Sans Queue, Ni Tête ?

Un bien étrange titre pour un texte spirituel.

Il y a quelques mois, j’avais publié un texte intitulé « Je ne sais pas » avec comme sous-titre « Un lapin sur la lune ». Dans ce texte, je me faisais la réflexion suivante : « Aparté : à ce stade de l’écriture, j’ai l’impression que Raymond Devos me parle. Fin de l’aparté ».

Je savais que j’y faisais référence car, sans l’air d’y croire, Raymond Devos manie l’absurde avec un certain fond de vérité. Et le croire sans l’air d’y croire, c’est « Coire ». Et « Coire », c’est la plus ancienne ville de Suisse. Ça ne veut rien dire, je suis bien d’accord. Oh mais il y a 2 « r » dans « Croire » ! Quelque part, un air en cache un autre. Donc, « Croire » sans les deux airs, ceci donne « Coie ». Et que veut dire « Coie » ? Être Coi.e, du latin « Quietus », c’est Être calme, tranquille, confiant. Et dans « Quietus », je peux entendre « Qui Es-Tu ? ». Car « Croire », que n’est-ce d’autre d’être qui je suis en croyant en Soi. Tout semble-t-il absurde ? Peut-être que oui pour certain.e.s, peut-être que non pour d’autres.

Cette absurdité, j’y avais déjà fait référence d’un interview dans le texte : « Le Rire est une Erreur ». En fait, je me suis souvenu de sa prestation dans l’émission « 36 chandelles » de 1958. Quand je dis « je me suis souvenu », ce n’est pas que j’ai vu sa prestation en 1958. Je ne l’ai vu que bien plus tard. Dans cette émission, il y a joué son sketch « Le plaisir des sens » avec un jeu de mots, à mon sens assumé, comme « le plaisir d’essence ». Certaines personnes l’ont appelé « le sens interdit ».

Et je perçois déjà où mon écriture va me mener sans avoir tous les détails. Outre l’absurdité de la situation d’entrer dans un rond-point dont les sorties sont toutes en sens interdit, il y a une voie spirituelle, un sens spirituel. Dans ce sketch, Raymond Devos applique la mécanique de la boucle temporelle. Un seul « En scène ! » dans lequel il fait entrer le « spectacteur » dans cette boucle.

Son texte fait écho à un quotidien, une répétition absurde voire aveugle qu’il y a possibilité d’une vie qui se perd pour la gagner. Quoi ? Une vie qui se perd pour la gagner ? Il y a, bien évidemment, un jeu de mots assumé. Un exemple, gagner sa vie pour acheter la nourriture quotidienne, pour acheter ou louer une maison, pour payer l’essence de sa voiture, pour aller en vacances pour profiter de la vie et ainsi de suite. Dit d’une autre façon, comment être autonome sans dépendre des autres ? Comment gagner sa vie sans devoir la dépenser pour vivre ? Dans ce monde de dualité, pour moi, c’est impossible. Même l’ermite vivant dans une caverne dépend de son environnement 1️⃣. Lui n’a pas cette notion de « gagner sa vie » en termes d’argent. Pour lui, « gagner sa vie » c’est être en accord avec lui et son environnement.

Mais avant d’aller plus loin, je prends ici l’essence même du sketch « Le Plaisir des Sens ». Quand Raymond Devos l’a écrit, il pensait à son enfermement dans un camp du Service de Travail Obligatoire 2️⃣ dont il est sorti en 1945 après la fin de la seconde guerre mondiale. Aparté. Mes parents se sont rencontrés dans un tel camp en Allemagne. Mon Papa est Belge et Ma Maman est Grecque. Fin de l’aparté.

Ce sketch absurde, je le répète, et, en même temps humoristique est une sorte « d’hymne » à la douleur qu’il a connue dans ce camp. Il disait : « Le camp, c’est comme ça, on arrive la gueule enfarinée, penaud, sans résistance et vlan ! La porte se ferme derrière notre dos, on tourne en rond, sans arrêt, avec en point de mire le corbillard. Quand je disais ce sketch, je pensais au camp, chaque fois. Les gens riaient » 3️⃣.

Ainsi, c’est une sorte de cercle fermé. La Vie. La Mort. Un cycle. Un peu comme Judicaël me l’avait dit : « Il n’y a pas de début. Il n’y pas de fin ». La Vie est un cercle. Le rond-point, c’est un giratoire dynamique. Il sert à réguler le flux. Ce flux qui est l’énergie de la Vie.

Pour moi, la vie sur Terre, l’incarnation terrestre est comme le rond-point de Raymond Devos. J’y entre mais je n’en sors pas tout de suite. Il y a comme les sens interdits. Choisir de s’incarner sur le Plan Terrestre, est comme je l’ai déjà entendu et lu souvent, une expérience tellement « forte », tellement « transformatrice » qu’une Âme (via sa Conscience Supérieure) qui choisit de s’y incarner est, comment dire, je ne trouve pas les mots, comme une « folie ».

