Un Messie Récalcitrant
Dans un petit village niché entre des montagnes majestueuses et des rivières sinueuses, un homme du nom de Gabriel était pêcheur. Il était un simple pêcheur, un pêcheur simple, aimé et respecté dans sa communauté pour sa Sagesse et sa Générosité. Un jour, sans qu’il en sache la raison, tout bascula lorsque le vieux sage du village, le mystérieux Eliel, proclama devant toutes et tous que Gabriel était l’élu. Un élu, le Messie tant attendu qui apporterait la Lumière et la Sagesse au monde.
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Des foules affluèrent vers le modeste foyer de Gabriel, portant des offrandes et cherchant des conseils Divins. Ils attendaient de lui des Miracles et des réponses à leurs questions existentielles. Cependant, Gabriel, déconcerté et dépassé par cette soudaine renommée, ne désirait rien de plus qu’une Vie simple et tranquille à pêcher au bord de la rivière et à contempler la Nature et les étoiles dans le Ciel.
Les villageois, persuadés de la Divinité de Gabriel, le supplièrent de les guider. Mais Gabriel, simple, humble résistait à cette idée extravagante. Il se retirait souvent dans sa petite hutte au bord de la rivière méditant sur la signification de tout cela et cette survenance soudaine dans sa Vie. Un jour, tandis qu’il était assis au bord de l’eau, Eliel vint à lui, son regard profond et sage posé sur Gabriel.
« Gabriel, tu es l’élu destiné à guider notre communauté vers la lumière » déclara Eliel, sa voix résonnant comme le murmure du vent dans les arbres.
Gabriel soupira et répondit d’un ton sincère, « Eliel, je suis honoré par ta croyance en moi, mais je ne suis qu’un homme simple. Je ne suis pas fait pour être un messie. Tout ce que je veux, c’est pêcher, contempler la beauté de la nature et vivre une Vie paisible ».
Eliel sourit avec bienveillance. « Les voies du Divin sont mystérieuses, mon Ami. Parfois, le messie ne choisit pas son destin, c’est le destin qui le choisit. Accepte ta mission avec Grâce et tu découvriras une vérité si lumineuse que tu ne peux l’imaginer ».
Cependant, malgré les paroles d’Eliel, Gabriel demeura réticent. Il ne pouvait se résoudre à accepter ce rôle Sacré qui lui était imposé. Au lieu de cela, il choisit de continuer sa Vie quotidienne, pêchant le poisson pour nourrir sa famille et méditant sur les énigmes de l’existence sous les étoiles du firmament.
Les villageois, de plus en plus inquiets de ne pas voir de Miracles, commencèrent à douter de la nature Divine de Gabriel. Certains suggérèrent même que leur messie était un imposteur. Les murmures se répandirent comme une tempête à travers le village jusqu’à ce que la tension devienne presque palpable.
Un jour, alors que Gabriel était assis au bord de la rivière, un homme désespéré vint à lui. Ses yeux reflétaient la tristesse et la peur. Il cherchait des réponses aux tourments dans sa Vie. Gabriel écouta attentivement, son Cœur se serrant devant la détresse de cet homme. Après un moment de silence, il parla doucement partageant ses propres expériences et sa philosophie de la Vie.
« Mon Ami, la vérité et la sagesse ne résident pas seulement dans les Miracles et les prodiges. Elles se trouvent également dans la Simplicité de la Vie quotidienne, dans les joies et les peines que nous découvrons en chemin. Ne recherche pas la Divinité en dehors de Toi mais plutôt à l’intérieur de ton propre Cœur ».
L’homme sembla apaisé par ces paroles. Il quitta Gabriel avec un regard reconnaissant. Cependant, le village, encore sous l’emprise de l’attente de Miracles spectaculaires, ne partagea pas la même appréciation.
Les villageois se rassemblèrent à nouveau devant la hutte de Gabriel exigeant des signes Divins et des Miracles éclatants. Mais Gabriel resta ferme dans son refus déclarant que la vraie Divinité réside dans la Simplicité, l’Amour et la compréhension mutuelle. Son message, pourtant empreint de sagesse, fut rejeté par beaucoup.
Eliel, le vieux sage, s’approcha de Gabriel et lui murmura à l’oreille : « Parfois, la véritable mission d’un messie n’est pas de réaliser des Miracles spectaculaires mais d’enseigner des leçons simples et puissantes. Tu es un Messie, Gabriel, et bien que tu sois récalcitrant à le reconnaître, peut-être que c’est précisément ce dont le monde a besoin ».
Gabriel sourit, reconnaissant enfin la vérité dans les paroles d’Eliel. Il continua à vivre sa Vie paisible de pêcheur, partageant sa Sagesse avec celles et ceux qui étaient prêts à l’entendre. Bien qu’il ne soit pas le messie que le village attendait, il était devenu un guide enseignant que la véritable Divinité réside dans la Simplicité et l’amour.
Ainsi, l’histoire de Gabriel, le messie récalcitrant, se répandit bien au-delà des montagnes et des rivières, inspirant les gens à chercher la lumière dans les aspects simples de la Vie. Et tandis que le monde continuait de tourner, Gabriel pêchait au bord de la rivière, contemplant les étoiles la nuit, reconnaissant que la véritable Divinité se trouve dans chaque instant de Grâce, de Joie et d’Amour.
(Michaël « Shichea » RENARD (20240101-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Zeelley Moon – 2023 – The Author and the Dreamer)
P.S. : Le prénom Eliel est tiré de l’hébreu « Eliy’el » signifiant « mon Dieu est le vrai Dieu ».
P.P.S. : Le prénom Gabriel vient de l’hébreu « Gavar » signifiant « La Force » et de « El » signifiant « Dieu ». Ainsi, Gabriel se traduit par « Dieu est ma force ».
P.P.P.S. : Ce conte m’a été inspiré par le texte « Apprendre à s’asseoir, à attendre et à … » qui a été publié dans lequel j’avais écrit : « (aparté) À la relecture du présent texte me vient le livre « Le Messie Récalcitrant » de Richard Bach (auteur de « Jonathan Livingstone le Goëland ») que j’ai lu, il y a bien, bien longtemps. Dans ce livre, un des protagonistes est un messie quittant son rôle après s’être aperçu que les gens préféraient être divertis par ses miracles plutôt que d’en « comprendre » le message. Il rencontre quelqu’un et commence à lui transmettre ses connaissances et lui apprendre à réaliser des « miracles » (fin de l’aparté). Fin de l’aparté, euh non, en fait, pas tout à fait. Je ne me considère pas comme un Messie, à tout le moins, un messager. Un messager qui transporte et délivre un message, tel est mon « rôle » (voilà, fin de l’aparté) ».

Laisser un commentaire