Les Tours d’Argent

(sous-titre : Rêverie n°3)

Lorsque j’ouvre les yeux, je suis entouré d’une vaste plaine où fleurissent d’innombrables coquelicots rouges, dansant sous un vent léger. Au centre de cette mer pourpre, une fleur blanche se dresse, majestueuse et solitaire, illuminée par une douce lueur lunaire. Derrière elle, un spectacle monumental s’impose à moi. Ce sont d’immenses tours argentées semblant jaillir directement du sol. Elles étirent leurs silhouettes élancées vers le ciel. Elles semblent irréelles comme figées dans le temps et leur éclat métallique contraste avec la délicatesse du champ de fleurs qui s’étend devant elles. Au-dessus de ce monde suspendu entre la terre et les étoiles, une lune gigantesque, d’une blancheur pâle, trône dans le ciel comme une divinité silencieuse.

Je ne sais pas comment je suis arrivé ici. La dernière image qui me revient est celle d’une forêt dense, des arbres sombres et des chemins sinueux. Était-ce un rêve ou une autre vie, un souvenir enfoui sous les voiles de mon esprit ? Mais ici, tout semble réel et pourtant irréel. Comme si cet endroit n’existait pas tout à fait dans le même monde que le mien, comme s’il flottait dans un espace à part, intemporel, une zone de silence où seuls les murmures du vent et le bruissement des pétales de coquelicots percent le calme.

Je me mets à marcher. Mes pas s’enfoncent légèrement dans l’herbe et le parfum des coquelicots envahit mes sens. Chaque mouvement semble éveiller les fleurs comme si elles me suivaient du regard, comme si elles sentaient que ma présence ici avait un sens. Le sol est doux, sous mes pieds, presque comme du velours. La fleur blanche au centre du champ attire mon regard et, sans même y penser, je m’approche d’elle. Elle semble irradier une énergie douce, une lumière subtile qui éclaire légèrement son entourage la faisant paraître presque vivante. Plus je m’avance, plus je sens une étrange sensation de sérénité m’envahir, une paix profonde qui se répand en moi effaçant toute angoisse et toute confusion.

En atteignant la fleur, je m’agenouille, devant elle, pris d’une sorte de révérence involontaire. Elle semble me parler, mais pas avec des mots. C’est plutôt une sorte d’intuition qui s’éveille en moi, une compréhension qui dépasse le langage. J’entends des murmures, des pensées, qui me parviennent, non comme des voix mais comme des vérités anciennes que mon Âme reconnaît sans avoir besoin de les traduire.

« Tu es ici pour apprendre », semble-t-elle dire, « pour comprendre quelque chose que tu as oublié ».

Les tours d’argent, imposantes dans leur silence, semblent également attendre quelque chose de moi. Je les regarde, et une question monte en moi, une question que je n’avais jamais formulée auparavant et, en même temps, qui semble être le cœur de mon existence.

« Pourquoi suis-je ici ? Quel est le sens de ma présence en ce lieu ? ».

La réponse vient. Elle n’est pas celle que j’attendais. Ce n’est pas une voix ni un texte gravé dans la pierre, c’est une vision. Je me vois marchant dans d’autres lieux, d’autres époques, à travers des champs différents, des montagnes et des déserts. Je porte, en moi, les souvenirs de vies antérieures, d’expériences accumulées, de joies et de peines. Je comprends que ce lieu est une halte, un point de rencontre entre mes vies passées et futures, un endroit où je peux me poser pour contempler l’ensemble du chemin parcouru.

Les tours argentées, perçant le ciel, m’apparaissent alors comme des symboles, des piliers de sagesse contenant les vérités de l’univers. Leur élévation vers les étoiles symbolise l’aspiration humaine à dépasser sa condition, à toucher quelque chose de plus grand, de plus profond. Je ressens le besoin de m’approcher d’elles, de comprendre leur message silencieux.

Je me lève laissant la fleur blanche derrière moi. Je marche vers les tours. Chaque pas que je fais vers elles semble m’alourdir comme si une force invisible me testait, sondait ma détermination. Mais plus je m’avance, plus un sentiment de familiarité s’installe en moi comme si j’avais déjà traversé ce chemin dans un passé oublié. Les tours ne sont pas simplement des bâtiments. Elles sont des mémoires cristallisées, des souvenirs de toutes les Âmes qui sont passées par ici avant moi, qui ont cherché, questionné et finalement trouvé leur propre vérité.

Quand je parviens aux pieds de la plus grande tour, je pose une main sur sa surface froide et lisse. Instantanément, une vision m’envahit. Je suis transporté dans un espace infini, un vide peuplé d’étoiles et de nébuleuses, un océan cosmique où chaque particule semble chanter une note de la grande symphonie de l’univers. Et au centre de cet espace, je me sens entier, complet comme si toutes les pièces manquantes de mon Être se rassemblaient enfin. Une phrase résonne en moi, claire et limpide : « Tu es à la fois le chercheur et le chemin, la question et la réponse ».

Ces mots tournent en boucle dans mon esprit et je comprends soudain que ma quête n’a jamais été de trouver quelque chose à l’extérieur de moi mais de découvrir ce qui a toujours été là, au centre de mon Être. Les tours, la lune, le champ de coquelicots, tous ces éléments sont des fragments de mon propre esprit, des représentations symboliques de ma conquête intérieure.

Je m’éloigne, lentement, de la tour avec une légèreté nouvelle. En revenant vers la fleur blanche, je me rends compte qu’elle aussi est un symbole, le symbole de mon Âme, pure et immortelle, entourée par les expériences rouges des coquelicots, les souvenirs et les émotions qui me définissent mais ne me possèdent pas.

À cet instant, la lune, majestueuse dans le ciel, semble se pencher vers moi comme un guide bienveillant qui m’accompagne sans jamais me dicter mon chemin. Elle éclaire la plaine de sa lumière douce et je sens en moi une gratitude infinie pour cet instant de compréhension, pour ce lieu de paix où j’ai pu entrevoir la vérité de mon existence.

Alors, sans peur ni regret, je ferme les yeux. Mon esprit s’élève, porté par la Lumière de la lune et la sagesse silencieuse des tours d’argent. Et je sais, au plus profond de moi, que cette Paix, cette connaissance, resteront à jamais gravées dans mon Âme peu importe où mes pas me mèneront par la suite.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241104-3))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Passage – 2024 – Crystal)

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