Face au courant
(sous-titre : La Force de ne pas céder)
Il y a 2 jours, j’ai participé au live des « Ailes à 360° – T28 » 1️⃣. J’ai déjà parlé de mon inscription dans ce « programme » de Sylvain Didelot. Très tôt, ce matin, à l’écriture du présent texte, j’ai « retenu » quelques bribes de phrases qui me sont venues à mon réveil. Je les ai partagés avec mon Frère Léon qui ne les a pas encore lus. J’ai indiqué que c’était « brut de décoffrage ».
Lors de ce live, en fait une canalisation de Frère Charbel 2️⃣, il est dit qu’il est « temps » de se lancer dans le combat contre les « attaques ». Qu’il est nécessaire d’œuvrer avec Foi, Force et Courage. Que ce combat n’est pas un combat « extérieur », plutôt un combat « intérieur ».
Je replace ici ce que j’ai écrit dans le texte « Merci Donald ! », comme disait Héraclite d’Ephèse : « Le combat est père de toute chose, de toutes les lois; les uns, il les porte à la lumière comme dieux, les autres comme hommes; les uns, il les fait esclaves, les autres, libres ».
Pour ma part, il n’y pas de combat dans le sens d’un combat entre un camp du « bien » et un camp du « mal ». Je ne suis pas dans Twilight, Harry Potter et consorts. Cette vision manichéenne est une vision binaire, duale, duelle devrais-je écrire, car il n’y a pas de séparation. Penser en vision de « bien » et de « mal » crée de la séparation. Ainsi, comme je l’ai déjà explicité dans d’autres textes, il est plus approprié de parler de « polarités ». Et même si j’écris « polarité positive » ou « polarité négative », je crée, quand même, une séparation. Cependant, celle-ci me semble, comment dire, plus facile à combler. En prenant une métaphore, en termes de « polarités », c’est comme si je passais un cours d’eau à gué. En termes de « bien » et de « mal », c’est comme si je devais sauter au-dessus d’un abîme.
Ainsi, ce n’est pas un « combat » extérieur, c’est un « combat » intérieur. Ce combat intérieur qui est celui d’accepter de se révéler à ma propre Lumière. Qu’est-ce que j’entends par « se révéler à ma propre Lumière » ? Ma propre Lumière, c’est dépasser les limitations de l’ego, de mon propre ego et, même, des mensonges de mon ego. Ainsi, le terme « combat » n’est à prendre dans le sens de la libération de mon ego. Il est à prendre dans le sens d’être Libre de son ego. Je ne joue pas sur les mots en écrivant ceci. En d’autres termes, c’est Être dans l’Acceptation du « rôle » de celui-ci. De ce « rôle » qui a façonné mon personnage pour me permettre d’être en incarnation dans ce plan terrestre.
Quand j’entends, quand je lis, « attaque de l’ombre », c’est simplement les expériences que j’ai choisies de vivre pour me révéler à la Lumière de l’AMOUR. C’est dans cette période, notamment, que prend tout son sens l’acronyme AMOUR de Judicaël : « Acceptation Maturée de l’Oeuvre de UR » – La Terre Divine en Nous.
C’est dans la redécouverte de cet immense Chant d’AMOUR qui permet d’accepter de dépasser les limitations de l’ego. C’est bien une redécouverte et non une découverte car ce Chant a toujours été ici. Cependant, certain.e.s ne l’entendaient pas car ils/elles étaient sourd.e.s. Ce n’est pas un jugement de ma part, je sais ce que c’est d’avoir été sourd à ce Chant d’AMOUR.
Je fais, à nouveau, un rappel. Ce rappel, que j’ai adapté pour le présent texte, vient du texte « C’est Ma Prière ». La différence entre la découverte et la redécouverte est la même différence entre la Quête et la Conquête. Dans la Quête, je ne sais pas si ce que je cherche existe. Il en est de même pour la découverte. Dans la Conquête, je sais que tout existe dans mon Cœur. C’est une redécouverte de ce qui existe déjà. Je sais ce que je veux « conquérir », sans nécessairement, en connaître le moyen d’y arriver. Je conquiers un territoire et je sais que ce territoire existe même si je n’en connais pas la teneur, la portée, même si je ne sais pas ce que je vais y trouver. Dit d’une autre façon, je découvre le territoire sans avoir la carte avec moi.
Je sais que je vis dans un monde où la Vérité semble éloignée. C’est un peu comme si elle était noyée dans un éclat factice de milliers d’étoiles. C’est un monde où la parole a perdu son poids, où l’image a remplacé la pensée, où le bruit masque le silence dans lequel naît la lucidité. Pourtant, malgré ce tumulte, une certitude se présente, à moi, en me disant que je peux choisir de ne pas être un point de passage du mensonge. Que je peux dépasser les mensonges de mon ego.
