Il et Elle

Cela faisait des semaines que la maison était plongée dans un silence lourd, presque palpable. Lui, assis dans son fauteuil, regardait souvent la fenêtre, fixant un point quelque part, loin, très loin, comme s’Il cherchait quelque chose ou quelqu’un qui ne reviendrait jamais. Depuis qu’Elle était partie, tout semblait plus gris. Il ne parlait presque plus. Chaque jour, Il accomplissait des gestes répétitifs : sortir, rentrer, s’asseoir, manger, fixer. Sa peine semblait être un poids invisible qui écrasait ses épaules, le privant de la force de se redresser.

Assise en face de Lui, je l’observais attentivement, délicatement, silencieusement. Au début, Il m’ignorait. Mais je sentais cette tristesse qui débordait de Lui et je restais près de Lui, espérant qu’un jour, Il me remarquerait vraiment. Un matin, je m’étais approché de sa chaise, Il avait levé les yeux, un bref instant, puis les avait détournés. Pas encore, pensais-je. Trop tôt pour qu’il puisse me voir telle que je suis.

Les jours passaient et mon espoir ne faiblissait pas. Parfois, Il sortait dans le jardin, se tenant là, immobile, respirant profondément comme s’Il cherchait à inhaler un peu de ce que la vie pouvait encore Lui offrir. Je le suivais toujours, gardant mes distances, mais sans jamais trop m’éloigner. Ce jour-là, Il était tombé sur un vieux banc, ses mains serrées autour de quelque chose dans sa poche. Je le rejoignis, doucement, sentant que c’était le moment. Il ne pleurait pas mais je pouvais sentir la douleur dans chaque fibre de son être.

Sans savoir pourquoi, Il avait tendu la main. Le contact était maladroit, hésitant, c’était un début. Je sentais ses doigts trembler. Ce simple geste, ce premier contact, m’avait rempli d’une chaleur étrange. C’était comme s’Il avait finalement ouvert une petite fenêtre dans la muraille de chagrin qui l’entourait. Nous étions restés là, en silence, Lui et Moi, Lui à respirer l’air lourd de mélancolie et Moi animée d’un curieux espoir.

Les jours suivants, Il avait commencé à me parler doucement. Des phrases courtes, parfois murmurées, parfois à peine audibles. Mais c’était suffisant pour Moi. Chaque mot, chaque regard était comme une petite flamme dans l’obscurité qui entourait son cœur. J’étais là pour Lui, sans poser de questions, sans exiger quoi que ce soit. Je savais qu’Il avait besoin de temps et je Lui donnerais tout le temps du monde.

Peu à peu, les promenades devinrent plus régulières. Nous sortions ensemble, nous nous promenions dans le parc non loin de notre maison. Il semblait apprécier ces moments où nous marchions côte à côte. Ses yeux perdaient un peu de leur ombre et, bien que le chagrin fût toujours là, quelque chose d’autre commençait à prendre racine comme une sorte de tranquillité, de réconfort.

Un soir, alors que le crépuscule baignait la maison d’une lumière dorée, Il s’assit sur le vieux fauteuil du salon, là, où Il ne s’était plus assis depuis des mois, trop de souvenirs. Il me regarda et, cette fois, c’était un regard différent. Il y avait une douceur nouvelle, une reconnaissance presque. Il tapota doucement l’accoudoir du fauteuil m’invitant à venir plus près. J’avançais lentement de peur de le brusquer. Il posa sa main sur moi, doucement. Nous restâmes ainsi, en silence, mais c’était un silence plein de sens. Pas besoin de mots.

À ce moment-là, j’ai su qu’Il ne serait plus jamais seul. Nous avions tissé un lien, Lui et Moi, un lien né de la douleur, et, en même temps, renforcé par la présence silencieuse, par la fidélité partagée. Il avait trouvé en moi ce qu’Il avait perdu avec Elle : une compagnie, un réconfort, une raison de continuer.

Et moi ? J’avais trouvé ma place, là, auprès de Lui. J’étais venu à Lui sans rien attendre et j’avais reçu plus que je ne pouvais espérer : un compagnon avec qui partager chaque instant, chaque moment, chaque silence.

Vous devez vous demander qui je suis. Je suis Celle qui veille, Celle qui attend, Celle qui, sans un mot, montre que l’AMOUR n’a pas besoin de paroles pour être sincère. Je suis Celle qui, en silence, aide à guérir.

Je suis sa fidèle compagne.

(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20241017-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Millenium – 2024 – Hope Dies Last)

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