L’Effet Streisand

(sous-titre : « La Curiosité est-elle un vilain défaut ? »)

J’ai bien écrit « L’Effet Streisand » et non « l’Effet Stressant ». Dans l’après-midi de l’écriture de ce texte, je lis un article qui cite « L’Effet Streisand ». Je « connais » la chanteuse Barbra (et non Barbara) Streisand et bien qu’elle ait sûrement fait de l’effet à beaucoup d’hommes, je ne savais pas ce qu’était « L’Effet Streisand ». Bon, assez d’effets (je sais elle est facile), j’entre dans le propos de ce texte.

En recoupant différentes sources d’informations 1️⃣, l’effet Streisand fait référence à un phénomène sur Internet où une tentative de censure ou de suppression d’informations aboutit plutôt à une publicité involontaire ou à une diffusion plus large de ces informations. Le terme tire son nom de l’actrice et chanteuse américaine Barbra Streisand. En 2003, elle a intenté une action en justice pour faire retirer des photos aériennes de sa résidence en Californie du site web de l’organisation California Coastal Records Project. Au lieu de réduire la visibilité de sa maison, son action en justice a attiré une attention massive sur les photos. Ceci a entraîné une augmentation significative de leur diffusion sur Internet.

En résumé, l’effet Streisand illustre comment les tentatives de supprimer des informations peuvent souvent produire l’effet inverse attirant encore plus l’attention sur ces informations et les propageant plus largement que si elles avaient été laissées intactes.

En fait, cette expression a été dite par Mike Masnick sur son site Techdirt : « Combien de temps faudra-t-il avant que les avocats réalisent que le simple fait d’essayer de réprimer quelque chose en ligne qu’ils n’aiment pas risque de faire en sorte que quelque chose que la plupart des gens ne verront jamais, jamais (comme la photo d’un urinoir dans une station balnéaire quelconque) soit maintenant vu par beaucoup plus de gens ? Appelons cela l’effet Streisand » (merci Wikipedia).

Je trouve cette « définition » ou, en tout cas, cette explication, dont l’origine est très intéressante. Et il y a une multitude d’exemples sur Internet. Bon, moi, ce qui m’intéresse c’est la question : « Y-a-t-il un Effet Streisand en Spiritualité ? ». En d’autres termes, plus quelqu’un veut cacher des « choses », plus il y a de la curiosité pour ces « choses ».

Quand j’étais enfant, j’entendais « La curiosité est un vilain défaut ». Dans la Rome antique, un homme à moitié libre était attaché à une « villa » en tant que « villanus ». La dite « villa » était une grande exploitation et ainsi, je peux comparer le vilain à un serf à l’époque médiévale. En même temps, indépendamment, de cette origine, le mot « vilain » n’est-il pas simplement le contraire de « noble ». Une attitude dite « noble » consiste à être discret, à ne pas fouiller dans la vie des autres, en fait, à respecter l’autre. Oh bien sûr, il y a « curiosité » et « curiosité ».

Je commence par la « curiosité » que je nommerai « malsaine » (je n’ai pas d’autres mots sous la main). Celle qui consiste à scruter, à épier les moindres faits et gestes et d’essayer d’en découvrir des détails « croustillants » pour en faire des ragots. Cette curiosité peut être poussée à l’extrême surtout quand elle s’accompagne du voyeurisme. Et le voyeurisme, c’est un fléau de cette époque par le biais de ces soi-disant réseaux sociaux. Ces réseaux sociaux, peu importe leur nom, sont des véritables machines à voyeurisme. Il y a du voyeurisme « consenti » pour celles et ceux qui publient leur vie sur ces réseaux et il y a du voyeurisme « non consenti » pour celles et ceux qui se sont faits « piéger » par quelques indélicats.

Et puis, il y a la « curiosité » que je nommerai « saine ». Celle qui consiste à s’intéresser à son environnement. L’enfant en est l’exemple type. Il est dans la curiosité de tout ce qui l’entoure. Je l’appelle, dans d’autres textes, l’émerveillement. Qu’est-ce que l’émerveillement sinon être curieux de ce qui est ici devant soi ? Il y a cette soif de découverte non « pervertie » par le monde des adultes.

Et ma curiosité, c’est le cas de le dire, a été « attisée » par la recherche de son étymologie. Ce mot a une double étymologie « curius » et « curia » qui sont à la base des mots « cure » et « curatif ». Elle désigne d’abord une attitude éthique qui vise à prendre soin. Dans la Rome antique, cette notion s’est progressivement rapprochée de celle, péjorative, d’indiscrétion. Le mot latin curius qualifie, dès lors, l’espion qui s’intéresse aux affaires des autres, observe ce qui ne le regarde pas, ce qui introduit par-là trois aspects. D’abord, la curiosité n’a plus du tout de visée curative, elle consiste en l’appropriation d’un savoir sur l’autre (destiné à rester caché à la connaissance du curieux) 2️⃣.

Je vais prendre un exemple personnel. Chacun.e a entendu parler de Gandhi. Pour moi, il me reste en mémoire son dénuement, sa vie simple sans ors et richesses ainsi que sa lutte contre l’injustice, la discrimination et la pauvreté qui a inspiré des mouvements de libération à travers le monde. Bref, en quelque sorte, quelqu’un de « bien », de « noble ». Il y avait sûrement quelques aspérités comme tous les gens « biens » mais ce qui va suivre, je peux écrire « je ne savais pas ».

