« Créer » et « Faire »

(le recours aux textes sacrés est uniquement ici pour illustrer le propos)

Ce texte m’a été « inspiré », « canalisé », « conseillé », « transmis » voire « initié » par « quelqu’un.e » (qui sait une Âme, une Conscience Supérieure, une Entité, …), vous choisissez le mot le plus approprié pour vous, alors que j’avais finalisé le texte « Ex Ignorantia Ad Sapientiam, Ex Luce Ad Tenebras ».

Dans ce texte, je faisais référence à ce que dit Annick de Souzenelle sur l’accompli et l’inaccompli. Dans « Accompli, inaccompli, accomplissement » (que j’ai complété car il manquait, à mon sens, certains éléments dans les phrases d’Évangile), elle disait « Accompli » signifie « amené à sa pleine réalisation » dans le sens où Jésus dit qu’Il n’est pas venu « pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». (Matthieu 5:17) ou Saint-Paul que « L’amour ne fait pas de mal au prochain; l’amour est donc l’accomplissement de la loi. «  (Romains 13:10). Dans Genèse 2:9, il est que « L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Cet Arbre de la Connaissance renvoie en fait à ce qui est « accompli » et pas encore « accompli », à ce qui est Lumière et pas encore Lumière. Voici qui est dit.

Dans cette définition, que j’ai volontairement « coupée », il est fait référence, dans la suite, à la notion de « Créer » et de « Faire ». La différence peut sembler, à première vue, une simple nuance linguistique que certain.e.s pourraient estimer « mineure ».

Ainsi, dans les Évangiles, le verbe « Créer » renvoie à l’Acte Divin Originel. Le terme hébreu utilisé dans la Genèse pour décrire l’Acte de Création est « Bara ». C’est un mot qui, dans son essence, exprime une action réservée à Dieu. « Bara » ne signifie pas façonner quelque chose à partir de matériaux déjà existants comme Jésus l’a fait avec la multiplication des pains et des poissons 1️⃣. Ce verbe signifie, « faire surgir », ex nihilo. En d’autres termes, faire surgir à partir de rien, faire surgir une nouvelle réalité qui n’existait pas auparavant. C’est l’Acte par lequel Dieu créa les Cieux et la Terre (Genèse 1:1) 2️⃣, un acte qui dépasse toute capacité HUmaine car il implique la manifestation de l’Existence là où il n’y avait que le néant. Et de toutes façons, l’Homme n’était pas encore présent.

Dans ce cadre, « Créer » est intimement lié à la notion de nouveauté, de « Souveraineté » Divine. Ce que Dieu crée n’a jamais existé et l’Acte de Création Divine est porteur d’une finalité qui dépasse le « simple » façonnement matériel. Dans Jean 1:3, il est dit que « toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui ». Ici, c’est l’acte de « Faire » qui est écrit. Cependant, la traduction est, si je peux m’exprimer ainsi, faible. Le verbe grec utilisé est « ginomai » signifiant plutôt « devenir » ou « se produire ». Ceci indique donc plus un processus dynamique de Création continue à travers le Verbe Divin.

En contraste avec la Création Divine, « Faire » dans son sens HUmain est souvent associé à la transformation ou à la manipulation de ce qui existe déjà. Le verbe hébreu utilisé pour « Faire » est « Asah » signifiant fabriquer, façonner ou accomplir quelque chose. Ce terme implique une action HUmaine qui, bien que significative, ne crée pas de nouveauté absolue mais réorganise ou transforme des éléments préexistants 3️⃣. Dans ce sens, « Faire » est, en quelque sorte, un acte d’artisanat, d’accomplissement, de travail.

Ce verbe reflète l’activité HUmaine dans le monde. Lorsque l’Homme « fait », il travaille avec des ressources, des outils existants pour produire quelque chose de nouveau. Cette nouveauté est toujours en lien avec ce qui était déjà présent dans le monde matériel. C’est là la limite de l’action HUmaine. Bien qu’elle puisse être créative, elle est fondamentalement distincte de l’acte de Création Divine qui, lui, est radicalement innovateur. Ce n’est pas un hasard si, dans l’Ancien Testament, lorsque Dieu donne à Bezalel (ou Béséléel) l’habileté de « Faire » les objets du Tabernacle 4️⃣, le terme utilisé est « Asah », signalant ainsi que même dans le service sacré, l’action HUmaine consiste à ordonner et organiser des éléments fournis par Dieu, non à les créer ex nihilo.

Dans mes différents projets professionnels, j’ai écrit des programmes informatiques à partir d’un ou plusieurs langages de programmations. J’ai souvent dit que j’ai créé ces programmes. Effectivement, j’ai créé des programmes que personnes d’autres n’avaient créés. En même temps pour créer ces programmes, il me fallait une base. Cette base c’est le(s) langage(s) de programmation. Sans ce(s) langage(s) de programmation, je n’aurais pu rien faire. Donc, je n’ai pas créé, j’ai fait des programmes à partir de quelque chose qui existait.

