De ma Solitude

Je suis dans mon bureau, c’est la fin de l’après-midi durant une journée d’hiver. Les enfants sont à la maison et pourtant, je suis seul. Me revient, en tête, la chanson « La Solitudine » de Laura Pausini. C’est une chanson d’un amour qui s’en va, qui n’est plus, qui fait que l’on se retrouve seul.e.

Oui, mais moi, je ne suis pas le Marco de la chanson, celui qui quitte la « narratrice ». Il paraît que le titre de la chanson fait référence à une rupture douloureuse qu’elle a connue. Elle parle de la tristesse de la séparation, de la déchirure, du sentiment d’isolement.

Pourtant, seul, dans mon bureau, je suis dans ma solitude. Je ne suis pas dans la tristesse d’une séparation. Je ne suis pas dans la déchirure, dans le sentiment d’isolement. Alors quel est donc ce « sentiment » qui m’anime ce jour pour me définir comme « en solitude » ? L’année passée, j’avais lu un témoignage disant : « Être seul·e. Vivre seul·e. J’avoue que je n’ai jamais vécu seul·e. Je recherche la solitude. J’en ai besoin. Ceci me permet de me ressourcer. Toutefois, elle ne dure pas. Et Vous ? ».

Je sais que j’ai déjà parlé de la « balitude ». C’est un mot que j’avais inventé le jour avant d’avoir lu ce témoignage. Ma « balitude », c’est une balade en solitude. Oui, mais moi, dans mon bureau, je ne suis pas dans une balade en solitude. Pourtant, il m’arrive d’être assis et d’être en balade. Ce serait plus une balade « méditative » ou plutôt spirituelle. Je ne sais pas où je vais et, parfois, je ne sais même pas où je suis.

Pourtant, j’aime être seul en sachant que je ne le suis pas. J’apprécie la balade en solitude et j’apprécie aussi une balade à plusieurs. J’apprécie être seul la journée quand je suis en télétravail et j’apprécie aussi le retour de ma bienaimée (j’aime ce mot, un peu désuet, certes) le soir. J’apprécie être seul en regardant certaines émissions, séries, certains films et j’apprécie aussi d’en regarder à deux. J’apprécie être seul quand je jardine et j’apprécie aussi de partager à deux. J’apprécie de faire la vaisselle seul (plus de lave-vaisselle, voir le texte « L’incommunication du Lave-Vaisselle ») et j’apprécie aussi les échanges à deux. J’apprécie de partir en retraite seul et j’apprécie aussi de le faire à deux. Pourtant, certain.e.s sont seul.e.s même en étant à deux ou plusieurs. Je peux être perdu « dans mes pensées » et, en même temps, cela reste momentané.

Parfois, je me sens seul dans un groupe (familial, amical, professionnel, …) parce que je me pose la question « Quelle est ma place ? » (voir le texte « (re)Trouver ma Place »). Puis-je m’épanouir, trouver du sens dans les relations que je vis avec ceux qui sont autour de moi ? Plus « spirituellement », puis-je être MOI sans mettre (sans devoir mettre) de masques ? Au final, ne serait-ce pas une question d’équilibre ?

Quand j’écris « J’aime être seul en sachant que je ne le suis pas », c’est que l’on n’est jamais seul·e. Alors, oui, je peux seul·e physiquement. Soit seul·e, vraiment seul·e physiquement comme dans une balade, par exemple, en forêt, le long d’un cours d’eau ou simplement dans le village. Et, en même temps, je peux être seul·e dans une foule. Je déambule seul·e parmi les personnes. Pourtant, je ne suis jamais seul·e. Ne fut-ce que mon ego, mon mental se posant des questions. Oh, de moins en moins, mais, de temps en temps, quand même. Le faire taire n’est qu’une illusion. Le calmer, l’apaiser est une piste. Laisser passer comme dans une méditation, ne pas s’y accrocher, ne pas juger.

Quand je me suis seul·e, soit j’utilise mes sens pour me centrer, m’ancrer et apaiser mon ego, soit j’écoute de la musique, soit je lis à voix haute. J’aime lire à voix haute car, pour moi, c’est une façon d’être dans le présent, dans l’instant-présent, dans le moment présent. Maintenant me vient que je ne le fais plus depuis quelques mois. Je vais m’y remettre pour être dans l’attention, dans l’intention de ce que je lis. Jacques Martel propose lui de lire de manière monosyllabique en mettant un temps de pause (une seconde ou plus) entre chaque syllabe. Cela permet d’être ancrer dans ce qui EST.

