« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » (Albert Einstein)
Suis-je comme Albert Einstein me tenant devant cette citation telle une lanterne allumée dans les ténèbres de mes habitudes répétitives ? En fait, cette citation soulève bien des questions existentielles (voir le texte « Questions Existent en Ciel »). Je me rends compte que la folie, celle dont parle Albert Einstein, n’est pas seulement l’apanage de quelques-uns mais un miroir où chacun peut se refléter, si et seulement si, il ose regarder de plus près.
L’essence même de cette citation réside dans l’idée de changement, ou plutôt, dans la résistance à celui-ci. Qui n’a jamais entendu parler de la résistance au changement ou de cette expression « Métro, boulot, dodo » ? La plupart des personnes sont tellement bien dans leurs habitudes (voir le texte « Les Rituels »). C’est confortable, « l’inchangement » (ou « l’un-changement »). En faisant toujours la même chose, en suivant des schémas familiers avec une obstination presque dogmatique, ma réalité est toujours la même. Les contours de ma vie prennent forme sous mes actes répétitifs et, pourtant, je m’étonne devant le résultat inchangé attendant une transformation magique. C’est bien l’esprit de ce Cher Albert.
N’y a-t-il pas de l’ironie dans cette folie ? L’ironie, ce mot qui vient du grec « eirôneía » signifiant « action d’interroger en feignant l’ignorance ». Une ignorance toute relative car elle est impermanente (voir le texte « L’impermanence de l’ignorance »). Il y a bien une forme d’ironie dans cette folie. Une ironie qui se manifeste dans la croyance obstinée, entêtée, têtue que la répétition peut engendrer un changement, une métamorphose. Pourquoi persévérer dans cette danse avec l’insensé, répétant les mêmes pas sans jamais envisager un autre ballet, une autre symphonie de possibilités ? C’est peut-être parce que la zone de confort, aussi étroite soit-elle, offre une sécurité illusoire dans un monde chaotique.
Je me confronte à mes propres habitudes, à mes routines gravées dans la pierre du quotidien. Chaque jour, je me lève (« et je te bouscule, tu ne te réveilles pas, comme d’habitude », euh, non, çà, c’est Claude François). En fait, cette chanson de « Cloclo » pourrait avoir un sens « spirituel » comme si la Conscience Supérieure essayait de dire ou de faire quelque chose. Après ce passage musical, j’accomplis souvent les mêmes gestes, je réponds aux mêmes appels, je regarde l’écho de mes publications et, pourtant, je me surprends à espérer une transformation, un dénouement différent. Cette folie réside, peut-être, dans cette croyance ancrée en la stabilité d’un monde qui, par nature, est en perpétuelle mutation.
Cependant, ma vie, elle-même, est un acte de création constante, un processus dynamique où chaque instant est une toile vierge attendant d’être peinte par les pinceaux de mes choix et actions. Comme le disait le Scribe Otis, joué par Edouard Baer, dans « Astérix : Mission Cléopâtre » : « Je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… Je ne suis qu’amour ! ». Une belle déclaration, un bel hommage à la Vie.
Ainsi, cette folie émerge lorsque je me refuse à explorer de nouvelles palettes de couleurs, préférant me confiner dans une palette familière et espérant que le tableau résultant sera, d’une manière ou d’une autre, différent. Il y a un subtil équilibre entre la nécessité de routines pour apporter une structure à ma Vie et le piège insidieux de la stagnation. Cette folie, dans ce contexte, réside dans l’oubli de mon pouvoir inhérent de changer le cours de ma Vie. Les habitudes ne sont que des lignes directrices, non des chaînes inaltérables. En prenant conscience de cette « vérité », je peux échapper à la toile circonscrite de cette folie répétitive.
Ainsi, ce texte me pose à écrire sur la nature même du changement. Pourquoi est-ce si difficile d’embrasser l’inconnu, de vivre l’inattendu, de se laisser porter par la fluidité de la vie ? Est-ce la peur du chaos ? Est-ce la peur du désordre, du doute accompagnant, souvent, tout changement significatif. Cette folie devient alors une tentative désespérée de maintenir l’ordre dans un Uni-vers constamment en évolution.
La véritable sagesse ne réside-t-elle pas dans la reconnaissance, dans l’acceptation de l’impermanence inhérente à toute chose. Dans le texte « Humour et Sagesse », j’avais écrit : « La sagesse est la compréhension de l’impermanence de toutes choses et l’acceptation de cette réalité« . Les saisons changent, le jour et la nuit s’alternent, les marées montent et descendent, mon corps change. La vie, elle-même, est une danse éternelle entre la naissance et la mort. Ainsi s’accrocher à la stabilité dans un monde en mouvement perpétuel, c’est comme essayer de retenir l’eau dans le creux de ses mains.
Je sais que cette folie, c’est aussi l’attachement excessif aux résultats, aux fruits tangibles de mes efforts. La société conditionne à mesurer le « succès » en termes de réalisations concrètes, de résultats palpables, d’objectifs atteints, de chiffres sur un tableau, d’un montant sur un compte en banque. Dans ce conditionnement, encore et encore, tête baissée dans des actions répétitives, espérant que cette fois-ci, au moins une fois, le résultat soit à la hauteur des attentes conditionnées.
Pourtant, la vie, ce n’est pas une équation mathématique où des variables dans une action répétée aboutit invariablement à un résultat prévisible. Elle est une symphonie, certes, complexe, où chaque note, chaque nuance, contribue à la mélodie de l’Existence. Cette folie réside dans l’illusion que le même geste produira toujours la même note, ignorant la richesse infinie des possibilités qui se cachent dans chaque moment, dans chaque mouvement.
Peut-être que la clé pour transcender cette folie réside dans la pleine conscience, dans la présence totale à chaque instant. C’est dans cet espace entre le passé et le futur que se trouve le pouvoir de la transformation. En me libérant des chaînes du passé, des schémas qui ne servent plus ma croissance, je crée un espace fertile pour l’émergence du (re)nouveau.
Cette folie, c’est aussi la résistance au changement intérieur. Chacun.e. est, souvent, un architecte habile de masques, cachant les véritables aspirations et peurs derrière des façades bien construites. Les mêmes rôles, les mêmes scripts, les mêmes rôles se jouent dans l’espoir que les acteurs extérieurs applaudiront. Mais au fond de moi, une voix chuchote, murmure que la véritable grandeur réside dans l’Authenticité.
Écouter cette voix intérieure exige une « confrontation » courageuse avec soi-même, un voyage vers l’Âme, vers la Conscience Supérieure. C’est un acte de désenchevêtrement, de déshabillage, de mise à nu des couches accumulées au fil du temps. Cette folie réside dans la peur de ce dénudement, dans la croyance que la vulnérabilité est une faiblesse plutôt qu’une force.
Pourtant, c’est dans ces moments de vulnérabilité que se trouve la véritable puissance de transformation. C’est lorsque je me permets d’être Authentique, de reconnaître mes faiblesses et mes aspirations les plus profondes que je peux vraiment me libérer de cette folie répétitive. La véritable grandeur réside dans la capacité à se réinventer constamment, à embrasser l’incertitude avec courage et détermination.
Cette folie, c’est également la poursuite incessante de la gratification instantanée au détriment d’une croissance durable. Je sais que je vis dans une ère de rapidité où l’immédiateté est valorisée au-delà de la patience. Dans cette frénésie, il est facile de succomber à la tentation de choisir des chemins faciles, des raccourcis promettant des résultats rapides mais éphémères.
La véritable croissance, cependant, est un processus lent et délibéré. Elle nécessite la patience d’un jardinier qui sème des graines, les arrose, les protège des intempéries et attend patiemment leur floraison. Cette folie réside dans l’illusion que la vie peut être réduite à une série d’instants éphémères de satisfaction négligeant, ainsi, la richesse d’une croissance profonde et significative.
Cette folie est souvent le fruit d’une vision étroite, d’une perspective limitée. Je suis un voyageur éphémère sur cette planète, emporté par le flux et le reflux du temps. Cette folie réside dans l’oubli de la relativité de mes préoccupations quotidiennes.
Existe-t-il une clé, un « outil » permettant de dépasser cette folie ? Pour ma part, une des clés est l’expansion de ma Conscience, l’élargissement de ma perspective. En embrassant la grandeur de l’Uni-vers, en contemplant l’infini du ciel étoilé, je réalise l’insignifiance de routines établies, de « querelles mesquines« . Cette folie répétitive se dissout devant l’immensité de l’Uni-vers, et je suis libre, oui, Libre, de choisir des trajectoires différentes.
Il y a une beauté paradoxale dans cette folie, une beauté qui réside dans son pouvoir de me pousser au-delà soit de mes limites auto-imposées, soit des limites imposées par la société. C’est dans la confrontation avec l’absurdité de mes actes, de mes actions répétitives que naît la possibilité de changement. Cette folie devient alors une invitation à explorer l’inconnu, à embrasser l’imprévisible, à danser avec les étoiles plutôt que de rester enchaîné à la terre ferme, à (re)devenir mon propre créateur.
Ainsi face à des situations qui « m’attristent », me mettent en « colère » voire « m’effraient », il y a la tentation d’être attiré par des solutions « simplistes ». Je pourrais répondre à la « violence », qu’elle soit écrite ou verbale, par encore plus de violence. Et je peux remplacer le mot « violence » qui est un mot fort, très fort, par plus de surveillance, de méfiance, de stigmatisation, de préjugés, de jugement. Ce serait comme une spirale infernale menant vers cette folie.
J’écrivais que, pour sortir de cette folie, il était nécessaire de (re)devenir son propre créateur. J’ai déjà indiqué que la Conscience Supérieure offrait plus de « pouvoir » à l’incarné pour qu’il redevienne son propre créateur. Ainsi, pour terminer ce texte, je cite Almudena Vaquerizo Gilsanz (médiatrice et formatrice belge) qui a dit : « La créativité permet d’ouvrir le champ de ce qui est possible, de ce qui est permis. C’est un espace de nouvelle liberté, lorsque l’on pense être dans une impasse, que l’on a tout essayé« .
(Michaël « Shichea » RENARD (20231220-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : SKG – 2023 – Rapid Unscheduled Disassembly)

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