Aider son prochain est le plus ancien concept de l’HUmanité
Dans le livre « Fearfully and wonderfully made » du médecin et évangéliste Paul Brand 1️⃣, paru en 1980, il y est raconté une anecdote concernant l’anthropologue américaine Margaret Mead 2️⃣.
Il y a des années, un étudiant a posé la question suivante à l’anthropologue : « Quel était le premier signe de civilisation 3️⃣ dans une culture ». L’étudiant s’attendait à ce que Margaret Mead parle d’hameçons, de pots en terre cuite ou de moulins de pierre. Eh bien, rien de tout cela !
Elle a dit que le premier signe de civilisation dans une culture ancienne était un fémur cassé puis guéri. Elle a expliqué que, dans le royaume animal, si tu te casses la jambe, tu meurs. Tu ne peux pas échapper au danger, aller à la rivière boire ou chercher de la nourriture. Tu deviens un morceau de viande pour les bêtes prédatrices. Aucun animal ne survit à une jambe cassée assez longtemps pour que l’os guérisse. Un fémur cassé qui est guéri est la preuve que quelqu’un a pris le temps d’être avec celui qui est tombé, a bandé sa blessure, l’a emmené dans un endroit sûr et l’a aidé à se remettre. Elle a ajouté que « Aider quelqu’un d’autre dans les difficultés est là où la civilisation commence ».
J’imagine une société tribale, centrée sur elle-même, placée dans un environnement hostile. Chaque membre de la communauté est essentiel à la Vie et à la surVie. Cette surVie qui dépend de la force collective, de la solidarité, de l’entraide. Ainsi, lorsque l’un.e d’entre eux est blessé, c’est une menace pour la cohésion même du groupe. En même temps, ce n’est pas « simplement » la surVie qui est « en jeu », c’est aussi la question de « QUI JE SUIS » et de « QUI NOUS SOMMES » en tant qu’Êtres HUmains.
Le jour où quelqu’un a trouvé ce fémur fracturé, il a représenté, pour lui, bien plus qu’une simple blessure physique. Il y a un écho d’un lointain passé qui résonne comme un appel à l’action, comme un rappel de l’HUmanité commune. Que signifie une fracture si ce n’est la fragilité de notre condition HUmaine ? Que signifie son traitement si ce n’est la capacité innée à dépasser cette fragilité par les actions permettant de prodiguer un soin quel qu’il soit à quelqu’un ?
Si la découverte de ce fémur soigné témoigne de la naissance de la civilisation, c’est parce que ceci révèle des valeurs fondamentales comme l’empathie, la solidarité, le sens de la communauté. Ce n’est pas seulement un acte de guérison physique, c’est aussi un acte de guérison spirituelle, un geste de réaffirmation de l’HUmanité partagée.
Ainsi, à travers les âges et les cultures, cette vérité reste inchangée. Que ce soit dans les tribus ancestrales ou dans les sociétés dites modernes, l’empathie, l’entraide et les soins envers les membres blessés ou vulnérables restent les piliers sur lesquels repose la civilisation. Ce sont ces petits gestes d’AMOUR et d’altruisme qui forgent le tissu social et qui permettent de transcender les défis les plus difficiles.
Et pourtant, malgré cette vérité évidente, il est facile de l’oublier dans le tourbillon de la vie moderne. Dans un monde obsédé par la réussite individuelle et la compétition, il est tentant de perdre de vue l’interconnexion fondamentale en tant qu’Êtres HUmains. En même temps, c’est dans les moments de vulnérabilité que mon HUmanité est la plus manifeste.
La question de « savoir » quel était le premier signe de civilisation dans une culture est bien plus qu’un simple exercice intellectuel. C’est une invitation à réfléchir sur ce qui me rend HUmain, sur ce qui me relie aux autres dans un tissu commun. C’est une invitation à embrasser mon HUmanité dans toute sa complexité et sa beauté et à reconnaître que c’est dans mes actes les plus simples, les plus désintéressés que réside ma Grandeur, ma Lumière.
Ainsi dans la société, je peux (re)trouver de nombreux exemples de ce premier signe de civilisation. Ils sont souvent cachés dans les gestes d’apparence banale du quotidien. Je prends l’exemple de l’aide apportée à un étranger dans le besoin. Par « étranger », je souligne que c’est quelqu’un que je ne connais pas. Dans ce monde pressé par mes propres obligations et préoccupations, prendre le temps de tendre la main, à quelqu’un que je ne connais pas, peut sembler une petite chose. Pourtant, c’est précisément dans ces moments que se manifeste mon HUmanité.
