexion de toutes choses.

Être digne, c’est accepter mon HUmanité avec mes imperfections et mes contradictions. C’est m’affirmer, sans écraser, en exprimant mes idées, mes besoins tout en respectant ceux des autres. C’est faire preuve de courage en restant fidèle à moi-même même lorsque c’est difficile. C’est rejeter la soumission ou la domination, en défendant mon intégrité et celle d’autrui. C’est vivre avec gratitude en reconnaissant la richesse de mon existence sans prendre les choses pour acquises. « Être Digne », c’est Être, pleinement HUmain dans toute la profondeur et la beauté que ceci implique, en honorant ma propre valeur et celle du monde qui m’entoure.

Je reconnais que, pour le moment, je parle de « Être Digne ». Cependant, le « sujet » de ce texte est « L’Indignité est une erreur ». L’indignité, je l’ai portée comme une écharpe invisible, pesante croyant qu’elle définissait ma valeur. Or, avec le temps, j’ai compris qu’elle n’était rien d’autre qu’une distorsion, une erreur, une ombre projetée par des idées fausses sur ce QUE JE SUIS.

Lorsque je dis que l’indignité est une erreur, je ne veux pas seulement parler d’un jugement extérieur. Il s’agit aussi d’une imposture que je m’étais imposée à moi-même. Beaucoup de personnes, et ceci ressort dans beaucoup de mes textes, pensent que notre valeur doit être mesurée par des regards extérieurs, par des normes, des attentes, des comparaisons. Pourtant, l’indignité ne fait que poser une image devant nous, une image qui n’est pas un miroir comme le dit Sainte-Anne. Une image figée, artificielle, trompeuse. Elle emprisonne l’Être dans un cadre en négligeant la profondeur insondable de ce QUE JE SUIS.

Cette canalisation m’a rappelé que cette distinction transforme la perception. L’image impose un jugement, un « je dois être » ou « je devrais être », tandis que le miroir invite à une observation, un « JE SUIS ». Quand je me regarde dans un miroir, sans chercher à me fuir, ni à me travestir, je découvre une vérité bien plus libératrice. Ce que je vois dans ce miroir, c’est ma Lumière et mes ombres, mes échecs et mes triomphes, tout ce qui compose mon HUmanité. L’image, en revanche, me condamne à une perfection illusoire, stérile.

Ce QUE JE SUIS véritablement ne peut être réduit à une surface encore moins à un jugement. Accepter vouloir se voir autrement que ce QUE JE SUIS, c’est entrer dans une lutte vaine contre ma propre Nature. Cette lutte est l’essence même de l’indignité. En refusant d’accepter ce QUE JE SUIS, je nie ma propre dignité intrinsèque. C’est un acte d’oubli spirituel, une déconnexion de cette Flamme Intérieure qui m’habite. En d’autres termes, je ne serai pas digne d’être ce QUE JE SUIS.

Quand Socrate disait : « Connais-toi toi-même » 2️⃣, il ne suggérait pas une quête égocentrique. Il proposait une plongée dans l’Essence même. Connaître ce QUE JE SUIS réellement signifie abandonner les masques et accepter mes vulnérabilités. L’indignité naît, selon moi, de ce refus d’embrasser pleinement cette vérité. Elle est une résistance, un rejet, une peur de se confronter au miroir de l’Âme.

Pourquoi certain.e.s cherchent si souvent à poser des images plutôt que des miroirs ? Peut-être parce que les miroirs révèlent ce qui est craint d’être vu comme les failles, les incertitudes, les blessures. Il est bien plus confortable de se cacher derrière une image polie, une façade acceptable. Pourtant, cette image, aussi séduisante soit-elle, m’éloigne de moi-même. Elle me coupe de ma Nature et m’isole dans une coquille vide.

Je me souviens d’un moment précis où cette vérité m’a « frappé ». Alors que je contemplais une photographie d’une œuvre d’art représentant un homme « brisé » 3️⃣, j’ai ressenti une sensation étrange. Cette sculpture, avec sa figure élancée et vulnérable, capture l’essence d’un Être HUmain, en mouvement 4️⃣, marqué par la fragilité et la résilience. Bien que l’homme représenté semble presque brisé par son apparence érodée et incomplète, il rayonne, il irradie une puissance silencieuse, une persistance à avancer malgré tout. Ce contraste m’évoque la beauté de l’imperfection humaine reflétant la dignité au sein de la vulnérabilité. J’y ai perçu, en mon for intérieur, comme une identification.

J’ai compris que c’est précisément dans mes brisures que ma Lumière peut transparaître. C’est en acceptant mes vulnérabilités que je me suis rapproché de ma dignité, de mon authenticité. L’indignité, à l’inverse, me pousserait à masquer ces brisures, à prétendre être autre chose que ce que j’étais.

