Le Chat Noir

Je ne vais pas parler du Chat de Schrödinger 1️⃣, encore moins du Chat de la Mère Michel 2️⃣, et non plus de la superstition ou d’une célèbre marque de café en Belgique. Ce texte, c’est, un peu, la suite de « Être ou ne pas Être Spirituel » voire même de « La Caverne de l’Ignorance » avec un soupçon de la citation de Sénèque : « Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont ».

Récemment, j’ai été amené à lire un vieux proverbe disant : « Il est très difficile de trouver un chat noir dans une chambre noire surtout quand il n’y a pas de chat ! ».

En fait, si je peux me permettre l’expression, le chat noir a été mis « à toutes les sauces ». J’ai lu sur le site Quora, la question suivante : « Aucun philosophe n’a pu expliquer le sens de la vie en des milliers d’années. Alors à quoi sert la philosophie ? « . La réponse d’un membre a été : « La philosophie, c’est chercher un chat noir dans une pièce noire. La métaphysique, c’est chercher un chat noir dans une pièce noire alors qu’il n’y est pas. La religion, c’est chercher un chat noir dans une pièce noire alors qu’il n’y est pas et prétendre qu’on l’a trouvé. La science, c’est chercher un chat noir dans une pièce noire avec une putain de lampe de poche ! ».

Charles Darwin 3️⃣ disait : « Un mathématicien est un aveugle qui, dans une pièce sombre, cherche un chat noir qui n’y est pas ». C’est le même esprit que le vieux proverbe précité et dont je ne sais qui est avant l’autre.

En fait, cette phrase, cette citation, en apparence absurde, m’invite à me « mettre à nu », dans la voie spirituelle que j’ai choisie. Car derrière cette simple citation se cache une énigme apparente. Un beau paradoxe entre « cacher » et « apparent ».

Comme je l’ai déjà écrit, j’ai cherché des réponses dans mon obscurité. Je rappelle que le premier texte que j’ai publié sur ce groupe se basait sur la citation de Carl Gustav Jung : « Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire. »

Comment faire quand il fait noir pour avancer ? J’avance à tâtons, pas à pas, j’expérimente, je trébuche, je me relève, je me cogne, je « râle », je « maudis ». Ainsi, ce texte est mon invitation à entrer dans ma chambre noire. Ma chambre noire qui est une métaphore de mon expérience humaine. C’est là où se déploient les ombres, non seulement, de mes questionnements mais également de mes doutes.

Je sais que l’obscurité peut être effrayante, j’en ai beaucoup souffert étant enfant. Pas de veilleuses, pas de lumière restant allumée, la porte de ma chambre était fermée. Seule une faible 4️⃣ lumière de la nuit, quand la lune était visible, passait à travers les rideaux épais de ma chambre.

Maintenant, je sais qu’elle est aussi le lieu où se cachent mes vérités enfouies, les mystères de mon Existence. Et pourtant, la première évidence qui émerge de ma conscience, c’est « Il n’y a pas de chat ».

Je sais que le chat noir est souvent associé dans la croyance, dans la superstition populaire à la chance ou à la malchance. Peut-être que le chat noir représente quelque chose que je recherche, quelque chose qui semble insaisissable voire inexistant. En même temps, je ressens qu’il y a une présence dans cette inexistence.

Dans cette obscurité, cette incertitude, cette in-existence naissent mon questionnement : « Qui suis-je dans ce monde vaste, duel, souvent déroutant ? », « Quelle est la nature de mon Existence ? » 5️⃣.

Ainsi, cette chambre noire devient le théâtre de mon introspection. Un lieu où l’Être et l’Âme se confronte. En fait, l’absence du chat noir représente, parfois, une quête sans objet réel, sans consistance. Pourtant, c’est peut-être dans cette quête même que je découvre ma Lumière Intérieure. Une lumière qui transcende les illusions de la recherche extérieure.

Je sais qu’il est tentant de chercher des réponses dans le monde extérieur. Je l’ai souvent fait et je le fais, de temps en temps, par rapport aux échanges avec les autres, avec des lectures, avec des musiques, avec des séries, des films, des documentaires. Mon Essence Spirituelle est comme une flamme vacillante dans la nuit. Elle brille au cœur de mon Être pour que je puisse éclairer le chemin étroit de ma Conscience.

Ainsi, je suis à la fois le Chercheur et l’objet de ma Recherche. Je suis l’Observateur et l’Observé 6️⃣. La conscience de Soi émerge comme un filigrane tissant le récit de mon Existence. Dans cette quête de Soi, je suis confronté à des illusions, à des mirages obscurcissant la clarté de ma Vision Intérieure. En se focalisant sur l’extérieur, sur les apparences, sur les illusions, je perds la réalité profonde qui réside en moi.

C’est dans le silence de ma chambre noire que j’entends les murmures de mon Âme, les échos de mon monde intérieur. Mon Essence Spirituelle émerge lorsque je suis prêt à dépasser les illusions superficielles, à transcender les limites de ma perception ordinaire.

La chambre noire, loin d’être un lieu d’obscurité dénué de sens, devient le Sanctuaire de ma Découverte Intérieure. Chaque recoin, chaque ombre, chaque perception, chaque ressenti devient un terrain fertile. Dans ces moments de solitude, d’introspection je réalise que ma véritable Essence ne dépend pas de ma Présence Physique. Je sais que ma Vie ne suit pas les « règles », les « lois », les « décrets » que j’ai établis en tant que Présence Physique. Si c’était le cas mes plans échafaudés peuvent échouer, mes attentes peuvent être déçues et je me retrouve non plus dans une seule chambre noire mais j’erre dans le labyrinthe de l’incertitude.

En même temps, c’est dans ces moments d’incertitude que ma véritable Essence Spirituelle se révèle. Ma capacité à accepter mes expériences me permet de trouver une Lumière même au cœur de l’obscurité. Cette Lumière c’est ma Force Ouvertement Intérieure.

Ma chambre noire, au lieu d’être un lieu de désespoir (des espoirs), devient un espace de possibilités infinies, un monde où la magie est présente, un univers où les miracles existent. Chaque recoin sombre, chaque recoin inexploré, renferme la promesse d’une éblouissante découverte. Ma vie, dans toute sa complexité, m’offre la chance de me connaître davantage, de me connecter à mon Essence Spirituelle.

Dans cette chambre noire, où apparemment il n’y a pas de chat, en fait, le Chat, c’est Moi.

Ainsi, je reprends le vieux proverbe de l’introduction en le complétant : « Il est très difficile de trouver un chat noir dans une chambre noire surtout quand il n’y a pas de chat sauf si le chat c’est moi ! ».

(Michaël « Shichea » RENARD (20240129-1))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Dust Mice – 2024 – Room Within A Room)

1️⃣ : voir le texte « Je ne sais pas ».

2️⃣  : « C’est la mère Michel » ou « Le Chat de la mère Michel » est une chanson enfantine française. Cette chanson est déjà populaire dans les années 1820. L’air le plus ancien est attesté dès 1721 (merci Wikipedia).

3️⃣ : voir le texte « Apeiron vs Simiesque ».

4️⃣ :  j’avais écrit « fiable ».

5️⃣ :  voir le texte « Enquête de Sens ».

6️⃣ :  voir le texte « De mon Ambiguïté … ».