Le Temps …. qui passe
J’avais écrit un texte intitulé « Dieu est le Temps ». J’avais aussi écrit sur une citation de Lord Chesterfield (Philip de son prénom) sur une de ses citations « Nous lisons chaque jour avec étonnement des choses que nous voyons chaque jour sans surprise ». Quel est le lien ?
Le lien, c’est la surprise. Car c’est à nouveau le cas avec ce qu’il a écrit sur le Temps : « Sachez apprécier la véritable valeur du temps, saisissez-le, profitez-en et profitez-en à chaque instant. Pas d’oisiveté, pas de paresse, pas de procrastination : ne remettez jamais à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui. Tout ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait ». Je pourrais ajouter dans le même esprit : « Tout ce qui vaut la peine d’être vécu vaut la peine d’être bien vécu ».
Ah ce temps ! Je le vois comme un flot incessant des secondes, des minutes, des heures, des jours qui s’écoulent sans relâche, sans peine, sans paresse. Je le perçois aussi comme un allié invisible, insaisissable. Il est présent pour le vivre pleinement, totalement, intégralement. À l’âge que j’ai, je n’ai pas vu le temps passé. J’ai grandi, j’ai évolué et j’ai aussi vieilli.
Je ne peux ignorer, nier le temps qui passe. Il me revient, en mémoire, un témoignage de Monica Bellucci : « J’ai vieilli sans demander la permission à personne, déclenchant une tempête et l’indignation chez les fervents défenseurs de l’anti-âge. Ces combattants acharnés. J’ai osé marcher sur le tapis rouge, avec mon visage et mon corps marqués par les rides, mon regard et mes formes telles que la nature me les a données, sans aucune hésitation et sans me soucier de l’opinion de ceux qui prônent la jeunesse éternelle. Et c’est merveilleux ».
Oui, c’est merveilleux de vieillir. Me revient également cette phrase d’Ingmar Bergman : « Vieillir. c’est comme escalader une grande montagne en grimpant, les forces diminuent, mais le regard est plus libre, la vue plus large et plus sereine ». Elle était en titre d’un texte que j’ai publié pour mon anniversaire, l’année passée.
Pour ma part, l’essence même de mon existence réside dans ma capacité à reconnaître l’importance de chaque moment. Je sais que chaque instant est unique, éphémère et, en même temps, il porte en lui l’univers. J’en ai déjà souvent parlé.
Pourtant, de temps en temps, je ressens la tentation de l’oisiveté. Parfois aussi, je perçois, également, la procrastination comme un refuge face à la pression des devoirs, des obligations voire de mes propres aspirations. Procrastiner, pendant toute une durée de ma Vie, c’était d’attendre le « bon » moment pour réaliser certaines choses.
En même temps, je refuse de me soustraire à ma responsabilité sacrée qui est de « Vivre pleinement ». Je sais que le temps est comme une rivière s’écoulant sans retour. Il m’appartient d’y naviguer sur ses eaux avec force, courage, détermination sans me laisser noyer par des tempêtes.
Lorsque je me lève chaque matin, je ressens une folie douce qui est de tirer le mieux de ma journée. Même si je ne sais pas ce que ma journée me réserve comme surprise, comme inattendu. J’ai accepté que l’art de vivre réside dans les petites choses qui, assemblées, donnent forme à ma Vie. À quoi bon remettre à demain ce que je peux accomplir aujourd’hui ? Demain n’est qu’une promesse, jamais une certitude. Mais aujourd’hui, ici et maintenant, je suis maître de mes choix, de mes actions, de mon devenir.
Le temps, pour moi, est une invitation à l’excellence. Excellence, non pas dans le sens d’une perfection inatteignable, plutôt dans celui d’une quête sincère pour donner le mieux de moi-même en tout ce que je vis. Si une tâche mérite d’être accomplie, elle mérite d’être accomplie avec soin, avec dévouement. Chaque effort que je fournis porte en lui une part de mon essence, une empreinte de mon Être. Alors, pourquoi bâcler ce que je pourrais magnifier ?
