Tantra ou Tranta pas
Je reconnais que c’était trop tentant de faire ce petit jeu de mots comme je l’avais fait dans le texte « Mantra ou Mantra pas ». Dans le texte « Spiritualité et Sexualité », j’avais déjà introduit, de manière succincte, la référence au tantra.
Le tantra considère le corps humain comme un temple sacré en célébrant la divinité en chacun de nous. Dit d’une autre façon, personne n’y entre sans y être invité comme toute relation d’ailleurs. À travers des rituels et des méditations spécifiques, le tantra guide les amants vers l’exploration des profondeurs de leur être intérieur, utilisant la sexualité comme un moyen de transcender l’ego et d’atteindre « l’illumination » (voir le texte « Les carottes de l’illumination »). Au cœur de cette union se trouve le respect mutuel (j’insiste) et la conscience totale. La sexualité devient une danse consciente, où chaque mouvement est empreint de présence et d’intention. Dans cet espace sacré, les barrières entre les amants se dissolvent, laissant place à une fusion d’Âmes, une expérience mystique où le Divin se révèle à travers l’Extase de l’UNion physique.
Ceci est ce que j’avais écrit, j’ai fait de petites adaptations tant en gardant l’esprit.
Le mot « tantra » est un terme sanskrit signifiant « règle », « méthode », « traité ». Bon d’accord, en même temps, çà ne fait pas avancer le Schmilblick.
Par contre, j’ai trouvé un autre sens. Le mot contient la racine « tan » évoquant l’idée d’extension et de tissage, il signifie d’abord « fil », « tissu » et plus précisément « chaîne » ou « trame » d’un tissu (j’ai recours, de temps en temps, à ces mots « fil » et « tissu », notamment dans le texte « Les Plis de l’Existence »). Il désigne aussi la texture serrée d’un livre. Ainsi, un tissage comprend une structure et les éléments qui la composent. Ces éléments sont une trame et les fils qui lui donnent son existence (voir le texte « La Trame Existentielle »).
Le suffixe « tra » suggère l’idée d’intériorité. Il s’agit de tisser des liens avec soi-même, avec l’autre, avec l’Uni-vers, avec Dieu (peu importe le nom) sur la trame de la conscience avec le fil de l’énergie. Ainsi, la voie du « Tantra » est une voie spirituelle très ancienne, un art de vivre, une véritable façon de concevoir l’Uni-vers et le Cosmos et de « se concevoir » soi-même dans cet environnement. Dit d’une autre façon, renaître à soi-même en tant que créateur.
Les pratiques du « Tantra » sont construites dans le sens d’une recherche de l’expansion de la relation « Conscience- Énergie » comme un cheminement sur la voie de l’Amour. Les textes dénommés « Tantras » désignent également cet ensemble d’ouvrages issus des anciennes traditions spirituelles de l’Inde décrivant une « méthode » et un ensemble de pratiques permettant à l’Être humain d’atteindre grâce à ce tissage, à ce métissage, « La Porte du Ciel » ou « L’Extase » ou « La Claire-Lumière » de la conscience « éveillée ».
Tout ceci m’ouvre, pour ainsi dire, quelques portes. Qu’est-ce donc la « Claire-Lumière » ? La claire lumière est définie dans la plupart des textes sacrés comme l’UNion de la Vacuité (état de ce qui est vide) et de la Clarté (Lumière). Dans le contexte du bouddhisme tibétain, la « Claire-Lumière » est souvent associée à la méditation et à la compréhension de la nature de l’esprit.
Certains enseignements bouddhistes expliquent que derrière les pensées, les émotions et les perceptions ordinaires, il existe une nature d’esprit Pure et Lumineuse. La méditation vise à transcender les voiles de l’ignorance pour accéder à cette « Claire-Lumière » considérée comme une réalisation profonde de la nature de la réalité. Bon, et bien, moi, qui ne médite pas beaucoup, puis-je arriver à cet état de « Claire-Lumière » ?