Pourtant, en écrivant ce texte, ce sentiment de solitude ne me quitte pas. Non pas que j’en souffre, je n’en suis pas marri, je n’en suis pas malade. En fait, je sais ce qui se passe en moi, maintenant. Je suis dans, ce que je nommerai, une « solitude spirituelle ». Oh, je sais que j’ai un ange-gardien, peut-être même plusieurs. Je sais que j’ai mes flammes qui m’accompagnent tous les jours même si, parfois, je ne les appelle pas. Je sais qu’il a des anges, des Archanges voire des Elohim et des Vertus (voir le texte « Mon Bulletin » publié le premier jour de cette année).

Que représente ma « solitude spirituelle » ? Elle représente, pour moi, le fait que, dans mon entourage, j’ai peu de personnes avec qui échanger sur « ma spiritualité ». À part mon épouse, mon Cœur Aimé, mon Frère Léon, mon Âmi Alain (ceci va lui faire plaisir), mon Âmie Nathalie, toutes ces personnes avec qui j’ai des « contacts » réguliers, il y a peu d’autres personnes. Ces autres personnes sont des personnes qui lisent mes textes et qui, peut-être, n’ose pas s’exprimer. Parfois, je rencontre d’autres personnes à des ateliers, dans des groupes. J’ai bien eu quelques rares échanges épistolaires et bien qu’ils se soient révélés intéressants dans le partage, ceci ne reste que de rares échanges.

Oh, bien sûr, je ne cherche pas à parler de « ma spiritualité » tous les jours. Simplement, avoir, de temps de temps, des échanges « en profondeur », avec d’autres personnes. À l’écriture de ce texte, la seule personne avec qui je peux échanger, partager mes expériences, mes circonstances de Vie est mon Frère Léon, une Âme Sœur. Je sais qu’il vit, d’une autre façon, aussi une « solitude spirituelle ». En fait, nous sommes deux Âmes vivant chacune une « solitude spirituelle ».

Pourtant, je ressens, comme mon Frère Léon, que cette « solitude spirituelle » est nécessaire. Il est nécessaire que je puisse me sentir isolé, seul, un peu comme Robinson Crusoé sur son île à la recherche d’un « Vendredi ». Peut-être que cette solitude vient d’une séparation. Une séparation avec Dieu (peu importe le nom). Cette séparation n’est pas quelque chose dans la dualité entre le Corps et l’Âme, entre l’HUmain et le Divin, c’est quelque chose de plus « subtil ».

Dans l’expérience que j’ai vécue durant le marché de Noël à Liège (voir le texte « DéconneXion – Déconnecté »), c’était, à mon sens, le début, comment dire, de la « réparation », de la « réconciliation », du « rassemblement » de toutes les parties de mon Être. Une sorte de réassemblage de toutes les pièces d’un puzzle. Un puzzle qui me mènera vers cette ConneXion avec l’Uni-vers. Pour le moment, je ne peux que l’intellectualiser et, pourtant, je sais que j’ai déjà vécu cette ConneXion, brièvement, très brièvement. Quelque part, je l’ai touché, ou plutôt effleuré, du doigt. Et quand j’écris « doigt », j’ai cette image de la peinture de Michelangelo intitulée « La Création d’Adam » représentant un Dieu anthropomorphisé et de l’Homme.

Entre les deux, il y a eu comme une étincelle. Une étincelle qui a donné la Vie. Cette étincelle est ici, elle ne demande qu’à se révéler. Mais pour se révéler, il est nécessaire de plonger dans ma « solitude spirituelle ». Je perçois maintenant que le texte « Étincelles de Vie » qui parlait du passage de l’enfance à l’âge adulte est, aussi, pour moi, le passage de la « solitude spirituelle » à l’immersion dans l’Uni-vers, cette ReConneXion.

Peu importe que je vive cette expérience dans cette Vie ou dans un autre. Peut-être ce sera une de mes transincarnations qui est actuellement un enfant d’une dizaine d’années sur ce Plan. Peut-être que ce sera « autre chose » dont je n’ai même pas Conscience.

En fait, peu importe « le temps », car je sais que, comme je l’ai déjà écrit « J’éclaire, pour d’autres, le Chemin sur lequel je trébuche« .

(Michaël « Shichea » RENARD (20231220-3))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Juliana Hatfield – 2023 – Juliana Hatfield Sings ELO)

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