La Sagesse de la Pieuvre
Non, ce n’est pas un poisson d’avril, j’ai bien écrit « La Sagesse de la Pieuvre ». Le jour avant l’écriture de ce texte, en soirée, ma fille nous (mon épouse et moi) dit qu’elle regarde, de plus en plus, de documentaires. Le dernier qu’elle a regardé est « La Sagesse de la Pieuvre ». Ce documentaire est disponible sur une célèbre plateforme de « streaming » (voir le texte « L’Effondrement »).
Le synopsis est le suivant : « Ce film émouvant raconte l’histoire sous l’eau d’une amitié inattendue entre un réalisateur et une pieuvre. Cette dernière vit dans une forêt de kelp sud-africaine et partage avec lui les mystères de son monde. Le spectateur découvre la petite créature à travers les yeux du réalisateur, qui est envoûté par sa nouvelle amie ».
Le propos de ce texte est de me mettre « dans la peau » non pas du réalisateur et de celui qui a vécu l’expérience. En fait, simplement, m’inspirer de son expérience pour écrire sur ce qu’elle m’évoque. Ce n’est donc pas un texte « animalier » et il y aura, peut-être, des « invraisemblances », des « incohérences », des « manquements » voire même des « étonnements » par rapport à ce qu’une pieuvre peut vivre. Je dis « J’accepte » que l’expérience de ce texte que chacun.e en fera fasse aussi partie de mon Expérience.
Allez ! Hop ! Un petit plongeon dans une forêt de Kelp à la pointe de l’Afrique du Sud. Plouf ! Oups, j’ai oublié de mettre ma tenue. Un instant. Voici. Re-Plouf !
Avant d’aller plus loin dans le propos de ce texte, qu’est-ce qu’une forêt de Kelp ? « Une forêt de varech (kelp forest en anglais) est une zone sous-marine densément peuplée de varech, des macro-algues brunes poussant dans des eaux de climats tempérés et arctiques, sur des substrats solides, tels que des substrats rocheux. Le varech, notamment par sa taille imposante, procure un habitat unique à bon nombre d’espèces marines. Certaines de ces zones figurent parmi les écosystèmes les plus productifs et diversifiés de la planète » (merci Wikipedia).
Dans les profondeurs insoupçonnées de cette forêt où la lumière du soleil peine à atteindre ne serait-ce qu’une fraction de sa splendeur, j’ai trouvé une inspiration inattendue. C’est ici dans ces abysses salins que j’ai rencontré cette pieuvre. Une créature qui défie les conventions de l’intelligence animale. Loin des regards terrestres, cette pieuvre évolue dans un royaume éthéré où chaque mouvement de ses tentacules dépasse le simple ballet des créatures marines.
La première fois que mes yeux ont croisé ceux de cette pieuvre, j’ai ressenti une connexion au-delà des frontières de ma « compréhension » HUmaine. Son regard intelligent semblait contenir une bibliothèque d’expériences antiques. C’était comme si cette pieuvre était la gardienne d’une sagesse séculaire, une gardienne des secrets enfouis dans les replis de la forêt (voir le texte « Secrétaire »).
En observant la pieuvre dans son habitat naturel, j’ai réalisé que sa sagesse réside dans son aptitude à s’adapter de manière extraordinaire. Avec ses multiples tentacules, elle explore son environnement de manière délicate et ingénieuse défiant les limites de la compréhension conventionnelle. Chaque mouvement semble être orchestré par une intelligence supérieure (tiens ! tiens !), une conscience au-delà des simples réflexes de survie (voir le texte « Où est Charlie ? Oups ! Où est la Conscience ? »).
Les tentacules de cette pieuvre m’ont enseigné la flexibilité de la pensée, la capacité à m’adapter aux circonstances changeantes de la Vie. Trop souvent, je me suis accroché à des idées préconçues, à des schémas de pensée parfois rigides me privant ainsi de la richesse de l’Expérience. La pieuvre, elle, elle danse avec les courants changeants de la forêt ajustant sa trajectoire avec Grâce et Intention. Sa sagesse réside dans la nouvelle compréhension que la rigidité mène à la stagnation tandis que la flexibilité permet la croissance et l’épanouissement.
Dans un monde en constante évolution où les défis, les épreuves, que dis-je, les expériences sont « monnaie courante », je peux apprendre de cette pieuvre. Plutôt que de me laisser submerger par la complexité, j’utilise mes propres « tentacules » pour explorer, « comprendre » et accepter les Expériences de mon Existence.
Une autre leçon profonde que cette pieuvre m’a enseignée est la magie de la dissimulation. Camouflée dans les profondeurs, elle utilise sa capacité à se fondre dans son environnement pour échapper à ses prédateurs. C’est une maîtresse de l’art de la dissimulation, une virtuose de la transformation. Cette aptitude à se camoufler résonne comme une métaphore pour la vie humaine où la capacité à s’adapter et à évoluer peut être une défense contre les défis inattendus que certain.e.s n’aiment pas.
La sagesse de cette pieuvre m’encourage à embrasser ma propre capacité à m’adapter, à me « camoufler » lorsque c’est nécessaire. Non pas à fuir, juste être en attente de révéler ma véritable nature quand le moment est « idéal » (voir le texte « Idéalitude »). Trop souvent, je suis pris au piège de masques sociaux et de rôles préconçus oubliant que ma véritable grandeur réside dans mon Authenticité. La pieuvre, dans sa danse de la dissimulation, me rappelle l’importance de rester fidèle à moi-même, même lorsque les courants de la Vie me poussent à changer de « couleur ».
En observant cette pieuvre, j’ai été étonné par son intelligence émotionnelle remarquable. Bien qu’éloignée de moi sur l’échelle évolutive, la pieuvre ne manque pas d’exprimer des émotions complexes. Son langage corporel subtil, ses changements de couleur et ses mouvements délibérés communiquent un riche paysage émotionnel. C’est comme si chaque nuance de sa peau était une page d’un livre émotionnel décrivant les histoires de sa Vie.
La sagesse émotionnelle de cette pieuvre me rappelle que les émotions sont une partie intégrante de mon Expérience HUmaine (merci Pierre-Teilhard de Chardin). Souvent, il m’est arrivé de « réprimer », plutôt de nier, d’enfouir mes sentiments pensant qu’ils étaient une faiblesse. Cette pieuvre, dans toute sa splendeur émotionnelle, m’invite à accueillir mes émotions comme des guides précieux sur mon chemin de Vie.
Qui plus est son sens aigu de la conscience spatiale lui permet de naviguer, avec Grâce, à travers les récifs et les crevasses de la forêt. Elle semble avoir une compréhension innée de son environnement (voir le texte « L’Homme et l’Environnement »). C’est une maîtresse de la cartographie sous-marine, une exploratrice née.
Cette leçon de conscience spatiale me rappelle que ma Vie est un voyage à travers des terrains inconnus, inattendus. J’ai appris à embrasser l’inconnu, l’inattendu avec curiosité plutôt qu’avec crainte. Chaque (re)coin de mon Existence m’offre une opportunité d’apprentissage, une chance de grandir et d’évoluer. En développant ma propre conscience spatiale, je peux naviguer, avec assurance, à travers les expériences jalonnant mon chemin, mon parcours, ma trajectoire.
Pourtant, la sagesse de cette pieuvre va au-delà de ses compétences physiques et cognitives. Elle dépasser la simple survie et s’étend vers une acceptation profonde de l’interconnectivité de toute vie. La pieuvre, bien que semblant isolée dans son monde, fait partie intégrante de l’écosystème marin. Chaque interaction, chaque mouvement de ses tentacules a un impact sur le monde qui l’entoure.
Cette conscience de l’interconnectivité me rappelle que mon existence individuelle est entrelacée avec celle des autres et avec le monde qui m’entoure. À l’instar de cette pieuvre, je suis une actrice, un acteur dans un vaste ballet de la Vie contribuant à la trame complexe de l’Existence. La sagesse de cette pieuvre m’invite à (re)connaître ma responsabilité envers le tissu interconnecté de la Vie (voir le texte « Les Plis de l’Existence ») et à agir avec compassion et respect envers chaque Être vivant.
Dans le ballet de ma vie, cette pieuvre m’a enseigné la Grâce de l’Acceptation. Elle se déplace avec une élégance déconcertante acceptant les contours changeants de son environnement avec une Grâce infinie. Chaque mouvement, chaque changement de couleur est une expression de son Acceptation inconditionnelle de la Réalité qui l’entoure. Dans cette Acceptation, elle trouve la paix au cœur des courants tumultueux de la forêt.
Ainsi, la sagesse de cette pieuvre réside dans sa capacité à embrasser l’impermanence de la Vie. Tout comme les marées changent, tout comme les courants varient, cette pieuvre danse avec les flux et reflux de l’Existence. Elle ne résiste pas au changement, elle l’Accepte avec Grâce. C’est une leçon puissante dans la « lutte » contre les vagues de la vie au lieu de se laisser porter par elles. Elle me permet d’embrasser la flexibilité, la « résolution » de « problèmes », le secret, l’intelligence émotionnelle, la conscience spatiale, l’interconnectivité, l’Acceptation et la Grâce.
Et si cette pieuvre, c’était Moi.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231216-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

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