Empathie
Récemment, j’ai lu, sur mon fil d’actualités, la citation suivante : « La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et le plus révélateur d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie ». Cette citation de Hannah Arendt 1️⃣ a été postée sur la page de Zèbre-Magazine 2️⃣.
Comme il y a déjà longtemps que je n’avais plus eu recours à l’étymologie des mots. J’ai regardé pour « barbare ». À l’origine, le terme « barbare », emprunté en français en 1308 au latin « barbarus », lui-même issu du grec ancien « bárbaros » signifiant « étranger », était utilisé par les anciens Grecs pour désigner les peuples n’appartenant pas à leur civilisation (définie par la langue et la religion helléniques), et dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. « Barbare » signifiait alors « non grec ». Un barbare est toute personne dont le langage ressemblait, pour les Grecs, à un charabia « bar-bar » (équivalent de « bla-bla-bla ») (merci Wikipedia).
Est-ce que, comme le dit la citation, la mort de l’Empathie est un signe avant-coureur de barbarie ?
Dans le texte « Être JUSTE envers soi-même sans se juger », j’avais écrit que « l’étymologie du mot ’empathie’ signifie ‘ce qu’on éprouve en dedans’. Je pourrais le formuler ainsi : ‘Je constate que tu es triste et, même si je ne connais pas les raisons de cette tristesse, je sais ce que cela est de ressentir de la tristesse’ ».
L’empathie peut être définie comme la capacité de comprendre et de partager les sentiments d’autrui. Ceci va au-delà de la « simple » compassion ou de la sympathie 3️⃣.L’empathie est un processus émotionnel complexe « exigeant » une connexion profonde avec l’autre. Lorsqu’une personne ressent de l’empathie, elle est capable de se mettre à la place de l’autre, d’éprouver ses douleurs, ses joies et ses peines. Ceci n’indique pas que je prends, pour moi, les douleurs, les joies et les peines de l’autre. Dans ce cas, je deviendrai hyperempathique 4️⃣. L’empathie est cette capacité qui lie, qui rend HUmains, qui nourrit le besoin fondamental de communauté.
L’empathie, c’est une façon de construire des ponts entre les différences culturelles, sociales, professionnelles, individuelles. Je peux même écrire que c’est une clé essentielle pour une communication saine, pour une interaction constructive. Si une société perd cette capacité empathique, elle ne peut que s’exposer à des tensions, des conflits voire à une déshumanisation.
Et qu’est-ce que la déshumanisation si ce n’est un phénomène insidieux ? Elle représente, pour moi, une sorte de processus, si pas un procès, par lequel les êtres, les individus, les groupes sont perçus comme moins que des HUmains. C’est un peu comme s’ils étaient des objets voire des animaux, pire des ennemis. Dans les conflits armés, dans les génocides, dans les discriminations, dans les violences « ordinaires », dans les violations des droits de l’Homme, dans le nationalisme, dans le racisme, dans les discours de haine, en fait, toutes les situations où l’empathie est remplacée par la peur, la haine, le mépris. Tout ceci peut conduire à des atrocités, à des injustices souvent incompréhensibles pour celles et ceux qui restent ancrés dans une perspective empathique. En fait, lorsque les individus commencent à voir leurs semblables comme des « autres », comme des adversaires, comme des menaces, ils se détournent inévitablement de l’empathie.
À l’ère des réseaux sociaux offrant de nouvelles routes, de nouvelles avenues, de nouveaux chemins pour la communication, je constate en dehors de l’anonymat, un certain isolement. Je dis souvent que l’on est à l’ère de l’hyper-communication et que l’on a perdu le sens de communiquer, d’être en communion (en commune union). En fait, les interactions humaines sont souvent médiatisées par des écrans, par des écrans interposés comme les vitres d’un parloir d’une prison. Cette interposition met de la distance émotionnelle. Les mots écrits peuvent manquer de la chaleur, de l’intention. Ils peuvent aussi être mal interprétés. Pour utiliser des termes actuels avec le télétravail, je préfère le présentiel que le distanciel.