La dignité, dans son Essence, ne peut ni m’être enlevée, ni diminuée. Elle est le fondement même de mon Être. Si je m’éloigne de ma dignité, ce n’est jamais parce qu’elle m’a quitté, c’est parce que je me suis perdu dans des illusions. L’indignité est une construction mentale, une croyance qui me pousse à douter de ma valeur. Pourtant, la dignité est inaltérable. Elle n’est pas liée à mes réussites, à mes possessions, à l’approbation d’autrui. Elle réside dans le simple fait d’Être.

Victor Hugo écrivait : « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa Lumière ». Cette lumière, c’est aussi ma dignité. Elle n’a besoin ni de justification, ni de reconnaissance extérieure. Elle est, tout simplement. Quand je prends conscience de cette Lumière en moi, je suis libre de toute indignité car je ne cherche plus à me mesurer à des critères extérieurs. Je deviens un miroir et non une image.

L’indignité, je l’ai souvent ressentie comme une sorte de culpabilité. Culpabilité de ne pas être assez, de ne pas faire assez, de ne pas mériter. Mais à quoi, au juste, devrais-je me mesurer ? Ces exigences, qui pèsent sur moi, sont souvent arbitraires, héritées de conditionnements ou de jugements extérieurs. En m’accordant le Pardon, j’ai appris à lâcher ces fardeaux inutiles.

Le Pardon ne signifie pas fermer les yeux sur mes erreurs plutôt les voir avec compassion. Chaque erreur, chaque chute est une occasion d’apprendre, de grandir, d’approfondir ma compréhension, mon acceptation de moi-même. L’indignité, en revanche, refuse ce Pardon. Elle me condamne à un cycle infini de culpabilité et d’autocritique.

Dans mon Plan Spirituel, l’indignité est une forme de séparation. Elle me coupe de La Source, de cette réalité plus vaste qui m’englobe et me dépasse. Lorsque je me vois comme indigne, je me détache de l’AMOUR qui est au Cœur de toute Existence. Cet AMOUR ne demande rien, il ne conditionne pas sa présence à mes réussites ou à mes mérites. Il m’accueille tel QUE JE SUIS, avec mes imperfections et ma beauté.

Rûmî 5️⃣ disait : « Vous êtes né avec des ailes, pourquoi préférez-vous ramper à travers la vie ? ». L’indignité, c’est précisément ce choix de ramper, de nier nos ailes. Accepter ma dignité, c’est reconnaître que je suis déjà complet, que je n’ai pas besoin de (me) prouver quoi que ce soit, de (me) justifier à qui que ce soit. Cela ne signifie pas nier mes expériences ou mes responsabilités, humblement les aborder avec un profond respect pour ce QUE JE SUIS.

Cette reconnaissance de ma dignité n’est pas un acquis définitif, c’est une pratique quotidienne. Chaque fois que je me sens tenté de poser une image, je m’efforce de revenir au miroir. Chaque fois que l’indignité murmure à mon oreille, je lui réponds avec compassion : « Je te vois, tu n’es qu’une illusion ».

Ceci peut être difficile. Je vis dans un monde qui valorise l’apparence, la performance, la conformité. Le véritable courage réside dans le refus de céder à ces pressions. Être soi-même, pleinement, totalement, intégralement, sans masque ni artifice, est un acte de rébellion spirituelle. C’est affirmer que la dignité n’a pas besoin d’être gagnée car elle est déjà ici.

Comme je le précise souvent, ceci n’est que mon expérience. Ainsi en partageant mes textes, je n’impose aucune vérité absolue. J’invite simplement à vous poser cette question : « Quelle part de vous-même cherchez-vous à cacher derrière une image ? ». Et si, au lieu de ceci, j’osais regarder dans le miroir. Ce miroir ne juge pas. Il reflète seulement la réalité dans toute sa complexité, sa profondeur et sa beauté.

Oui, l’indignité est bien une erreur. Pourtant, elle peut être un maître précieux pour celle/celui qui sait écouter. Elle me montre où j’ai peur, où je m’éloigne de moi-même. En embrassant mes peurs, en les dépassant, je retrouve le chemin de la dignité, cette Flamme Éternelle qui brille en Chacun.e.

Alors, chaque jour, je me rappelle cette vérité : « Je ne suis pas une image, je suis un miroir ». Et, dans ce miroir, je découvre autant ce QUE JE SUIS que QUI JE SUIS.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241209-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Barock Project – 2024 – Time Voyager)

1️⃣ :  voir le texte « Canalisation de Ste Anne : Prions ensemble pour un monde plus juste » sur le site de Sylvain Didelot ;

2️⃣ :  Cette citation « Connais-toi toi-même » n’est pas exactement de Socrate. C’est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate a repris à son compte ;

3️⃣ :  « L’Homme qui marche » d’Alberto Giacometti ;

4️⃣ :  voir le texte « Le Voyage de l’Être » ;

5️⃣ :  Djalāl ad-Dīn, dit Rûmî, né le 30 septembre 1207 à Balkh et mort le 17 décembre 1273 à Konya, est un poète, théologien et mystique persan. Rûmî a profondément influencé le soufisme et est considéré en Orient comme un grand maître spirituel musulman (merci WikiPedia) ;

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