J’imagine une scène où quelqu’un trébuche dans la rue et se blesse. À côté de lui, des passants pressés poursuivent leur chemin, mais un individu s’arrête pour lui offrir de l’aide. Il peut s’agir simplement de lui tendre la main pour l’aider à se relever ou de lui offrir un peu de réconfort et d’assurance en attendant d’autres secours. Dans cet acte apparemment simple, j’y vois le reflet de la solidarité qui est au cœur de ma civilisation.
Dans le domaine des soins de santé, si malmené par toutes les restrictions budgétaires, comme les hôpitaux, les centres de soins, il y a des milliers de professionnels et de bénévoles travaillant chaque jour pour prendre soin des personnes malades et blessées. Que ce soit en administrant des soins médicaux avancés ou simplement en offrant une écoute attentive et un soutien émotionnel, ces actes incarnent les valeurs fondamentales qui sous-tendent ma civilisation.
En même temps, ces signes de civilisation ne se limite pas aux situations d’urgence ou de crise. Ils se manifestent également dans mes interactions quotidiennes les plus simples. Lors que je prends le temps de sourire, de saluer quelqu’un, lorsque je tends la main à une connaissance, un collègue en difficulté ou lorsque j’écoute, avec bienveillance et empathie, un ami qui traverse une période difficile, je renforce cette toile, ce tissu qui me relie aux autres..
Dans ce monde où les différences culturelles et les divisions semblent souvent dominer le paysage, mes propres actes ont toute leur importance. Malgré mes différences, je partage une humanité commune avec ses joies, ses peines, ses vulnérabilités, ses expériences.
Ainsi, c’est dans ma capacité à tendre la main à ceux dans le besoin, à écouter avec empathie et à embrasser mon HUmanité que réside la véritable mesure de ma Grandeur en tant qu’Être Civilisé. Dans chaque geste aussi humble soit-il, je façonne l’Avenir (à-venir) de mon monde avec la puissance de mon HUmanité.
Quiconque a besoin d’aide la trouvera à la mesure idéale de mes moyens pour autant qu’il m’y autorise.
(Michaël « Shichea » RENARD (20240213-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Minuit 10 – 2024 – Sans Bruit)
1️⃣ : Le Docteur Paul Brand était un éminent chirurgien orthopédique et missionnaire chrétien, né en Inde en 1914 et décédé en 2003. Il est surtout connu pour son travail révolutionnaire dans le traitement de la lèpre et pour ses contributions à la compréhension de cette maladie dévastatrice. En plus de son travail médical, le Docteur Paul Brand était un conférencier et un auteur prolifique, collaborant avec des écrivains tels que Philip Yancey pour partager ses expériences et sa perspective unique sur la douleur, la souffrance et la foi. Son travail a eu un impact profond sur la compréhension de la douleur et de la sensibilité dans le domaine médical, et il est reconnu comme l’un des pionniers de la chirurgie reconstructive moderne pour les personnes atteintes de lèpre (merci ChatGPT).
2️⃣: Margaret Mead, née le 16 décembre 1901 à Philadelphie et morte le 15 novembre 1978 à New York, est une anthropologue américaine. Formée à l’université Columbia par Franz Boas, Margaret Mead a contribué à populariser les apports de l’anthropologie culturelle aux États-Unis et dans le monde occidental. Figure centrale de la deuxième vague féministe, ses travaux portent notamment sur le rapport à la sexualité dans les cultures traditionnelles de l’Océanie et du sud-est asiatique et sur la division sexuelle du travail (merci WikiPedia).
3️⃣ : C’est à la fin du 17ème siècle que le terme devient d’un usage courant, tant en France qu’en Angleterre. Formé à partir du mot latin « civis » (« citoyen), qui a donné naissance à « civilis » (« poli », « de mœurs convenables et raffinées »), le nouveau substantif sanctionnait une distinction qui s’était peu à peu établie entre gens des villes et habitants des campagnes, ces derniers étant considérés comme plus proches de « l’état de nature ». En outre, l’étymologie suggère déjà que la notion de civilisation est à mettre en relation avec le développement de l’urbanisation et la division du travail. Le mot « civilisation », sous l’influence des Lumières, devient l’incarnation d’un idéal vers lequel doivent tendre tous les peuples (Le Larousse).

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