Je sais que le mot « mensonge » semble fort, notamment, par rapport à ce que les guides disent. Je ne remets pas leur parole, leur message, leur discours en cause. Ils essayent aussi d’aider du mieux qu’ils le peuvent. Personne ne peut aider personne contre son gré. Surtout que leur message ne s’adresse pas nécessairement au personnage. Leur message s’adresse au Cœur, à l’Âme. C’est pour ceci que je parle de « mensonge » car, en fonction du « filtre » que j’utilise, leur message a une autre portée, une autre signification, une autre vibration, une autre intégration.
Ce matin, avant l’écriture du présent texte, j’ai lu une phrase de Alexandre Soljenitsyne 3️⃣ : « Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas être un point de passage du mensonge ».
Avant d’aller plus loin dans le présent texte, me revient en mémoire le fait que j’avais lu, de lui, le livre « Le Pavillon des Cancéreux ». C’était, il y a bien longtemps, je dirais plus de 45 ans alors que j’étais en école technique. Je me souviens que ce livre parlait de destins croisés des patients d’un hôpital soviétique dans lequel la maladie n’est pas seulement physique, elle est également morale et politique. Le cancer ronge les corps comme le mensonge ronge les « âmes », et chacun, à sa manière, cherche une forme de rédemption, d’oubli.
Aujourd’hui, je peux dire qu’au cœur de cette douleur, naît une conquête spirituelle qui est celle de l’homme face à lui-même. Entre révolte et acceptation, entre résignation et espoir, l’ouvrage rappelle que l’ultime liberté réside dans le regard que l’on porte sur son propre destin. Même lorsque la chair décline, l’esprit, lui, peut encore choisir de ne pas plier. Quelque part, ce roman rejoint le triptyque du début de ce texte : « Foi, Force et Courage ».
Je sais qu’Alexandre Soljenitsyne a prononcé ces mots, sur le mensonge, dans une époque où la vérité n’était pas simplement dissimulée. Elle était méthodiquement travestie, écrasée, détruite. Il parlait de l’Union soviétique, où le mensonge n’était pas seulement une arme du pouvoir, c’était également une norme sociale, un devoir tacite. Il ne s’agissait pas seulement de mentir par intérêt, plutôt d’accepter le mensonge comme condition d’existence. L’homme qui refusait de répéter la propagande devenait un traître, un ennemi du peuple, un fantôme condamné à l’exil, aux camps du Goulag.
Alexandre Soljenitsyne savait qu’il ne pouvait pas détruire cette machine totalitaire. Cependant, il a compris qu’il existait une résistance plus intime voire plus radicale qui était celle de ne pas lui prêter sa voix. Ne pas dénoncer un ami pour se protéger, ne pas applaudir un discours auquel on ne croit pas, ne pas faire semblant de croire ce qui est manifestement faux. En d’autres termes, refuser d’être un maillon de la chaîne.
Aujourd’hui, je sais que je ne vis pas sous un régime de terreur comparable à celui de l’URSS, même si d’autres régimes totalitaires se mettent en place. Je sais que la machine du mensonge n’a pas disparu. Bien qu’elle fasse partie de l’expérience humaine, elle a simplement changé de visage. Elle ne s’appelle plus « propagande d’État », elle se nomme « désinformation ». Elle ne repose plus uniquement sur des institutions despotiques ou autres. Elle s’est construite sur des algorithmes, des médias asservis à des intérêts financiers, des politiciens aux promesses creuses, des idéologues qui se prétendent libérateurs.
Les fausses informations circulent plus vite que jamais. Et ce n’est pas une force extérieure qui m’y soumet. C’est moi qui les lis, qui les partage, qui les absorbe parfois sans discernement. Ah, ce cher discernement. Chaque jour, une infinité de récits contradictoires se bousculent devant mes yeux. Si je ne fais pas attention, je deviens un simple relais, une passerelle inconsciente pour l’imposture.
Ainsi que puis-je faire, moi, « petit » Être perdu dans cet océan ? Même si je ne peux pas démanteler, à moi seul, cette immense architecture du faux, je peux choisir de ne pas en être un complice. Ne pas être un point de passage du mensonge, c’est d’abord une discipline intérieure. C’est apprendre à douter, à questionner, à ne pas céder à l’émotion facile que suscite une information trop parfaite pour être vraie. C’est refuser les raccourcis intellectuels, les idées toutes faites, les jugements immédiats. C’est me souvenir que la Vérité est souvent complexe, qu’elle ne se livre pas en quelques mots tranchants, en slogans viraux, en messages subliminaux.
