Les Rituels
(sous-titre : « Le Changement et la Constance »)
Avant de commencer le propos de ce texte, je vais dire comme le Schtroumpf grognon : « Je n’aime pas les rituels ». En même temps, qu’est-ce qu’un rituel ? « Le Larousse » donne, entre autres, cette définition : « Ensemble d’actes, de paroles et d’objets, codifiés de façon stricte, fondé sur la croyance en l’efficacité d’entités non humaines et approprié à des situations spécifiques de l’existence ». Bigre ! Des entités non humaines ?
En fait, en ne me limitant pas à la définition du « Le Larousse », un rituel est une séquence d’actions ou de comportements symboliques effectués de manière régulière et souvent répétitive, généralement dans un contexte spécifique et chargé de sens. Les rituels peuvent revêtir des significations variées, allant du religieux au culturel, en passant par le personnel, et servent souvent à marquer des moments importants, à établir des connexions avec le sacré, à renforcer des liens sociaux ou à apporter un sentiment de structure et de signification à la vie quotidienne. Ici, ceci me semble déjà mieux pour définition que j’ai glané par ci, par là.
Donc, en résumé, un rituel est une séquence d’actions symboliques effectuées de manière répétée, souvent dans un cadre spécifique. Les rituels peuvent avoir des connotations spirituelles, religieuses, culturelles ou même personnelles. Ils sont souvent chargés de sens symbolique et visent à évoquer des états émotionnels ou spirituels de quelque « ordre » que ce soit.
En même temps, j’entends, je lis qu’il y a des rituels, des rites et des habitudes. « Dis Jamy ! C’est quoi la différence entre rituel, rite et habitude ? ». « C’est une excellente question, Fred ». Je ne vais pas écrire un dialogue même si une « certaine » envie m’invite à le faire (merci mon ego).
Pour le rituel, j’ai déjà donné une « définition ». Qu’est-ce qu’un rite ? Un rite se réfère à une série d’actions ou de cérémonies souvent régies par des règles et des traditions spécifiques pour répondre à un besoin. Comme pour les rituels, ils sont souvent liés à des événements sociaux, religieux, culturels ou personnels et peuvent impliquer des rituels. Donc un rite peut intégrer plusieurs rituels. Et si un rite n’a qu’un seul rituel, je peux dire qu’ils se confondent. En même temps, le(s) rituel(s) met(tent) en pratique la manière de répondre de réponse au besoin exprimé dans le rite.
Et pour l’habitude ? Une habitude est une action régulière réalisée de manière quasi-automatique, souvent ancrée dans la routine quotidienne. Contrairement aux rites et aux rituels, les habitudes ne sont pas nécessairement chargées de signification symbolique et peuvent être simplement des comportements acquis par la répétition. Ainsi quand je me lève le matin et que je vais aux facilités, c’est une habitude. Quand je me brosse les dents, c’est une habitude. Quand je prends ma voiture pour aller travailler, c’est une habitude.
Me vient une question : « Est-ce que prier, invoquer, enjoindre est un rite, un rituel ou habitude ? ». Si je le fais, de temps en temps, d’une certaine manière particulière avec un « decorum » (bougie, encens, …), je dirais que ceci est un rituel. Par contre, si je prie, de temps en temps, sans « decorum », dans ma voiture, dans une marche en forêt, dans une église, dans un lieu isolé ou non, ce n’est, pour moi, ni un rite, ni un rituel, ni une habitude. Je dirais que c’est un instant idéal pour le faire.
Il n’y aucune connotation de quelque type que ce soit dans mon propos. Je ne suis ni pour, ni contre pour celles et ceux qui mettent en place des rites ou des rituels. Que ces rites ou rituels soient des « évènements » qui leur ont été imposés par une quelconque doctrine ou par une personne qui dit qu’il faut faire comme ci ou comme çà, peu m’importe. Que ces rites ou rituels soient des « évènements » qu’ils ou elles ont mis en place pour vivre une « certaine » façon de faire ou de vivre leur journée, peu m’importe.
Quand j’écris « peu m’importe », j’exprime simplement le fait que je n’ai pas de rites ou de rituels spécifiques. Oh bien sûr, de temps en temps, j’allume une neuvaine dans mon bureau privé, je brûle un peu de bois palo santo, je diffuse un peu d’encens oliban. En même temps, je le fais uniquement quand, non pas un besoin se faire sentir, plutôt dans un instant idéal. Cet instant, où il m’est « proposé », car ce n’est pas un processus mental, d’entrer dans ce « processus » limité dans le temps.