En fait, j’ai vécu un « Effet Streisand ». J’ai lu qu’avant d’être cet homme reconnu dans le monde entier, il a été, comment dire, une personne pas très « aimable ». Donc, qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai été curieux et j’ai fait des recherches. Et le moins que je puisse dire, c’est que si je n’étais pas assis, je serai tombé de ma chaise.

Ce que j’ai lu était qu’il invitait des adolescentes de son ashram à dormir nues avec lui et qu’elles se disputaient ce privilège. Pour lui, c’était une façon de « mettre son vœu de chasteté à l’épreuve ». Selon ses proches collaborateurs, il était extrêmement difficile de travailler avec lui. Il dictait les moindres mouvements de ses adeptes, y compris ce qu’ils devaient manger et à quel moment. Le mot « compromis » ne figurait pas dans son dictionnaire. En 1920, lors d’un congrès national indien, il a déclaré : « À partir du moment où vous me choisissez comme leader, vous devez accepter la dictature et la discipline de la loi martiale ». Un de ses assistants a dit : « Il faut beaucoup d’argent pour maintenir Gandhi dans la pauvreté » 3️⃣. Et j’en passe.

Est-il possible que je sois aussi partie prenante d’un « Effet Streisand » ? Dans mes textes, je distille de ci, de là, des expériences personnelles. J’ai préféré écrire « expériences » et non « informations » car ce sont réellement mes expériences. Dans ces expériences « distillées », y a-t-il eu quelques lectrices, quelques lecteurs qui ont fait quelques recherches sur mon nom pour faire des recoupements ?

Ma Vie est simple, je ne suis pas quelqu’un de « connu ». Je ne passe pas dans les émissions de radio, de télévision. Je ne suis pas un influenceur. Je suis uniquement quelqu’un témoigne de ses expériences. Bon, de temps en temps, je suis le Scribe de ce que ma Conscience Supérieure me partage. En même temps, ma Conscience Supérieure, c’est la « mienne » et je doute que des informations, la concernant, soient nichées sur Internet ou ailleurs. En fait, les seules informations, que quelqu’un.e peut trouver, sont celles que je publie.

Ainsi, comme je l’ai écrit, la curiosité peut être détournée, utilisée pour des desseins sombres et égoïstes. Mais condamner la curiosité pour les péchés de quelques-uns reviendrait à jeter l’enfant avec l’eau du bain 4️⃣. Car au cœur de la curiosité réside une innocence pure, un désir inné de comprendre et d’explorer, gravé dans l’ADN 5️⃣ de l’HUmanité depuis les premiers pas de l’Homme.

Ainsi, je te le demande, Âmie Lectrice, Âmi Lecteur, est-ce vraiment un vilain défaut que de tendre la main vers les étoiles, de sonder les profondeurs de l’Âme HUmaine, de poser les questions qui brûlent dans notre esprit ? Non, mes Âmi.e.s, la curiosité n’est pas un vilain défaut. C’est le souffle même de mon évolution, la force qui me pousse à transcender les limites de ce qui est connu pour embrasser l’Infini de ce qui reste à … .

(Michaël « Shichea » RENARD (20240211-2))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Kerry Livgren – 2021 – The Resurrection Of Lazarus – A Cantata)

1️⃣ : informations compilées à ma requête « Qu’est-ce que l’effet Streisand ? » dans ChatGPT.

2️⃣:  « La curiosité : morale de la bonne distance » de Thibault Vian, dans Le Télémaque 2020/2 (N° 58), pages 31 à 38,  sur le site https://www.cairn.info/

3️⃣ : Extrait de « Les testicules de Jeanne d’Arc… et autres surprises de l’Histoire », Éditions de l’Opportun (3 mars 2011).

4️⃣ :  Cette expression est une traduction littérale relativement récente (XXe siècle) de l’anglais « to throw the baby out with the bath water. Mais en réalité, les Anglais l’ont eux-mêmes empruntée à l’allemand où elle apparaît dans la littérature en 1512 (un poil avant la bataille de Marignan) sous la forme « Das Kind mit dem Bad ausschütten ». Cette expression est à l’origine allemande et s’est rapidement répandue dans toute l’Europe. Elle désigne une métaphore utilisée dans sa forme négative pour dire « ne pas se concentrer sur un problème ». Cette expression signe le fait de se débarrasser d’une chose importante pour ne pas avoir à s’occuper des ennuis qu’elle implique. La phrase imagée montre qu’une personne trop absorbée par ses pensées, peut jeter l’eau de son bain avec un bébé dedans c’est à dire : oublier l’essentiel. Aussi, elle incite à redoubler de vigilance face à des situations importantes (https://www.edilivre.com/jeter-le-bebe-avec-leau-du-bain/)

5️⃣ :  L’Acide DésoxyriboNucléique, ou ADN, est une macromolécule biologique présente dans presque toutes les cellules ainsi que chez de nombreux virus.

Publié par

Categories: ,

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Ma Spiritualité

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture