Le Chant du Jardin et des Étoiles

Après un texte que certain.e.s ont peut-être connotés de manière « négative », voici un texte un peu plus léger. Quoique ! Quoique !

Quand le temps est au beau fixe et que la matinée n’est pas trop froide, j’apprécie de marcher dans mon petit sanctuaire de verdure. C’est un jardin façonné par mes mains et je l’ai enrichi par les murmures de ma Vie. J’y ai laissé une trace, des vibrations, une énergie.

Dans ma marche calme, posée, pas à pas, petit pas par petit pas, je m’enracine un peu plus dans ma vérité que le monde actuel, dit moderne, semble avoir oubliée : « Je ne possède rien ici et tout m’appartient ». Oh bien sûr, le « tout m’appartient » n’est pas à prendre comme un titre de propriété, une déclaration écrite. Je sais que je suis intimement lié à chaque particule de terre, à chaque feuille, à chaque goutte d’eau, à chaque souffle de vent. Mon jardin, je le vois comme une offrande réciproque entre l’infini de l’Univers et l’humilité de ma condition HUmaine.

Il est étrange de constater à quel point les valeurs de ce monde se sont éloignées des réalités fondamentales. L’or scintille, le pétrole ruisselle, l’argent s’accumule en colonnes vertigineuses et, pourtant, rien de tout ceci ne nourrit une Âme ou ne désaltère une bouche assoiffée. Ici, dans mon petit éden, une simple poignée de terre regorge d’une richesse infinie. Elle contient la promesse de plantes, de fleurs, d’une forêt, d’un champ, d’un monde entier en dormance.

Quand mes doigts disparaissent dans cette terre, je sens le pouls d’un Univers vivant. Elle respire avec moi. Ce sol nourrit mes arbres. Ces arbres, à leur tour, donnent naissance à des fruits, à des feuilles dansant sous la brise, à des racines qui maintiennent la vie en équilibre. La terre n’est pas une possession. Elle est une relation, un dialogue constant entre moi et ce qui m’entoure.

J’ai souvent contemplé les arbres comme des sages silencieux, enracinés dans une patience que je ne peux qu’effleurer. Ils tendent leurs bras vers le ciel, comme pour saluer les étoiles ou remercier la lumière qui les anime. Chaque branche raconte une histoire, chaque feuille murmure une leçon. Ces arbres, je ne les ai pas plantés pour moi. Ils sont là pour les générations à venir, pour ombrager ceux qui marcheront après moi sur cette terre.

Il est fascinant de penser qu’un arbre, aussi imposant soit-il, commence toujours par une graine. Qu’est-ce qu’une graine ? Une découverte, Une promesse « minuscule », une Foi en l’avenir ? N’est-ce pas tout ceci à la fois. Cette graine, nourrie par la pluie, le soleil, la terre, devient un monument vivant de persévérance et d’harmonie. Lorsque je m’arrête sous leur ombre, je me sens protégé et redevable. Redevable ? Redevable, dans le sens où ils m’apprennent l’humilité, la gratitude, la résilience, la transmission, l’éternité inscrite dans leur quotidien.

Tant qu’à parler des arbres, pourquoi ne parlerais-je pas des abeilles ? Une envie qui me vient comme çà. En recherchant dans mon document centralisateur de tous les textes, je constate que je n’ai jamais fait référence aux abeilles. Pourtant, elles éveillent, en moi, que toute vie est interdépendante. Leur danse discrète parmi les fleurs est une symphonie en miniature, une ode à la collaboration. Sans elles, les fruits de mon jardin ne viendraient pas à maturité, les fleurs resteraient muettes, privées de leur véritable accomplissement. Chaque bourdonnement est un rappel que l’individualisme absolu est une illusion. Tout dans mon jardin dépend d’un équilibre fragile, d’un écosystème où chaque Être, aussi petit soit-il, joue un rôle crucial.