Ainsi, qu’est-ce qui pourrait « pousser » quelqu’un.e à entrer dans un rite ou un rituel ? Ai-je besoin d’un rite ou d’un rituel ? Ce qui m’a été « proposé » d’écrire fait suite à un passage, il y a plusieurs mois, de Thierry Janssen dans l’émission « Le Mag qui Vous Fait du Bien » dont l’animatrice est Karine Arsène. Il venait présenter son livre « Inventer des rituels contemporains pour vivre dans un monde incertain ». En lisant le titre, je me dis qu’il y a, quelque part, une certaine notion de peur. Pour ma part, tout le monde vit dans un monde incertain. Et dans cette incertitude, il y a pour beaucoup de personnes de la peur que l’on appelle la « peur du lendemain » (voir le texte « Questions Existent en Ciel »).
Quand j’ai regardé l’émission, je me suis dit, voici quelqu’un qui propose de ritualiser sa vie pour accepter sa vie dans un monde empli d’incertitude. Pour moi, demain est un autre jour. Il n’est ni « vrai », ni « faux ». Même si je sais que « demain » est déjà ici, que le « futur » est déjà ici, je ne le découvrirai que quand je serai dans ce « demain », dans ce « futur ». Je reprends ce que j’avais écrit dans le texte « Ma Singularité ou L’Horizon de mes Événements » à propos d’une citation de Pierre-Teilhard de Chardin : « Lorsque, en tous domaines, une chose vraiment neuve commence à poindre autour de nous, nous ne la distinguons pas. Pour la bonne raison qu’il nous faudrait voir dans l’avenir son épanouissement pour la remarquer à ses débuts ». Cette chose « vraiment » neuve, c’est l’instant suivant, le jour suivant et ainsi de suite. En fait, tout, à chaque instant, est quelque chose de neuf, de nouveau, d’inconnu.
Si je suis attentif à ce que se passe en l’instant, certain.e.s nommeront ceci comme de la « pleine conscience » (je préfère la « pleine présence »), la prochaine respiration, le prochain battement de cœur, le prochain pas, le prochain mot, tout est nouveau et « incertain ». Je sais qu’il y a des habitudes, des automatismes. Cependant, rien ne me dit que cette prochaine respiration, ce prochain battement de cœur, ce prochain pas, ce prochain mot ne sera pas le dernier. Ce que j’exprime, c’est que rien n’est certain, je dirais même que tout est inattendu.
Je reprends ici le « résumé » du livre de Thierry Janssen : « Lors du premier confinement, Thierry Janssen a proposé une méditation sur Facebook, tous les soirs, durant quarante-cinq jour d’affilée. Une méditation très particulière, tantôt en mouvement, tantôt en position assise, centrée sur l’ouverture du cœur et la détente de l’être. C’était sa manière de se rendre utile, dit-il. Une façon de rester en lien et de témoigner de la solidarité. Une invitation pour ceux qui étaient angoissés ou stressés de s’apaiser afin de favoriser l’éveil de la conscience en eux et de faire de la crise sanitaire qui ébranlait le monde, une opportunité d’évolution et de transformation.
Ce que Thierry Janssen a proposé sur les réseaux sociaux ressemblait à une sorte de rite de retour à soi. Un rite pratiqué à travers un rituel inspiré par la tradition et pourtant résolument contemporain, qui a fait du bien à des milliers de personnes. Lorsque nous lui avons demandé s’il s’était rendu compte de cela, il nous a répondu qu’il n’avait jamais analysé ce qui s’était passé sous cet angle ni sous aucun autre d’ailleurs.
‘Me rendre compte de tout cela m’a amené à me poser plusieurs questions auxquelles je n’avais jamais pensé auparavant, confie-t-il dans l’introduction de ce livre. Qu’est-ce qui caractérise les rites et les rituels ? À quoi servent-ils ? Pouvons-nous vivre sans eux ? Doivent-ils forcément être reliés à une tradition, à une démarche sacrée ou à une pratique religieuse ? Notre existence n’est-elle pas remplie de rites que nous adoptons sans nous en rendre compte ? Comment inventer de nouveaux rituels, à la fois adaptés à nos besoins personnels et aux enjeux du monde dans lequel nous vivons ? En tentant de répondre à ces questions, les mots corps, conscience, intention, inspiration, manifestation, incarnation, cohérence et sens me sont apparus comme des clés essentielles. ‘
Au final, Thierry Janssen nous offre un ouvrage passionnant dans lequel nous découvrons que les rites naissent en réponse à des besoins fondamentaux. Ils ne s’inscrivent dans la durée que s’ils ont une fonction symbolique et/ou pratique indispensable à notre épanouissement personnel ou à notre équilibre collectif. Nous découvrons aussi que les rites sont transmis et partagés à travers des rituels qui permettent de les propager et de les faire perdurer. Le rituel est une mise en scène consciente du rite, il constitue un langage plein de sens et il permet de manifester une intention ».
