Sans Titre ?

Ce texte est, quelque part, le prolongement du texte « De ma solitude ». Il y a des moments dans ma vie où j’ai croisé des Âmes éphémères, des passants dans le théâtre de mon existence. Par un simple mot, une phrase lancée comme une étoile filante, ils ont été capables de chambouler le script préétabli de mon destin. Je me rappelle de ces rencontres furtives, de ces instants suspendus au fil du temps, ici où la magie opère dans le dialogue d’une minute, d’une demi-heure, d’une heure et, parfois, plus, beaucoup plus.

Il y a quelque chose de mystique dans la façon dont ces autres, ces êtres étranges, ces voyageurs de passage, sont parvenus à toucher la corde sensible de mon Être (voir le texte « La Corde Sensible »). Comme des acrobates de l’éphémère, ils ont jonglé avec leurs mots et mes pensées se sont trouvées emportées avec eux. En un instant, ils ont bousculé mes certitudes ouvrant des portes que je pensais fermées à double tour.

Je me surprends à repenser à ces moments où la conversation était comme une danse où les paroles étaient des pas de ballet, une symphonie où les mots étaient des notes de musique. Ces rencontres n’étaient pas seulement des coïncidences que certain.e.s estiment insignifiantes. C’était des rendez-vous universels, des croisements d’orbites laissant des traces indélébiles dans le sable de mon temps.

Il y a des mots qui résonnent comme des échos de vérité, des phrases qui réveillent les étoiles endormies, des silences qui font rejaillir le feu (Merci Jacques). Ces sages de passage ne sont peut-être pas des guides permanents mais ils sont des phares éclairant la nuit intérieure. Leur impact ne se mesure pas en jours, en mois, en années. Une minute avec eux équivaut à une éternité de remises en question, à un voyage dans les recoins inexplorés de mon Être.

C’est étrange comme une simple conversation peut être le catalyseur d’une révolution intérieure. Ces interlocuteurs éphémères sont comme des lumières brillantes dans le ciel de mon existence et puis elles s’éclipsent vers d’autres contrées, d’autres rencontres. Et pourtant, même après leur relative « disparition », leur Lumière continue de m’éclairer, de dessiner des constellations nouvelles dans le firmament de ma Conscience.

Alors, je me demande combien de vies j’ai croisées, combien de destinées ont été « réarrangées », reconstruites, réintégrées par le simple échange de quelques mots. Peut-être suis-je un artisan de synchronicités, un sculpteur de coïncidences qui s’ignore, façonnant aussi les « réalités » des uns et des autres à travers des instants qu’ils soient fugaces ou non.

Ainsi va la danse des Âmes, une valse à mille temps (reMerci Jacques), une valse cosmique où chaque partenaire, même s’il n’est présent que pour un souffle, laisse une empreinte qui transcende le temps. Et dans ce grand bal de la vie, je suis reconnaissant pour chaque partenaire de danse, pour chaque éclat de lumière qui a éclairé ma route, même s’il n’était là que pour un battement de Coeur dans l’immensité de mon temps.

Il y a quelque chose de sacré dans le « pouvoir » de changer le cours d’une vie en un éclair. C’est comme si ces êtres, au lieu d’être de simples passants, étaient des émissaires d’un « ordre caché », des messagers d’une « vérité » qui s’élève au-dessus du tumulte du monde. Leur parole n’est pas simplement un son qui s’éteint lentement mais une vibration qui résonne au plus profond de mon Âme. C’est comme une onde perturbant la quiétude apparente de mes existences.

Ceci soulève la question fondamentale de la nature de mon influence sur les autres. Si une simple rencontre peut changer le cours d’une vie, alors chacun.e, dans sa marche quotidienne, détient le pouvoir de modifier des destins. Chaque mot que je prononce, chaque geste que je pose, dépose une graine de métamorphose.

En fait, il y a une prise de conscience m’invitant à une réflexion sur la responsabilité que je porte en tant qu’Être en relation (voir le texte « Jour 5 : La Responsabilité » dans « Ex Opere Operato »). Suis-je conscient de l’impact de mes mots, de mes paroles, de mes actes ? Suis-je un artisan (un art tissant) contribuant à l’épanouissement ? Ou suis-je un spectateur passif de ma propre existence ?

Oui, j’ai conscience de l’impact de mes textes. Certain.e.s sont touché.e.s, d’autres ému.es, chez d’autres encore ceci amène une réflexion sur leur propre chemin, leur propre trajectoire. Oui, sans prétention, je suis un artisan amenant un épanouissement dans des vies chamboulées, incomprises voire « injustes ». À travers mon expérience, ils/elles se sentent « guidés » par un fil invisible. Non, je ne suis pas un spectateur passif, je suis un spectacteur, un spectateur-acteur dont le rôle passif-actif m’amène à partager mon expérience de vie.

Je réalise que ma Vie, avec toute son incertitude et sa « complexité », est un voyage d’exploration constante. Chaque rencontre, chaque échange, est une invitation à intégrer l’Expérience HUmaine (merci Pierre-Teihard), à découvrir des aspects de moi-même qui étaient restés cachés. Et il appartient à chacun.e, dans son propre respect, dans son Cœur d’embrasser ou non ces opportunités d’expansion, de croissance et de découverte.

J’ai intitulé ce texte « Sans Titre ? ». En fait, je l’ai fait volontairement car je ne souhaitais pas dévoiler la citation qui m’a inspirée son écriture. Cette citation, faussement attribuée à Victor Hugo, est de Katherine Pancol (journaliste et romancière française) : « Et puis, il y a ceux que l’on croise, que l’on connait à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie« .

(Michaël « Shichea » RENARD (20231220-4))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

P.S. : Cette citation était en attente depuis plusieurs semaines, je l’avais copiée dans mon document. Je ne savais pas quand elle opérerait et bien, maintenant, c’est « chose faite ».

P.P.S. : La « citation » complète est tirée du livre « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi » de Katherine Pancol : « Il y a des gens avec qui l’on passe une grande partie de sa vie et qui ne vous apportent rien, qui ne vous éclairent pas, qui ne vous nourrissent pas, qui ne vous donnent pas d’élan. Encore heureux qu’ils ne vous détruisent pas à petit feu en s’accrochant à vos basques et en vous suçant le sang. Et puis, il y a ceux que l’on croise, que l’on connait à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. Vous n’attendiez rien d’eux, vous les connaissiez à peine, vous vous êtes rendu léger, légère, au rendez-vous et découvrez qu’ils ont ouvert une porte en vous, déclenché un parachute, initié ce merveilleux mouvement qu’est le désir, mouvement qui va vous emporter bien au-delà de vous-même et vous étonner ».

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