Le doute ou la FOI
Il y a plus de deux ans, j’avais écrit un texte sur le doute dont le titre est : « Je doute donc je suis ». Le texte se terminait ainsi : « Exercer son(ses) doute(s) permet de prendre conscience de QUI JE SUIS ». Dans ce texte, je ne parlais que du doute et aucunement de la FOI. Et justement, à propos de la FOI, j’avais également écrit un texte, plus ancien que sur le doute, intitulé : « La foi transporte les montagnes ». Le texte se terminait sur « La foi, c’est l’expression de notre cœur en la réalisation de toutes choses dans notre Vie ».
Avant d’aller plus loin dans l’écriture de ce texte, je propose de « définir » ce qu’est le doute. Je pourrais dire comme Socrate : « Je sais que je ne sais rien » ou comme dans la chanson « Maintenant je sais » de Jean Gabin : « Maintenant je sais, je sais qu’on ne sait jamais ».
À l’origine, « doute » 1️⃣ signifiait « crainte » puis « hésitation », « incertitude ». Quand je parle du verbe « douter », c’est pour me référer à ne savoir que dire ou que faire. Si vous avez lu, le renvoi en bas de ce texte, vous avez lu que le mot « doute » a comme origine « duo » ou « deux ». Le doute implique un choix. Le titre de ce présent texte forme bien un duo, n’est-il pas ?
Le doute m’est familier. C’est un « compagnon », parfois insistant, qui surgit dans les moments où tout me semble flou où mes certitudes vacillent. En fait, c’est une partie de mon humanité profondément enracinée dans ma condition d’Être pensant. Il est cette voix intérieure qui interroge sans cesse : « Est-ce vraiment ainsi que les choses sont ? Tout est illusion, d’accord, et, en même temps, c’est si réel ! ». Je reconnais que, de temps en temps, le doute s’insinue dans mes pensées. Il questionne mes perceptions, mes ressentis voire même ma propre Existence.
Il est inévitable que je doute. Même si je sais, qu’en mon for intérieur, je suis Parfait 2️⃣. Mon doute est né de ma nature imparfaite. J’écris volontairement « imparfaite » dans le sens de la limitation inhérente à mon intellect, à mes pensées, à mes sens. En tant qu’Être humain, j’explore le monde à travers une conscience limitée. Je ne perçois qu’une infime partie de ma réalité. J’ai bien écrit « ma réalité » car chacun.e a sa propre réalité. Chacune.e construit son propre monde qu’il soit intérieur ou extérieur.
Je sais que ma compréhension est fragmentée, qu’elle est partielle et c’est justement là que le doute trouve sa force. Cette force se révèle dans les espaces où la compréhension échoue. Mais aussi omniprésent soit-il, aussi profond que puisse être son impact, le doute reste ma force humaine, une composante du monde physique, mental, émotionnel, spirituel 3️⃣ dans lequel je suis et je vis.
La foi, ma FOI dépasse ce cadre, dépasse ces limitations. Bien qu’elle soit quelque chose qui m’échappe, quelque chose qui me transcende, elle est ce souffle qui, sans que je puisse l’expliquer, me relie à une dimension plus vaste, me relie à un espace que je ne puis approcher par la simple pensée. Si le doute est la condition de l’homme, ma FOI est la « condition » Divine.
Elle n’est pas une croyance aveugle, ni une adhésion automatique à une vérité extérieure. Le doute vient d’évènements extérieurs, ma FOI vient du Cœur. Ma FOI est une impulsion intérieure, totalement Divine, me poussant à avancer malgré l’absence de preuves tangibles, à marcher vers l’inconnu sans la moindre certitude et, pourtant, avec une confiance profonde.
Ma FOI émerge là où le doute atteint ses limites, lorsque toute logique humaine semble avoir épuisé ses ressources et que je me retrouve face à un mur d’incertitude. C’est dans ces moments, précisément, que je sens quelque chose de plus grand, quelque chose que mon esprit ne peut pas saisir pleinement, et, en même temps, qui me parle dans un langage silencieux, fait d’intuition, d’étincelles de vérité. C’est cette force invisible qui me porte même lorsque tout autour de moi semble s’effondrer.
Le doute me pousse à questionner, à chercher, à essayer de comprendre. La FOI m’invite à dépasser ce besoin humain de tout expliquer, à accepter que tout ne peut pas être compris avec les moyens limités dont je dispose. Ce n’est ni une démission, ni une soumission, c’est plus une sorte d’abandon, un prise-lâcher parfois conscient souvent inconscient. Là où le doute veut me maintenir dans le questionnement perpétuel, la FOI me libère. Elle me permet de me reposer sur une Vérité qui dépasse les mots, une vérité qui n’a pas besoin d’être prouvée pour être vécue.
La Vraie Nature de ma FOI n’est pas une simple réponse à mes questions. Elle est bien plus, bien plus que cela. Elle est cette force intérieure qui me permet de vivre avec les questions sans m’y perdre. Bien que ma FOI ne m’apporte pas toujours des réponses claires et précises, elle m’offre une certitude d’un autre ordre, une certitude qui n’a pas besoin d’être confirmée par des faits ou des preuves. Elle est une présence, une évidence intime que je suis guidé dans chaque moment, chaque souffle, chaque pas, chaque battement de Cœur.
Ma FOI, dans sa dimension spirituelle, est une ouverture vers l’UN-Fini, vers l’UN-Connu. Alors que le doute me pousse à tout interroger, la foi m’invite à accepter que certaines choses ne puissent être saisies par mon mental humain. Elle me rappelle que, bien que je sois un Être « limité », une parcelle du Divin réside en moi me guidant à travers l’obscurité de mes doutes les plus intenses. Elle est une lumière intérieure, un phare invisible brillant à 360° indépendamment des tempêtes que le doute peut soulever.
Ma FOI ne nie pas le doute, elle le surpasse. Bien que le doute soit une étape nécessaire sur mon chemin de Vie, il ne peut en être l’aboutissement. Car si je me laissais totalement absorber par lui, je risquerais de me perdre dans une spirale sans fin, incapable de trouver un sens à quoi que ce soit. C’est précisément là que ma FOI entre en jeu. Elle m’offre un point d’ancrage, une direction, une confiance que tout cela a un sens, même si ce sens m’échappe pour le moment.
Je réaliser que ma FOI, dans ma Nature Divine, est une invitation à laisser, derrière moi les peurs et les incertitudes découlant du doute. Dans cette reconnaissance, ma FOI est une expérience vivante, une confiance intime et sereine en ce qui est, en ce qui sera, et en ce que je suis, au-delà de toutes mes interrogations humaines.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241021-2))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Andy Scott’s (Sweet) – 2002 – Sweetlife)
1️⃣ : Du latin « dubitare », dérivé de « dubius », lui-même dérivé de « duo » signifiant « deux » ;
2️⃣ : « Parfait » est à prendre dans le sens de la Perfection Divine ;
3️⃣ : voir le texte « Niveaux de conscience ».

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