Pour moi, ce dernier paragraphe est important, je dirai même essentiel. Je le relis pour en extraire l’esprit. Maintenant, il est, il me semble, de clarifier les « choses ». Si ces rituels sont basés sur une peur, il y a, quelque part, l’entretien de cette peur, en fait, non d’une autre peur, qui est « Je fais ce(s) rituel(s) parce que si je ne le fais pas, il pourrait m’arriver quelque chose ». Il en est de même si je fais, par exemple, un « Rituel d’Amour ». Si je le fais, c’est que j’estime, par exemple, que je ne suis pas aimé, que mon prochain manque d’amour, que l’humanité perd son amour, ainsi, je fais ce rituel parce que j’ai peur de cette perte de l’Amour.
J’entends « Oui mais là, Michaël, c’est tiré par les cheveux ! ». Est-ce que je fais un rituel authentique désintéressé ou est-ce que je fais un rituel parce que j’ai une intention ? Quand je parle d’intention, c’est une intention sincère, intégré, authentique sans « arrière-pensée » et non une « intention secrète » (voir le texte du même nom). Je ne dis pas que c’est « bien » ou « mal », je dis simplement qu’il est nécessaire d’intégrer que le rituel est d’abord pour soi pour que le changement qu’il opère en moi soit aussi pour les autres.
À ce stade de l’écriture, je me suis amusé à chercher, à trouver quelques rituels.
« Rituels Religieux » : Dans le Christianisme, la messe est un rituel central impliquant des prières, des chants liturgiques, et la célébration de l’Eucharistie. Dans l’Islam, la Salat est un rituel quotidien de prière comprenant des mouvements spécifiques et des récitations.
« Rituels Culturels » : Le rituel japonais de la « cérémonie du thé » implique la préparation et la dégustation méticuleuses du thé, célébrant l’harmonie, le respect, la pureté et la sérénité. De nombreuses cultures asiatiques célèbrent le Nouvel An lunaire avec des rituels spécifiques, y compris des offrandes, des feux d’artifice et des repas en famille.
« Rituels Personnels » : La méditation peut être un rituel personnel visant à cultiver la paix intérieure, la concentration et la pleine conscience. Certains maintiennent le rituel quotidien d’écrire dans un journal pour réfléchir, se rappeler et clarifier leurs pensées (quand j’écris, suis-je dans un rituel ?)
« Rituels Sociaux » : Les mariages impliquent souvent des rituels symboliques tels que les vœux, les échanges d’anneaux et d’autres traditions spécifiques à chaque culture. Les remises de diplômes sont souvent accompagnées de rituels comprenant les discours et l’éventuel lancer de chapeaux.
« Rituels Familiaux » : Partager un repas en famille peut être un rituel quotidien qui renforce les liens familiaux et crée un espace pour la connexion. Les anniversaires sont souvent marqués par des rituels tels que les bougies sur le gâteau, les chansons et les souhaits.
En même temps, il y a d’autre rituels que je nommerai plus spirituels.
« Rituels de Guérison » : Certaines cultures pratiquent des rituels chamaniques pour la guérison, impliquant des danses, des chants, et des offrandes d’herbes sacrées.
« Rituels de Passage » : Dans certaines sociétés, il existe des rituels d’initiation à l’âge adulte, marquant la transition d’un individu de l’enfance à l’âge adulte.
« Rituels de Deuil » : Les cérémonies funéraires à travers le monde comprennent des rituels spécifiques pour honorer et commémorer les défunts, souvent impliquant des prières, des rituels d’adieu, et des gestes symboliques.
« Rituels Créatifs » : Certains écrivains ont des rituels avant de commencer leur processus créatif, comme l’allumage d’une bougie spéciale ou la méditation. Pour moi, j’écoute souvent de la musique mais aussi je suis « en silence ».