Je réfléchis souvent à la manière dont nous, humains, avons cette tendance à sous-estimer le pouvoir des instants. Une conversation laissée en suspens, un rêve remis à plus tard, un sourire que nous oublions de partager, tous ces fragments de vie que nous laissons s’évanouir, pensant qu’ils reviendront d’eux-mêmes. Pourtant, ils ne le font jamais. Ils disparaissent emportant avec eux les opportunités qu’ils contenaient.
Je me suis aussi rendu compte que vivre le temps pleinement n’est pas synonyme d’activisme frénétique. Ce n’est pas le remplissage de chaque minute avec des tâches, des devoirs, des obligations, c’est plutôt la capacité de savourer, de ressentir, d’être présent, d’être vivant. Il y a une profondeur inouïe dans les moments de silence, dans les instants de contemplation. Être conscient du temps, c’est aussi savoir s’arrêter pour écouter le souffle du vent, admirer le jeu des ombres sur un mur, ressentir la chaleur d’un rayon de soleil sur ma peau.
Cependant, je me confronte également à mes propres contradictions. Il m’arrive encore de laisser le poids des doutes m’immobiliser. Pourtant, ces instants ne sont pas des échecs, ce sont des rappels. Ils sont comme la sonnerie du réveil le matin que je mets en pause et qui se réalarme après quelques minutes. Ces instants m’enseignent à mieux comprendre mes priorités, à distinguer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas. Le temps, finalement, est autant un maître exigeant qu’un professeur bienveillant. Il ne juge pas, il enseigne.
J’ai également appris à valoriser l’art de planifier sans oublier l’importance de la spontanéité. Trop d’organisation peut figer l’instant, trop de liberté peut le dissiper. Trouver cet équilibre subtil est une discipline en soi. Chaque soir, je prends un moment pour réfléchir à ce que j’ai accompli, ce sur qui/quoi j’ai œuvré, non pas avec l’intention de me juger uniquement pour célébrer mes victoires, aussi petites soient-elles, et m’ajuster, ici et là, où je le peux. Je reconnais que, même si cet exercice semble simple, je n’y arrive pas tous les jours.
Dans ma démarche, la gratitude occupe une place centrale. Reconnaître la valeur du temps, c’est aussi honorer les moments de joie, de connexion et même les défis qui m’ont permis de grandir. Je vois le temps comme un don précieux, un fil d’or qui guide mon chemin de Vie. En être conscient m’aide à mieux apprécier ce que j’ai et à poursuivre avec intention ce que je désire.
Il y a aussi cette vérité fondamentale que le temps est inséparable autant de mon HUmanité que de ma Divinité. Il est ce qui relie les uns aux autres car il donne un contexte aux interactions. Lorsque je prends le temps d’écouter quelqu’un, de partager un instant, je sens que je donne et reçois simultanément. Le temps devient alors une sorte de monnaie d’échange universelle, une ressource qui, bien utilisée, enrichit la Vie de tous celles et ceux qu’elle touche.
En fin de compte, je vois dans cette quête une forme de Spiritualité. Apprécier le temps, c’est vivre avec une conscience élargie, une connexion plus profonde à soi, aux autres, au monde. Cela me rappelle que chaque jour est une chance renouvelée de m’élever, de créer, d’être dans l’AMOUR et d’être en accord avec mon Âme, ma Conscience Supérieure. Car si le temps paraît une énigme, le vivre pleinement en est la clé.
Ainsi, je m’engage, jour après jour, à honorer ce cadeau qu’est le Temps. Je refuse de le gaspiller, non par crainte de le perdre, uniquement par AMOUR pour ce qu’il représente comme l’opportunité de vivre, de grandir, de briller. Briller, dans le sens, d’apporter de la Lumière, ne fut-ce qu’une étincelle, à celle et ceux qui l’accepte. Et, dans cette démarche, je trouve une paix profonde, une satisfaction qui transcende le simple fait d’exister. JE VIS, JE CRÉE, JE SUIS.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241204-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Colin Masson – 2024 – The Visitor)

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