L’empathie nécessite une ouverture d’esprit, une disposition à écouter et à apprendre des expériences des autres. Ainsi, si la perte d’empathie est un signe avant-coureur de la barbarie, ceci signifie qu’il est impératif pour chaque individu, chaque Être de prendre conscience de son rôle dans la préservation de cette qualité humaine essentielle. J’ai, comme nous toutes et tous, la responsabilité de cultiver l’empathie dans la vie quotidienne que ce soit au sein de la famille, de cercles d’amis ou dans les interactions sociales et professionnelles.
J’en viens au fait que ceci représente un élément clé de l’éducation. En tant que système, elle devrait encourager non seulement la transmission de connaissances mais aussi le développement de compétences émotionnelles et sociales. Les programmes scolaires devraient intégrer des approches pédagogiques favorisant la coopération, l’écoute active, la compréhension et l’acceptation des autres. Des initiatives comme l’entraide, le service communautaire, les projets collaboratifs aident à construire des ponts entre des groupes différents en développant un sentiment d’appartenance, de solidarité. L’éducation à la diversité, qu’elle soit dans le milieu familial ou dans le système scolaire, permet la sensibilisation aux différentes cultures, aux différents modes de vie, autres différentes croyances en élargissant la compréhension du monde. Lorsque j’apprends à connaître les histoires des autres, je peux mieux comprendre leurs luttes et leurs triomphes, leurs joies et leurs peines, leurs bonheurs et leurs douleurs.
En intégrant l’empathie dans ma vie courante, je peux contribuer à créer un monde où chacun.e se sent valorisé et entendu. Il y a bien évidemment un effort collectif et, en même temps, il y a aussi une volonté individuelle de dépasser mes propres préoccupations et de m’engager aussi pour mon bien et le bien-être des autres.
Pour terminer ce texte, je dirai que cette citation est un appel à l’action. Je vis dans une époque où les tensions sociales, les divisions politiques sont plus que palpables. Dans ce contexte, il est de ma Responsabilité de NOURRIR 5️⃣ l’empathie, de la cultiver dans mes relations, de la promouvoir dans mes communautés. L’empathie est non seulement une vertu, elle est aussi une nécessité pour la survie de nos sociétés.
Chacun.e a le POUVOIR de faire une différence, de construire des ponts là où il y a des murs, des viaducs là où il y a des abîmes, de raviver la flamme de l’HUmanité dans les interactions quotidiennes. Il est temps de faire de l’empathie le Cœur des actions et de reconnaître que, dans le Partage des expériences, je peux contribuer à un autre Monde.
(Mon Essence Spirituelle)
(Michaël « Shichea » RENARD (20240930-1))
(Illustration : Microsoft Designer suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Fanfare – 2024 – Salle Saint-Laurent (Matagne-la-Grande))
1️⃣ : Hannah Arendt, née Johanna Arendt le 14 octobre 1906 à Hanovre et morte le 4 décembre 1975 dans l’Upper West Side, est une politologue, philosophe et journaliste allemande naturalisée américaine, connue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme, la modernité et la philosophie de l’histoire ;
2️⃣ : voir les textes « Intelligence Artificielle ou Supercherie Humaine ? », « L’effondrement », « Me, Myself and I (sous-titre : ‘Devenir Zèbre’) »;
3️⃣ : voir le texte « Être JUSTE envers soi-même sans se juger »;
4️⃣ : L’hyperempathie, c’est le fait de ressentir, sans filtre, les émotions des gens qui sont autour. Ce trouble peut parfois être très handicapant car la charge émotionnelle devient très forte pour les gens qui en sont atteints ;
5️⃣ : voir les textes « Manipulation et Culpabilité (Les Jeux du Malin) et Responsabilité (Mon propre ‘Je’) », « Renaître à son Pouvoir Intérieur », « Maintenant, JE mets en avant, JE valorise CE QUI EST bien en moi », « La Légende des Deux Loups ».

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