Être ou ne pas Être Spirituel

Il y a plus d’un an, j’avais déjà écrit un texte dont le titre était : « Être ou ne pas Être ».

Ce texte commençait par ceci :

« Récemment mon attention a été attirée par une phrase dans une vidéo : ‘À quoi sert un être humain ?’. Ce qui m’a étonné, c’est le verbe ‘servir’. Comme si l’auteur indiquait que l’on se sert d’un être humain comme d’un outil, d’une machine, d’un objet. Oh, bien sûr, des personnes se servent d’autres personnes pour arriver à leur fin ou pour les réduire en esclave consenti ou non. La question est ‘À quoi sert un être humain ?’ et non ‘Qu’est-ce qu’un être humain ?’ »

Je ne vais pas réécrire ce texte sous un autre angle avec une autre question. Non ! Bien évidemment que non !. En fait, quand je croise des personnes qui sont en quête, en recherche d’une « Voie Spirituelle », je leur dis souvent que « Dans ma Voie Spirituelle, j’y ai trouvé de d’immenses Joies mais aussi de grandes peines ». Quand je prononce cette phrase, la plupart montre dans leur regard, l’étonnement, une sorte d’incompréhension comme si s’engager sur une Voie Spirituelle faisait que tout est beau, tout est magnifique, tout est magique, tout est merveilleux, tout est miracle.

Oui ! Effectivement ! Tout est beau, tout est magnifique, tout est magique, tout est merveilleux, tout est miracle. Oui, j’ai déjà vécu ces états. En même temps, s’engager sur une Voie Spirituelle, n’implique pas qu’il n’y a plus de souffrances. Bien sûr, le regard sur ces souffrances est autre et, en même temps, il y a « encore » de la souffrance.

Oh je sais que des sages, des maîtres comme Mooji ont dit : « Vous souffrez parce que vous n’acceptez pas votre expérience ». Je suis en accord avec cette phrase. Si, si ! Je suis en accord avec cette phrase.

Cependant, à mon sens, il oublie ou il a oublié un élément important. C’est que la souffrance dont il parle, je pourrais dire que c’est une « souffrance spirituelle ». Dit d’une façon, l’expérience humaine 1️⃣ implique, à un moment ou à un autre, des souffrances physiques, des souffrances psychologiques, des souffrances psychiques, en fait, peu importe le « type » de souffrance. Je ne vais pas mettre une échelle de valeur dans la souffrance car ce qui fait souffrir quelqu’un peut être « faible » pour elle/lui et « immense » pour quelqu’un d’autre. Comme je l’écris souvent, c’est une question de perspectives 2️⃣.

Quelqu’un qui ne pose pas de questions, qui ne questionne pas sur le « sens de sa vie », ne souffre pas de cette « souffrance spirituelle ». Il pourrait dire « Je nais. Je vis. Je meurs. Point-barre ». Il ne connaîtra pas d’immenses joies ou de grandes joies et, en même temps, ceci fait partie, sans qu’il le sache, de son expérience. C’est un peu comme s’il y avait un voile, un cocon de protection qui ne l’empêche pas de vivre son expérience simplement que son expérience n’est pas d’être sur une Voie Spirituelle.

Et, il n’y a aucune obligation d’être sur une Voie Spirituelle. Toutes celles et tous ceux qui disent qu’il faut les suivre parce qu’ils ont trouvé une voie, je dis : « Ne les suivez pas ! » et j’ajoute « Écoutez, Ressentez mais ne les suivez pas ! ». Je ne vais pas faire mon laïus habituel sur les gourous, les prédicateurs, les « prometteurs » de temps meilleur, ce ne m’est plus nécessaire. Simplement, que dans ces périodes « agitées », il y a comme une certaine « pression », généralement induite mais parfois aussi voulue, d’être ou de vouloir « Être Spirituel », de s’engager sur une « Voie Spirituelle ». Même si « Être Spirituel » est mon essence véritable, je peux aussi emprunter un chemin dans une forme simple, dans le sens que l’on ne peut « Être Spirituel » tout le temps dans ce monde de dualité.

Si dans ce monde de dualité, j’étais, tout le temps, Spirituel, je ne serai plus dans ce monde. Je prends l’exemple d’une pièce avec deux faces différentes. Dans le monde duel, j’ai « l’illusion » de croire que j’ai autant de « chances » d’avoir un « pile » ou un « face » 3️⃣ . Comment en pourrait-il en être autrement. Cependant, si le renvoi au bas de page n°3 a joué son rôle, il y a une légère différence de chances. Si je dis à quelqu’un : « Tu sais, Être Spirituel, c’est toujours la même face qui ‘tombe’ quand je lance la pièce » ou si je dis « Tu sais, Être Spirituel, c’est toujours la même face qui ‘tombe’ en fonction de la ‘face’ qui était au départ », ce n’est pas la même chose. Ceci rejoint, quelque part, l’état 4️⃣ dans lequel je me trouve lorsque je choisis ma « Voie Spirituelle » .

Émile Durkheim 5️⃣ disait : « Sur le chemin spirituel, il ne faut rien chercher qui serait extraordinaire. L’extraordinaire est dans la profondeur de l’ordinaire ».

Dans ma Voie Spirituelle, je me trouve souvent plongé dans la contemplation de mon Existence. J’ai souvent cherché la signification derrière les apparences. J’ai tenté, à ma juste mesure, de déchiffrer, de décrypter les mystères de ma Vie. Je sais que c’est un voyage intérieur. Nul.le autre ne peut le faire que moi. C’est une quête personnelle qui ne peut être véritablement « comprise » que par celle ou celui qui la parcourt. Dans mon exploration, dans le plongeon d’un monde qui m’était inconnu, j’ai effectivement trouvé une Sagesse dans la Simplicité 6️⃣ même du quotidien. Oui, je reconnais que « L’extraordinaire est dans la profondeur de l’ordinaire ».

Je sais qu’en tant qu’Être HUmain, il est « naturel » de chercher quelque chose d’exceptionnel, de transcendant dans la Vie. Le mystique, l’inexpliqué, le miraculeux est attirant. Cependant, au fur et à mesure, que je chemine sur ma Voie Spirituelle, je me rends compte que la véritable magie réside dans ce qui est considéré comme ordinaire. C’est dans les moments simples de la vie quotidienne que je découvre la Plénitude, la Sérénité de l’Existence.

Comme je le prenais en exemple dans le texte « I.S.A. » lorsque j’observe pleinement, intégralement un coucher de soleil, je suis émerveillé par la beauté se déployant devant mes yeux. La palette de couleurs chaudes qui inonde le ciel, la douce brise qui caresse ma peau, le silence qui accompagne ce spectacle féérique, tout crée une Harmonie Idéale. Et, dans cette Simplicité, je retrouve cette connexion avec moi-même. Je suis serein dans l’ordinaire. Cet ordinaire qui échappe parfois à ma conscience.

Ma vie quotidienne est comme un livre dont chaque page renferme des trésors cachés attendant d’être découverts. Mes interactions, en toute Simplicité, sans calcul, sans attente avec les gens que je rencontre, les échanges sincères avec mes proches, tout ceci contribue à tisser la trame de ma réalité. C’est dans ces moments apparemment banals que se manifeste la véritable « richesse » de mon Existence.

Il n’y a rien de plus extraordinaire que de ressentir l’Amour dans un sourire, dans un regard, dans un geste. C’est comme ce jour de l’écriture de ce texte où j’ai proposé mon aide à une dame chargée de commissions au marché de Namur. J’ai ressenti aussi bien sa Joie que ma Joie. Pour moi, c’était un évènement ordinaire, peut-être, que pour elle, ceci a été un évènement extraordinaire.

Dans ma Voie Spirituelle, j’ai appris à embrasser la Simplicité avec Gratitude. Chaque moment, chaque expérience, même les plus modestes, deviennent une opportunité d’élévation spirituelle. Lorsque je m’attarde sur la saveur d’une tasse de café chaud, je découvre ma présence totale dans l’instant. L’arôme, la chaleur, la sensation apaisante de chaque gorgée me ramènent au présent en me rappelant que la vie se déroule ici et maintenant.

Cependant, je reconnais que la Simplicité ne signifie pas nécessairement l’absence d’épreuves. Comme je l’ai déjà écrit, ma Vie est un mélange de joies et de peines, de succès et d’échecs. J’accepte cette dualité afin de les intégrer dans mon Existence. La Voie Spirituelle ne consiste pas à fuir les difficultés mais les rencontrer avec Grâce et Résilience.

Je ne me leurre pas. Je ne me laisse par emporter par la recherche constante de l’inhabituel, de l’extraordinaire. Je sais que la société dite moderne pousse souvent à une quête sans fin de succès matériel, de reconnaissance sociale et de plaisirs éphémères. Je sais que j’étais écrit, d’une autre façon, que la plénitude ne réside pas dans la possession de biens matériels, ni dans la quête incessante de plaisirs sensoriels. Le monde moderne est souvent caractérisé par un rythme frénétique, une collecte perpétuelle de nouveauté et d’excitation.

Dans ma Voie Spirituelle, je (re)découvre la lenteur, la saveur de chaque instant sans chercher constamment quelque chose de plus. C’est dans la contemplation silencieuse, dans la marche tranquille à travers la nature que je trouve la Clarté et l’Équilibre Intérieur. Il ne peut y avoir une véritable transformation que si je suis capable de me libérer de l’emprise de l’agitation extérieure et de plonger dans la tranquillité de mon Être.

Ma Voie Spirituelle n’est pas une fuite du monde. C’est une immersion consciente dans la réalité de mon Existence. C’est un retour à moi-même, une redécouverte de la beauté résidant dans chaque souffle, dans chaque battement de cœur. Je n’ai pas besoin de « méditation » pour ouvrir un portail vers mon dimension intérieure où l’extraordinaire se révèle dans la Simplicité de l’instant.

Ainsi même sur ma Voie Spirituelle, la dualité persiste car la Lumière et l’ombre dansent en harmonie. Il y a une beauté poignante dans la tristesse accompagnant la recherche de la vérité intérieure. Les sommets de la joie spirituelle sont souvent atteints après avoir gravi les montagnes escarpées de la souffrance.

Ainsi, le choix que j’ai fait d’Être Spirituel est aussi le choix de parcourir un chemin sinueux où chaque pas est à la fois une « victoire » et un « défi ». Ce choix, ce n’est pas mon mental qui l’a fait, c’est mon Âme via ma Conscience Supérieure qui m’a permis d’emprunter ma Voie Spirituelle.

Et comme le disait si bien Judicaël : « Mais tu ne le savais point ».

(Michaël « Shichea » RENARD (20240127-1))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Balestrino’s Apothecary – 2023 – The Saga of Julien Part 1)

1️⃣ : merci Pierre-Teilhard de Chardin pour cette « Expérience Humaine ».

2️⃣ : voir le texte « Perspectives ».

3️⃣ : J’ai découvert l’expérience de Stanford sur les probabilités des événements « pile » et « face » lorsqu’une pièce est lancée. Elle date de 2004. Une machine a été utilisée pour lancer une pièce. L’étude montre que, pour une pièce équilibrée, la probabilité d’obtenir « pile » ou « face » n’est pas égale. Le « match » est serré car c’est ~49,2% contre ~50,8%. Cependant, ce n’est pas « pile » ou « face » qui l’emporte systématiquement. En fait, tout dépend en fait quelle face est tournée vers le haut au moment du lancer.

4️⃣ :  voir le texte « Niveaux de Conscience ».

5️⃣ :  David Émile Durkheim, dit Émile Durkheim, né le 15 avril 1858 à Épinal et mort le 15 novembre 1917 à Paris, est un sociologue français considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie moderne (merci Wikipédia).

6️⃣ :  voir le texte « Je Tintinnabule, Tu Tintinnabule, Il Tintinnabule, Nous … » avec comme sous-titre « De ma Simplicité ».