En fait, j’ai utilisé ce mot « folie » à bon escient. Oui, à bon escient car ceci n’a rien à voir avec la déraison, le délire et toutes les connotations de « polarité négative » que l’on met dans ce mot aujourd’hui. Ce mot vient du latin « folium » signifiant « feuille ». Je suis quelque part une feuille sur le Grand Arbre de la Vie. Et ceci ramène au nom que ma Conscience Supérieure s’est donnée en « Shichea » signifiant « Grand Arbre dans la Forêt » 4️⃣.

Ce mot « folie » qui a donné les mots « exfolier » (détacher feuille par feuille), « défoliation » (chute naturelle des feuilles), « interfolier » (insérer une nouvelle feuille entre des feuilles), « in-folio » (forme de livre où la feuille imprimée a été pliée une fois, donnant ainsi deux feuillets, soit quatre pages). Ces quatre mots me parlent. Dans cette « folie », il y a une énergie incroyable à « canaliser » car elle prend racine dans la Nature elle-même. J’y retrouve même la référence aux « herbes folles ». Cette référence dont il est dit que ce sont des mauvaises herbes alors que j’y vois plutôt une végétation sauvage qui « n’obéit » qu’à son propre « instinct », à savoir se distinguer par son essence.

Ainsi avec « exfolier », j’y vois les différentes couches d’un Être HUmain qui se dévoile, se révèle, peu à peu, à sa Propre Divinité. Il est en, de même, « défoliation » car, à un moment ou à un autre, le cycle de l’incarnation terrestre ne sera plus et cette chute, qui est une ascension, c’est retourner vers La Source. Pour « interfolier », c’est plutôt dans le sens que je m’inscris aussi bien dans le cours de ma Vie que dans le parcours des Autres Vies qui m’entourent. Pour « in-folio », ceci représente, pour moi, ma transincarnation en huit Âmes.

Tout ce que j’ai écrit semble « sans queue, ni tête » . Je sais que cette expression signifie quelque chose qui n’a pas de sens, qui n’est pas logique. Pourtant, tout ceci a un sens mais si peu de personnes en « découvre » le sens. Et ce sens n’est pas à découvrir par le mental. Ce sens, c’est une sorte de « jalon » sur le parcours de Vie.

Ma Vie n’est pas à découvrir, ma Vie elle est à vivre. En me posant 36 questions sur ma Vie, je ne vis pas ma Vie. Je l’ai encore écrit récemment « Heureux les Esprits Simples ! ».

Ainsi, dans ce monde, en perpétuel mouvement, je me trouve immergé dans le tourbillon de la vie quotidienne. Tout autour de moi, je perçois l’agitation, le bruit, la frénésie semblant me dicter le rythme de mes journées. J’en oublie parfois le plaisir des sens. J’imagine un instant que chaque sensation, chaque son, chaque couleur qui m’entourent sont les notes d’une mélodie jouée par l’orchestre invisible de l’Existence. Les sens, ces messagers divins, me conduisent à travers un voyage au-delà de la simple perception. Je « m’efforce » de transcender la superficialité de la réalité matérielle pour plonger profondément dans la symphonie de mon Âme, de ma Conscience Supérieure et, ce même, si cette symphonie ne me donne pas « encore » toute son essence.

Le plaisir des sens est une invitation à la Contemplation Sacrée. Les couleurs vives qui m’enveloppent ne sont plus seulement des pigments mais des éclats de lumière révélant la beauté infinie du monde. Les sons, au lieu d’être simplement des vibrations de l’air, deviennent des messagers mystiques me connectant à une dimension intérieure où la musique des Sphères de l’Univers résonne.

Ainsi quand je choisis de m’abandonner à mes senseurs sans heurts, de me laisser emporter par la magie du présent à moi-même, chaque sensation devient une offrande à mon Âme. Chaque rencontre est un miroir reflétant la Divinité résidant en chaque Être.

Je (re)découvre que la Spiritualité n’est pas réservée aux temples et aux méditations solennelles. Elle se cache dans les plaisirs simples de ma Vie quotidienne. C’est une invitation à éveiller la Divinité qui sommeille en moi. C’est (re)connaître la transcendance dans l’ordinaire et à célébrer le miracle d’Être Vivant.

(Michaël « Shichea » RENARD (20240202-1))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Albion – 2024 – Lakesongs of Elbid)

1️⃣ : voir le texte « L’Homme et l’Environnement ».

2️⃣  : Le « Service de Tavail Obligatoire » (STO) (appelé plus couramment en wallon « werbestele », « wèrbèstèle », de l’allemand « Werbestelle » signifiant « bureaux de recrutements ») fut mis en place dans toute l’Europe sous domination nazie. Il s’agissait d’organiser le travail forcé et la déportation de travailleurs des territoires conquis à destination de l’Allemagne pour lui permettre de produire son effort de guerre en comblant les vides laissés par la mobilisation massive des Allemands sur le front de l’Est. En Belgique, le STO est instauré par une ordonnance allemande datée du 6 octobre 1942. Elle concerne des dizaines de milliers de Belges qui sont contraints à l’exil. Ils sont mis au service de l’industrie, de l’agriculture, des chemins de fer allemands, etc. (merci Wikipedia).

3️⃣ : témoignage rapporté par Jean-Baptiste Harang, Libération, 16 juin 2006.

4️⃣ voir les textes « Créateurs-Créatrices » et « Mon Bulletin ».

Publié par

Categories: ,

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Ma Spiritualité

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture