De mon Illusion …
Le matin de l’écriture de ce texte, je me suis réveillé avec ces mots : « Illusion. Tout est Illusion ». Je les avais déjà écrits aussi sous la forme « Tout est Māyā. Tout est Illusion » dans différents textes 1️⃣. En même temps m’est revenu la chanson « Illusion » de Pierre Rapsat qui dit ceci :
La grande roue n’attend pas
Regarde là, comme c’est beau
Mais pourquoi restes-tu en bas ?
Elle veut t’emmener là-haut
Elle tourne, elle tourne
Et mes larmes de joie
Qui coulent, qui coulent, sont si amères
Pourquoi ?
Illusions
Illusions
Je reviendrai à cette chanson à la fin de ce texte. Oui, je sais que « Tout est illusion ». Je sais que certain.e.s parlent que l’on s’incarne pour vivre des leçons (terme léger), des défis (déjà un peu plus conséquent), des épreuves (plus fort) et, moi, je résume tous ces mots avec le mot « expérience » 2️⃣.
Ainsi, si je conserve, si j’induis systématiquement dans ma « tête », dans mon « mental » que « Tout est Illusion », la question qui me vient est : « Est-ce que je vis pleinement l’expérience de ma Vie ? ». J’imagine que j’assiste à un spectacle de magie. Le magicien, présent sur scène, avec ses collaboratrices ou collaborateurs propose un spectacle grandiose de tours de magies plus « fous » les uns que les autres. Si pendant sa prestation, je me dis que « Tout est Illusion », est-ce que je vais réellement « profiter » pleinement du spectacle qui m’est proposé ? Est-ce que je vais « profiter » pleinement, intégralement de l’expérience proposée ? Est-ce que je ne vais pas « perdre » totalement, intégralement l’immersion dans l’expérience qui m’est proposée ?
Ainsi, en me déclarant, en me confirmant que « Tout est Illusion », je ne suis plus dans l’expérience, je ne vis plus dans l’expérience, je ne suis plus l’expérience. En fait, l’expérience ne vit plus à travers moi et, quelque part, la Vie ne me traverse plus comme elle « devrait » me traverser 3️⃣.
Des questions que j’ai posées précédemment, la réponse est « Non » à chacune. Pour moi, je ne peux vivre l’expérience qui si j’y suis totalement, intégralement immergé sans me dire « éternellement » que « Tout est Illusion ». Quand j’ai intégré que « Tout est Illusion », il ne me sert plus à « Rien » de me le répéter. Ou en me répétant, « Merci la Vie mais je suis que c’est une Illusion », « Merci la Vie » est amplement « suffisant ».
J’entends la question « Michaël ! Comment vivre intégralement cette illusion sans me dire, sans reconnaître que c’est une illusion ? ». Est-ce si paradoxal que ceci en a l’air ? La réponse, je l’ai déjà donnée pour moi-même et dans différents textes. Cette réponse, elle est tellement simple que je ne l’avais même pas intégré pour moi-même. Je l’avais approché, je l’avais esquissé, je l’avais touché du « bout des doigts » et pourtant, sans faire de mauvais jeux de mots, je ne l’avais jamais intégré intégralement.
C’est un peu comme si j’avais un jeu de briques ou de construction à assembler et que, systématiquement, quand je commence à jouer, je laisse des pièces de côté parce qu’elles sont parfois « difficiles » à assembler. Je mets la « responsabilité » 4️⃣ sur le fabricant du jeu pour des pièces « mal construites », mal « réalisées », mal « conçues » que je ne parviens pas à intégrer. Alors oui, peut-être que le fabricant a eu un problème sur certaines pièces, que le « contrôle qualité » a laissé passer quelques pièces que j’estime défectueuses, alors qu’elles « entrent » dans les critères de la conception des pièces. Ainsi, ces pièces avec quelques défauts ne sont pas jetées du circuit de fabrication car elles peuvent, avec un peu, disons, d’efforts, non, un peu de « réflexion » s’emboîter avec d’autres pièces si elles sont agencées différemment.
Mais pour que cet assemblage de pièces puissent se réaliser, se construire, il est nécessaire que je sois pleinement et entièrement dans le jeu de construction. En d’autres termes, si j’en sors, si j’en rentre et ainsi de suite, c’est un peu comme sortir de l’illusion et y entrer à nouveau et ainsi je ne profite de « Rien » car je ne fais que des va-et-vient.
Je reprends le spectacle de magie. C’est comme si le magicien m’emmène dans son monde de magie à travers les tours de magie qui me sont présentés et qu’à un moment, je me dis « Oui, c’est bien mais je sais que c’est une illusion ». En me « comportant » ainsi, je ne suis jamais entièrement, intégralement dans le spectacle, dans l’immersion. Ainsi, à la sortie du spectacle, il me restera peut-être un « goût amer » en me disant « Oui, c’était bien, mais je sais que c’est une illusion ».
Par contre, si je découvre le spectacle avec les yeux d’un enfant, l’expérience va être toute autre. Ce seront toujours les mêmes tours de magie mais je les vivrai autrement. Je les vivrai entièrement, intégralement. Je serai intégré dans la magie du spectacle et la magie du spectacle sera intégrée en moi. C’est comme si tout ce qui se dévoile dans mon environnement fait que l’environnement et moi ne faisons qu’un. L’expérience en sera tout autre.
Il en est de même, et même si je ne devrais pas l’écrire comme ceci, en tant qu’adulte, ce n’est pas « facile » à intégrer. Vivre l’expérience sans se dire que c’est une expérience, peu de personnes « peuvent » le faire au jour le jour. Je peux la vivre à un moment donné, et c’est déjà « bien », pendant quelques secondes voire pendant quelques minutes mais, en même temps, mon mental me ramène, me sort de cet état, de cette expérience dont je ne savais même pas qu’il m’était proposé de la vivre entièrement, intégralement.
J’entends certain.e.s me dirent : « Mais Michaël ! C’est simple pourtant. C’est être dans la Pleine Conscience ». Je serai « tenter » de dire que oui et, en même temps, c’est encore se dire que je suis dans l’illusion. Se dire, se déclarer que je vis en Pleine Conscience est déjà se dire que je suis dans une illusion. Je sais que c’est « complexe » à percevoir.
C’est un peu comme si je veux m’endormir et que, pour que je m’endorme, je me dis que je dois m’endormir. Et c’est ici que je copie/colle une citation que j’ai écrite, il y a quelques jours : « Je me suis endormi et la rivière m’a transporté sur une rive que je ne connais pas ».
Être en Pleine Conscience, c’est faire abstraction du Présent, je dis même que c’est faire abstraction du moment-présent. Certain.e.s pourraient également me dire : « Oui mais il y aussi la méditation ». Oui, je peux être en méditation. En même temps, j’ai choisi de vivre une « méditation », j’ai choisi un moment pour être « en méditation » mais je ne suis jamais entièrement, intégralement en méditation. Je me dis « Tiens, aujourd’hui, je vais méditer » ou « Je médite tous les jours à telle heure » ainsi en méditant, je sors de l’illusion pour être quelque part. Où ? Je ne sais pas. Mais je sais que je sors de l’illusion. Et bien, pour moi, même cette méditation, est « encore » se dire qu’il y a une illusion dans l’illusion et que, donc, je ne peux vivre pleinement, intégralement l’expérience de ma Vie.
« Oui Michaël, c’est bien beau tout ce que tu écris mais c’est quoi la ‘solution’ ? ». La solution est paradoxalement 5️⃣, elle est à la fois « simple » et « complexe ». Elle est d’une telle évidence que même si je connais la réponse, je ne sais pas l’intégrer « systématiquement » en moi. J’en ai déjà tellement parlé que j’en avais oublié, parfois, le sens. La réponse m’a été donné par Judicaël, c’est « Redeviens un Enfant ». Oui, c’est aussi simple et aussi complexe que de « redevenir un enfant ». Être dans l’émerveillement 6️⃣. Être dans TOUT l’Émerveillement. Être émerveillé par toutes choses.
L’enfant ne se pose pas de questions s’il vit dans une illusion ou non. Peu importe pour lui. Pour lui, sans le savoir, il est et il vit l’expérience de sa Vie. Il est et il vit la Vie tout simplement. La Vie le traverse sans aspérités. La fluidité de la Vie le traverse telle qu’elle « devrait » nous traverser. Mais, car il y a un mais, en grandissant l’enfant perd son émerveillement, perd sa fluidité. Il devient adulte. Je dirai et, sans aucun jugement, sans aucune mauvaise interprétation qui pourrait y être faite, que si un adulte reste un enfant, certain.e.s seraient tentés de dire qu’il est « handicapé » ou qu’il est « fou ».
Je dis souvent que, dans ma renaissance il y a deux ans, je vis dans la JOIE (intérieure) et que je vais aussi dans le questionnement (extérieur). En fait, vivre cette renaissance, que j’avais déjà vécue précédemment sans me rendre compte, m’amène à me poser des questions sur ma Vie. Et même si je sais que « Tout est Illusion », je me pose encore des questions. En me posant ces questions, je ne vis plus mon expérience de Vie. À moins que ce ne soit aussi une autre expérience.
Illusions, illusions, qui s’en vont
Que l’on veut garder
Et qui restent à l’horizon
Disparaissent comme des bulles
Quand le vent soufflera
(Michaël « Shichea » RENARD (20240121-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)
1️⃣ : voir notamment les textes « Les Carottes Crues », « Le Quatrième Mur », « L’impermanence de l’ignorance », « IA ou IA pas », « UBUNTU ».
2️⃣ : le mot « expérience » vient du latin « experientia » et signifie « essai », « épreuve« , « tentative« , « pratique« , « habileté« .
3️⃣ : voir les textes « S.O.S. » et « La Totalité de mon Être »
4️⃣ : voir le texte « Jour 5 : La Responsabilité » dans « La Formule Magique ou la JOIE (re)trouvée »
5️⃣ : ce mot « paradoxal » revient « souvent ». J’avais introduit son étymologie dans le texte « Le Paradoxe de la Spiritualité » en écrivant : « Paradoxe » vient du grec « Paradoxos » signifiant « opposé au sens commun ». Il est composé de « para », qui signifie « à côté » (vous rappelez-vous le terme « péché » vu sous l’aspect « être à côté, séparé de »), et de « doxa », qui signifie « opinion », « croyance, dogme » et « ce à quoi on s’attend ». En d’autres termes, « Paradoxe » signifie donc, initialement, « ce qui est contraire à l’opinion commune ». Intéressant ! Très intéressant ! Le paradoxe désigne donc ce qui surprend, ce qui est inattendu (voir le texte « L’inattendu »). Je pourrais même écrire que c’est un synonyme d’absurdité, bizarrerie, contradiction, d’illogique.
6️⃣ : voir le texte « L’Émerveillement »

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