« Rituels Écologiques » : Certains groupes écologiques organisent des rituels de plantation d’arbres pour célébrer la nature et promouvoir la durabilité.
« Rituels d’Expression Artistique » : Dans certaines cultures, la danse de la pluie est un rituel visant à appeler la pluie, souvent réalisé lors de périodes de sécheresse.
« Rituels de Renouvellement » : Certains couples organisent des rituels de renouvellement de vœux pour célébrer leur engagement continu l’un envers l’autre.
« Rituels de Nettoyage Énergétique » : De plus en plus de personnes utilisent la sauge blanche lors de rituels de purification pour éliminer les énergies négatives.
Et puis tant que j’y suis, « soyons fous » comme le dit l’expression, je crée, j’invente, comme l’écrit Thierry Janssen des rituels « contemporains ».
« Rituel de l’Échange d’Énergies Astrales » : Je trouve un lieu calme sous un ciel étoilé de préférence. En cercle avec d’autres participants, je me concentre sur l’énergie que je souhaite partager. À tour de rôle, chaque personne envoie une intention de polarité positive vers le ciel, visualisant une connexion avec les étoiles. Les autres participants reçoivent cette énergie et la transforment en une nouvelle intention. Çà me plaît bien cette énergie de groupe.
« Cérémonie du Labyrinthe Intérieur » : Je crée un labyrinthe au sol avec des matériaux symboliques (pierres, sable, objets, eau, bougie, encens, livres, jouets, …). Chaque participant traverse le labyrinthe en méditant sur ses pensées intérieures représentant le voyage de sa Vie.
« Cérémonie de la Rivière de l’Harmonie » : Près d’une rivière, chaque participant écrit un souhait, une intention ou simplement quelques mots sur une feuille. Les feuilles sont déposées dans la rivière symbolisant la dispersion, l’intégration des souhaits, des intentions ou des quelques mots dans l’harmonie universelle.
Allez, un dernier pour la « route » que je vais expliciter un peu plus car il me tient « à cœur ».
« Rituel de la Danse des Saisons » : Je choisis un lieu naturel, sans trop de « pollutions » urbaines, atmosphériques comme une forêt ou une clairière. Chaque participant choisit une saison qui représente son état d’esprit actuel. Ainsi, le Printemps pour le renouveau, la croissance, l’optimisme. L’été pour la Joie, l’abondance, l’activité. L’Automne pour la réflexion, le calme, la transition. L’hiver pour le repos, l’introspection, la purification.
Puis, en musique, je danse en suivant les mouvements associés à la saison que j’ai choisie. Je danse sur ce qu’elle m’inspire. Je me laisse, simplement, imprégner par les mouvements de l’énergie de la saison choisie. Puis, à la fin du morceau musical, les participants forment une roue représentant le cycle éternel des saisons. Une méditation est proposée sur « le changement et la constance ».
Le changement, c’est un artiste sculptant la vie avec des mains invisibles. Il se manifeste dans le souffle du vent, dans les flux et reflux des marées de l’Expérience. Chaque lever de soleil, chaque crépuscule porte en lui la promesse d’une métamorphose constante. Je suis l’artisan de mon changement ciselant mon destin dans les pierres précieuses du temps (je vais le réutiliser pour mon groupe « calendrier spirituel »).
En même temps, dans le tourbillon du changement, émerge la constance. Ma constance est comme l’étoile polaire guidant mes pensées et mes actions. Elle réside dans la sérénité de mon Être intérieur, une lumière immuable qui transcende les cycles de l’Existence. Telle une montagne majestueuse, ma constance est mon ancrage. Le sol fertile d’où émergent les fleurs éphémères du changement.
En fait, c’est dans cette danse d’équilibre entre ces deux « forces » que je découvre la sagesse de mon Âme. Le changement m’enseigne la flexibilité, la capacité à me plier sans me rompre (voir le conte « La Jeune Fille et le Roseau »). La constance, quant à elle, m’offre cette « force tranquille » en restant sur mon chemin.
En introduction de ce texte, j’avais écrit « Je n’aime pas les rituels ». En fait, je suis, souvent, dans des rituels conscients et inconscients. Alors, rituels ou pas, l’important n’est-il pas de conscientiser que les rituels sont ici pour me permettre de m’ancrer dans mon HUmanité sans perdre ma connexion avec ma Divinité.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231208-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : The Wisdom Tree – 2023 – A Day Without A Yesterday)

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