Vinculum Spiritus Cordis
Il y a quelques semaines, mon épouse et moi avons regardé la série « Lessons in Chemistry ». Cette série parle de la résilience et du combat des femmes dans une société patriarcale. Dans beaucoup de pays, les femmes restent encore « à disposition » de l’homme. Dit d’une autre façon, elles n’ont pas « droit au chapitre » soit par des coutumes soit par des dogmes religieux. En fait, la véritable expression est « voix au chapitre ». Au moyen-âge, les évêques étaient alors assistés d’un collège de prêtres et de chanoines, vivant en communauté et formant le conseil. C’est cette assemblée qui était appelée « chapitre ». Le « chapitre » désignait également le lieu dans lequel les membres de l’assemblée se réunissaient pour échanger. Avant de prendre une décision, chacun d’entre eux était consulté et pouvait exprimer son point de vue. Ainsi, ils avaient tous « voix au chapitre ».
Et justement dans cette série, les femmes veulent faire entendre leur voix. La série se passe dans les années 50-60 dans une Amérique puritaine. Je ne vais pas faire le synopsis de la série afin de ne pas la « spoiler », divulguer des éléments qui m’ont touché. Mon propos est le suivant, dans la série, la fille de la protagoniste dit à sa maman que le symbole utilisé entre le numérateur et le diviseur est le « vinculum ». Ce mot en latin signifie « lien », « attache ». Il n’est pas exclusivement réservé à la division mais également pour signifier un regroupement. Pour ma part, ce symbole est simplement la barre de division. Pourtant, cette ligne horizontale est un symbole mathématique que se retrouve placée au-dessus de symboles ou de chiffres, destinée à les regrouper graphiquement pour en former un tout.
Pourquoi est-ce que ce mot « vinculum » m’a interpellé ? Dans deux textes plus anciens intitulé « Extra ! C’est Extra ! » et « Miracle ! » ainsi que plus récemment dans « Testament », j’avais indiqué que j’avais fait une « spéciale math » (27 heures par semaine) avant mes études d’ingénieur industriel. Je peux dire que j’en ai vu, pour ne pas écrire manger, des mathématiques à toutes les sauces : algèbre, analyse, géométrie, dérivée, intégrale, probabilité. J’avais même droit à un peu de chimie, de physique et d’anglais. Et pendant, cette année de « spéciale math », je n’avais jamais entendu parler du « vinculum ».
Donc, alors que pendant cette année d’études au cœur de mes pérégrinations mathématiques, le « vinculum » ne s’est jamais présenté. Ainsi, à travers une série télévisée, il se présente, maintenant, à moi comme une simple ligne horizontale et, en même temps, comme une alliance graphique dépassant l’individualité des chiffres pour les fusionner en une unité cohérente.
Ce simple trait, en apparence, anodin détient le pouvoir de métamorphoser des fragments numériques en une entité symbolique. En fait, ce symbole, car ce n’est qu’un symbole (voir le texte « Identité Apique » avec comme sous-titre « Tout est Symbole »), je ne peux m’empêcher d’y voir la manière dont il reflète la nature fondamentale de l’UNité dans la diversité. Les chiffres, tout comme les êtres dans une société, peuvent sembler disparates à première vue. Ainsi, ce symbole offre une perspective différente (tout comme dans le texte « Poisson volant (Ichthus) »). Il les rassemble, les fusionne dans une symbiose numérique, démontrant que même dans la froideur des chiffres, une connexion subtile existe.
Il devient un symbole puissant de l’importance de l’UNion véritable qui émerge lorsque je parviens à voir au-delà des éléments individuels pour reconnaître les liens qui les unissent. De la même manière, dans ma réalité quotidienne, il est souvent nécessaire de dépasser les différences apparentes pour trouver des solutions collectives. En plongeant plus profondément dans sa symbolique, je me pose la question de son rôle dans l’expression des relations qu’elles soient mathématiques ou autres. Comme je l’ai écrit, il peut être le signe d’une fraction, reliant le numérateur et le dénominateur dans une relation étroite. Dans cette configuration, il devient, quelque part, le pont qui permet aux parties distinctes de travailler de concert pour exprimer une réalité plus complexe. De la même manière, dans mes interactions humaines, il m’est « bénéfique » de reconnaître et de « valoriser » la connexion entre les différentes personnes proches ou éloignées, sociales ou professionnelles.
J’ai parlé de la division et du regroupement, il en est de même pour les racines. Je parle de racines mathématiques comme la racine carrée (la plus connue) mais également la racine cubique ou la racine énième (racine n-ième). Il sert à regrouper des expressions, sous la racine, pour former une entité plus significative. C’est un peu comme s’il était le ciment qui maintient l’intégrité des équations, empêchant la fragmentation de leur sens. Dans mes propres vies, la cohérence, la continuité (voir le texte « La Ligne Directe ? » avec comme sous-titre « La Non-Linéarité de l’Existence ») peuvent être considérée comme une recherche de m’unir aux différentes facettes de mon existence créant ainsi une histoire personnelle, mon histoire personnelle.
En fait, il agit comme un guide visuel m’invitant à dépasser la confusion superficielle pour découvrir l’ordre sous-jacent. De même, dans la vie, il m’est bénéfique de rechercher des liens et des schémas cachés pour mieux comprendre la complexité qui m’entoure. Ce n’est pas une recherche effrénée pour trouver une solution à une équation quelconque, simplement être ouvert à ce qui, parfois, se cachent dans les messages, les symboles reçus. Tout comme celui-ci.
Je me suis « étonné » à écrire sur ce symbole, un élément si simple qu’est une ligne horizontale. Quelque part, il ouvre des portes vers un univers si vaste. D’aucun.e.s peuvent le voir comme une séparation alors qu’il est rassembleur. D’autres peuvent le voir comme une ligne « imaginaire » séparant deux ensembles comme le Ciel et la Terre, l’ombre et la Lumière. En fait, il va au-delà de sa fonction primaire pour devenir une métaphore de la connectivité et de l’UNité. Il m’enseigne que même dans le monde abstrait des nombres, la recherche de liens et de relations est essentielle pour révéler la profondeur du sens que je donne à ma Vie.
Quelle « leçon » puis-je en (re)tirer ? Plutôt que leçon, je préfère apprentissage (apprendre à tisser). Il permet de voir au-delà des éléments isolés, à reconnaître les liens qui tissent le tissu de ma réalité. Que ce soit dans les mathématiques ou dans la vie quotidienne, le vinculum me rappelle que la véritable grandeur réside souvent dans la manière dont nous unissons les parties pour former un tout significatif.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231129-5 et 20231130-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Eloy Fritsch – 2017 – Sailing to the Edge)
P.S. : Le titre de ce texte signifie : Le Lien entre l’Esprit et le Cœur.

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