En même temps, est-ce « réellement » nécessaire pour se révéler à soi-même. Il y a tellement d’outils, d’enseignements parfois même contradictoires, qu’il n’est pas « évident » de s’y retrouver. Surtout que chaque adepte privilégie son « outil », sa « méthode ». « Si tu veux connaître le Nirvana, viens chez nous » pourrait être un slogan.
Ainsi, le tantrisme ne connaît ni dualité ni opposition, ni le moi et le monde extérieur, ni l’homme et la femme, ni l’esprit et la matière. En fait, sans dualité, sans opposition, il y a le Tout. Cette pratique permet donc de les associer pleinement, intégralement pour arriver, dans la fusion, à un niveau de conscience supérieure (bon, celle que je nomme « Conscience Supérieure »). En matière de sexualité, il mène à une harmonie parfaite, libérée des contraintes intérieures et extérieures. Ainsi, le tantrisme utilise la sexualité pour fusionner le Corps et l’Âme, le Féminin et le Masculin (il n’y a pas de notion de genre) et atteindre, au terme d’un processus, l’Extase de l’Esprit et du Corps.
Et, en même temps, cette Extase que l’on dit qu’elle mène du Divin, là, je me dis qu’il y a quelque chose qui n’est pas en accord avec moi. On n’est pas dans le DaVinci Code avec Jacques Saunière faisant l’amour dans une sorte de rituel pour atteindre une connexion avec Dieu (peu importe le nom). Autant, pour ma part, la notion de plaisir, d’orgasme peut nous mettre dans un état second, ceci peut-être divin, ce n’est pas le Divin. Sans jugements, ce n’est qu’une excuse, un palliatif, un filtre auquel l’ego veut faire croire et, puis, n’est pas Rocco qui veut.
Dans le tantrisme, il s’agit d’atteindre l’orgasme sans émission de « fluides » et ce afin de ne pas perdre son énergie sexuelle. L’acte sexuel, en tant que tel, n’est pas une course à l’orgasme mais un « moyen » de faire monter l’énergie sexuelle. Il paraît que des années de pratique conduisent ainsi les plus persévérants, si pas les plus téméraires, à des orgasmes intenses, en communion, en commune union comme j’ai à l’écrire, avec l’Uni-vers, loin du sexe tel qu’on le conçoit habituellement.
N’est-ce pas ironique ? Faire l’amour sans « pénétration ». Une sorte de rapports sexuels « en distance ». Oh bien sûr, dans notre société, cette philosophie tantrique reste difficile à mettre en place. Cependant, il est possible de s’en inspirer, en toute simplicité, en toute humilité, pour apporter une lumière complémentaire à la sexualité.
Il y a presqu’un an, à croire que j’en parle plus à cette période du printemps où la nature s’éveille de plus en plus, j’avais déjà esquissé le tantrisme dans le texte « De la Sexualité à la Sensualité ». En dialoguant avec une personne, il me parlait que la notion de sensualité est également existante dans les mondes subtils. Bien sûr, il n’y a plus de sensations physiques puisqu’il n’y a plus de corps.
Dans le cadre de cet échange, cela s’oriente plus vers quelque chose qui ressemble au tantrisme dont je parle dans le présent texte. En vulgarisant, je pourrais dire que le tantrisme, c’est Être dans la sensualité, et non dans un acte physique impliquant la fusion corporelle des corps. Ce serait plutôt comme une voie d’épanouissement voire un outil d’expansion de chaque champ de conscience. Dans le tantrisme, chaque parole, chaque geste, chaque sens est entièrement cultivé, exploré, choyé. Cette exploration des sens (d’essence) permet aussi bien de développer ses sensations, ses émotions qu’à les connecter à l’autre. Cette connexion dans un partage dépassant le corps pour caresser l’Âme.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231220-2))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Neronia – 2023 – Phoenix)

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