Les Fardeaux d’Elios
Elios était un voyageur solitaire qui marchait à travers une vallée sans fin. Sur son chemin, il portait un lourd sac à dos. À l’intérieur de ce sac, il n’y avait ni nourriture, ni eau, ni biens matériels mais plutôt des fardeaux invisibles : la peur, le doute et le jugement. Chaque matin, Elios se réveillait avec l’illusion que, ce jour-là, il pourrait enfin se débarrasser de son sac et avancer léger, libéré. Mais chaque soir, malgré ses efforts, le sac pesait à nouveau sur ses épaules.
Au fil des jours, il apprit à reconnaître les fardeaux qui le suivaient constamment.
La peur prenait la forme d’un épais brouillard qui obscurcissait son horizon, l’empêchant de voir où menait son chemin. Elle lui chuchotait que, peu importe où il irait, il serait toujours perdu. Alors, Elios s’arrêtait, paralysé, incapable de faire un pas de plus.
Le doute, quant à lui, était comme un vent froid qui soufflait contre lui, le forçant à revenir sur ses pas. Il se demandait s’il était sur le bon chemin, s’il avait pris les bonnes décisions, s’il était assez fort pour avancer. Chaque fois qu’il faisait un pas en avant, le doute le ramenait en arrière.
Le jugement s’accrochait à lui comme une ombre. Invisible, il murmurait à ses oreilles : « Tu n’es pas assez bon. Les autres te regardent, te jugent, te condamnent ». Chaque fois qu’Elios osait lever la tête pour avancer, le jugement l’écrasait sous son poids, le ramenant au sol.
Mais Elios, inlassablement, chaque matin, reprenait la route. Il se disait que, peut-être, aujourd’hui, le brouillard de la peur serait moins dense, que le vent du doute serait plus doux, que l’ombre du jugement s’effacerait. Pourtant, jour après jour, il revenait à ce point de départ recommençant toujours le même chemin.
Un jour, alors que le poids de son sac semblait plus lourd que jamais, Elios s’assit au bord de la route, épuisé. Il regarda autour de lui et réalisa quelque chose d’étrange : les autres voyageurs qu’il croisait portaient, eux aussi, leurs propres sacs. Certains marchaient plus vite que lui, d’autres plus lentement, mais tous semblaient avancer avec leur lot de peurs, de doutes, de jugements. Il comprit alors que le fardeau qu’il portait n’était pas unique mais commun à toutes celles et tous ceux qui cherchaient à avancer.
Ce jour-là, Elios prit conscience que son voyage n’était pas destiné à trouver une libération définitive de ces poids mais à apprendre à marcher avec eux. La peur, le doute et le jugement revenaient sans cesse mais il pouvait choisir, malgré eux, de continuer à avancer. Chaque pas qu’il faisait était une victoire, non parce qu’il se débarrassait de son sac, mais parce qu’il acceptait de le porter.
Ainsi, Elios continua son chemin, non pas avec l’espoir d’arriver à une destination finale, simplement avec la force de savoir qu’il pouvait toujours recommencer. Chaque jour était une nouvelle ascension, chaque pas un acte de courage. Et dans cette répétition sans fin, il découvrit une forme de liberté car même si la peur, le doute et le jugement existaient toujours, ils n’avaient plus d’emprise sur lui.
Cette histoire rappelle peut-être celle d’un homme qui, autrefois, était condamné à pousser un rocher éternellement. Cet homme s’appelait Sisyphe. Mais contrairement à cet homme, Elios, lui, choisit de continuer, non par contrainte, uniquement par sagesse.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241016-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Yanni – « Deliverance » – The « Tribute » Concerts)
1️⃣ : Elios vient du grec « Helios » signifiant « Soleil ». Oscillant entre calme et tempête, Elios est à la fois cérébral et physique.

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