Dans les Évangiles, la distinction entre « Créer » et « Faire » prend un sens particulier à travers la mission de Jésus. Il n’est pas qu’un faiseur de miracles, il est aussi celui qui participe à l’acte de Création Divine. Il guérit les malades, ressuscite les morts, pardonne les péchés (Judicaël disait que le péché c’était « Être à coté, être séparé »). Ce sont des actions qui vont au-delà du simple fait de « Faire » quelque chose de miraculeux car elles participent à l’acte de Recréation de l’Être HUmain dans sa totalité.

Lorsque que Jésus « guérit » un aveugle de naissance (Jean 9), il utilise de la terre et de la salive pour en faire une sorte de « boue ». Il applique cette « boue » sur les yeux de l’aveugle et lui redonne la vue. Ce geste est un exemple parfait de la combinaison de « Faire » et « Créer ». Jésus utilise des matériaux du monde (la terre et la salive) mais son acte va bien au-delà de l’usage matériel. En redonnant la vue, il recrée quelque chose de fondamental dans la vie de cet homme, quelque chose que l’Être HUmain ne pouvait pas accomplir seul. Ce miracle est donc une Recréation d’une capacité qui était perdue, illustrant, ainsi, à la fois la Création Divine et l’Action de Jésus en tant qu’intercesseur 5️⃣ de cette Création.

Alors, quel est le rôle de l’Être HUmain dans cette « tension » entre « Faire » et « Créer » ? Dans la tradition chrétienne, l’Être HUmain est vu comme créé à l’image de Dieu 6️⃣. De ce fait, si l’HUmain est créé à l’image de Dieu, il a aussi cette « capacité » créative. Cependant, cette capacité est limitée. L’Homme, à travers ses actions, participe à l’ordre de la Création, mais ne peut en être l’initiateur absolu (en tout cas pas dans la dualité). Son « Faire » est donc une forme de collaboration avec la Création Divine, un moyen de maintenir, d’entretenir ce qui a été créé.

Dans les Évangiles, Jésus invite ses disciples non pas à créer une nouvelle loi ou une nouvelle réalité HUmaine mais à faire selon la Volonté du Père. Par exemple, dans Matthieu 5:16, il dit : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». Le terme, utilisé ici, est « œuvres » 7️⃣ signifiant « travail » ou « action » et non Création. Jésus appelle ses disciples à faire des actions qui reflètent la lumière Divine. Les actions sont toujours en réponse à la Création de Dieu, jamais en substitution.

La différence entre « Créer » et « Faire » est donc une distinction entre l’Initiative Divine et la réponse HUmaine. « Créer » est l’Acte Divin Ultime, un acte d’origine et de nouveauté. Dieu seul peut véritablement « créer » dans le sens de faire surgir quelque chose du néant, de donner naissance à une nouvelle réalité. L’Être HUmain, quant à lui, « fait » avec ce qui lui est donné, et ses actions, bien que significatives, restent dans le domaine de l’agencement, du façonnement et de la transformation.

Ainsi, nous ne sommes pas seulement des faiseurs dans le monde, nous sommes également des participants à l’Œuvre Créatrice Divine. Qui sait, peut-être, un jour, nous serons les Créateurs de notre propre réalité.

(Mon Essence Spirituelle)

(Michaël « Shichea » RENARD (20241014-4))

(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Pileggi Walsh Project – 2024 – Travelers in Time)

1️⃣ :  voir les textes « Ex Opere Operato » ;

2️⃣ :  voir le texte « Boycott … » ;

3️⃣ :  « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », citation apocryphe d’Antoine Lavoisier ;

4️⃣ :  Le tabernacle devait être l’habitation provisoire de Dieu, sa résidence et le centre de ralliement de son peuple. Le Tabernacle originel est la tente qui abritait l’Arche d’alliance à l’époque de Moïse. Son architecte en chef, désigné directement par Dieu à Moïse, est Béséléel (merci Wikipedia) ;

5️⃣ :  J’apprécie ce mot « intercesseur ». Ce mot qui vient du verbe latin « intercedere », de « inter » signifiant « entre » et « cedere » signifiant « aller » donnant, mot à mot, « aller entre ». En d’autres termes, celui qui intervient entre 2 ou plusiers parties. Bruno Groening, Philippe de Lyon, Padre Pio étaient des intercesseurs de Dieu ;

6️⃣ : voir le texte « La Formule Magique ou la JOIE (re)trouvée – Jour 3 : À l’Image de Dieu » ;

7️⃣ :  voir notamment les textes « La Terre Divine en Nous », « Joie Céleste », « Demandez et vous recevrez », …, « Ancrage », « Portrait ».

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