C’est aussi accepter une forme de solitude. Lorsque je refuse de relayer ce qui flatte mes préjugés, lorsque je choisis l’incertitude plutôt que la certitude trompeuse, je me mets en retrait. Dans un monde où tout le monde hurle, celui qui reste silencieux semble suspect. Cependant, il ne s’agit pas d’être silencieux par peur, par angoisse, par rejet. Il s’agit de parler avec justesse, de ne pas ajouter au bruit ambiant une parole creuse de plus.
Le mensonge est comme un fleuve tumultueux, il charrie des débris de toutes sortes. Il entraîne, avec lui, celles et ceux qui ne résistent pas, celles et ceux qui se laissent porter par le courant du plus grand nombre. Si je veux être fidèle à la Vérité, je me dois d’être une pierre dans ce courant. C’est pour ceci que le présent texte s’intitule « Face au courant ». Je ne suis pas une digue qui tente de tout arrêter. Une telle entreprise est vouée à l’échec. Je suis une simple pierre, une pierre simple qui refuse de bouger. Cette pierre, l’eau va la contourner. Cette pierre, l’eau va peut-être l’user, la polir avec le temps, les aspérités vont disparaître. Et, en même temps, elle demeure, inébranlable, immobile, stable, ancrée 4️⃣.
Je ne cherche à convaincre personne. Je n’ai pas besoin de convaincre le monde entier. Je n’ai pas besoin de mener des batailles impossibles contre la totalité du mensonge ambiant. Tout ce que j’ai à faire, c’est refuser, dans mon propre espace, dans ma propre vie, d’être un vecteur du faux.
Si je veux que ce choix ait du poids, il est nécessaire d’aller au-delà des mots. Il est nécessaire de se mettre en marche, de passer à l’acte. Ne pas être un relais du mensonge, c’est aussi refuser les compromissions dans ma propre vie. C’est ne pas mentir par facilité, ne pas manipuler par intérêt, ne pas cacher la vérité pour préserver mon confort. Car si je combats la désinformation et que je mens à mes proches, si je dénonce les illusions et que je construis ma propre existence sur des faux-semblants, alors je ne fais que déplacer le problème sans jamais y échapper.
La vérité n’est pas un drapeau que l’on brandit, c’est un chemin que l’on marche.
Je sais que je ne suis qu’un Être parmi des milliards. Pourtant, c’est en moi que tout commence. C’est dans chaque parole que je choisis ou non de prononcer, dans chaque message que je choisis ou non de transmettre, dans chaque pensée que je choisis ou non de laisser grandir.
Ainsi, je ne suis pas contre les messages délivrés par certain.e.s, par les guides, par d’autres y compris par moi-même. Chaque message que j’entends, que je lis, a son importance en fonction du niveau de conscience dans lequel je suis au moment de sa réception.
Même si je ne peux pas détruire la machine du mensonge, je peux, par contre, à mon échelle, ne pas la servir.
Et ceci, déjà, est un acte de Liberté.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20250205-1))
(Illustration : Flux (Pro) suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)
(Musique lors de la relecture : Oddleaf – 2024 – Where Ideal and Denial Collide)
1️⃣ : voir le texte « Le Lien Éternel » ;
2️⃣ : Charbel Makhlouf, né Youssef Antoun Makhlouf à Biqa’ kafrâ (Nord du Liban) le 8 mai 1828, et mort à Annaya le 24 décembre 1898, est un prêtre et moine-ermite libanais de l’Église maronite. Originaire du cœur historique de la montagne maronite, Charbel Makhlouf passe son enfance dans le village de Biqa’ kafrâ, le plus haut du Liban, à 1 600 mètres d’altitude, dans la Vallée sainte. Il prononce ses vœux religieux au sein de l’Ordre libanais maronite. Depuis sa mort, il est considéré comme un saint thaumaturge, dont le tombeau, situé dans le monastère de Saint-Maron, est devenu un lieu de pèlerinage (merci Wikipedia) ;
3️⃣ : Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ou Soljénitsyne, né le 28 novembre 1918 (11 décembre dans le calendrier grégorien) à Kislovodsk et mort le 3 août 2008 à Moscou, est un écrivain russe et un des plus célèbres dissidents du régime soviétique durant les années 1970 et 1980 (merci Wikipedia) ;
4️⃣ : voir le texte « I.S.A. ».

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