En observant leur dévouement, elles n’ont pas « conscience » comme moi de la valeur de ce qu’elles produisent. Le miel, cette substance dorée, n’est pas seulement une douceur pour mes papilles, c’est une métaphore du don. Elles créent bien plus qu’elles n’utilisent. Leur travail dépasse leur propre existence. Cela me pousse à réfléchir à ma propre contribution : « Que laisse-je derrière moi ? Quelle est l’œuvre qui a été la mienne ? ».

Que serait ma Vie, la Vie sans ce fluide humble, simple en apparence ? Que seraient la faune et la flore sans l’eau. Elle est comme le sang qui circule dans les veines de cette terre. Sans elle, il n’y aurait ni verdure, ni abeilles, ni arbres, ni même moi pour en témoigner. Lorsque je tiens une poignée d’eau entre mes mains, est-ce que je prends conscience de l’importance vitale de ce que je tiens comme trésor dans mes mains ? La réponse est souvent : « Non ». Ce liquide limpide, si souvent pris pour acquis, contient en lui la mémoire des rivières anciennes, des glaciers primordiaux, des pluies à venir.

Chaque goutte est un miracle, un don des cieux. Je veille à ne pas la gaspiller car je sais qu’elle est la clé de tout ce que j’aime. Je l’entends murmurer dans le ruisseau qui traverse mon jardin et son chant apaise mes pensées tourmentées. Dans ce murmure, je reconnais une sagesse qui dépasse la mienne, une force tranquille qui relie tous les êtres vivants.

Mon jardin est comme une philosophie de l’essentiel. Il m’a appris que la richesse ne réside pas dans l’accumulation, plutôt dans l’abondance partagée. Les choses les plus précieuses ne peuvent être possédées, seulement honorées,  protégées. Chaque matin, lorsque le soleil se lève et illumine ces modestes trésors, je suis souvent envahi d’une gratitude profonde. L’existence, dans toute sa simplicité, me semble alors infiniment vaste.

J’ai renoncé à courir après les mirages que le monde contemporain brandit comme des idéaux. Je ne veux pas de tours d’argent, de barils de pétrole, de lingots d’or. Ces choses n’ont pas d’Âme. Elles ne chantent pas sous la pluie, ne murmurent pas dans le vent, ne bruissent pas sous le passage des abeilles. Ce que je veux, c’est continuer à marcher pieds nus dans mon jardin, à sentir la vie qui palpite autour de moi.

Je ne suis pas un être à part, dominant ou maîtrisant ce monde. Je suis une feuille sur un arbre plus grand, une goutte dans une rivière sans fin. Cette reconnaissance, loin de m’angoisser, me libère. Elle m’invite à abandonner mes illusions de contrôle et à embrasser une harmonie plus grande.

Chaque plante, chaque insecte, chaque goutte d’eau est un maître silencieux. Ils me rappellent que l’essence de la Vie ne réside pas dans ce que je prends, humblement dans ce que je donne. Lorsque je plante un arbre, je ne le fais pas pour moi, mais pour ceux qui viendront après. Lorsque je partage le miel des abeilles, je participe à une chaîne de générosité qui traverse le temps.

Je ne suis qu’un gardien de ce qui m’a été confié. Ce rôle, si humble soit-il, est aussi ma vocation sacrée. Chaque jour dans mon jardin est une méditation, une bénédiction, une prière silencieuse offerte au grand mystère de l’existence. Je ne sais pas combien de temps mes mains pourront cultiver cette terre. Je sais que tant que je le ferai, je vivrai pleinement, intégralement, totalement.

En fait, mon jardin est une réponse à cette question millénaire : « Qu’est-ce que la richesse ? ». La richesse, ce n’est pas ce qui s’entasse ou ce qui se mesure. C’est ce qui s’épanouit, ce qui relie, ce qui chante dans le silence d’un matin paisible. C’est ce que je peux transmettre sans l’appauvrir, ce que je peux partager sans le diviser.

Ainsi, je marche, encore, les pieds ancrés dans la Terre et les yeux tournés vers le ciel. Entre les arbres, les abeilles et l’eau qui coule, je me dis : « Je suis vivant ». Ceci me suffit.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241206-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Nightingale – 2024 – Invisible)

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