Ma Voix dans le Silence
J’ai lu récemment sur mon fil « d’actualités » quelques phrases signées extraites de « La Voix dans le Silence ». C’est Pierre Vaillancourt qui les a postées. Je suppose que c’est lui qui les a écrites car il n’y aucune autre référence.
Ces phrases sont « S’identifier au rien est encore une identification. – S’attacher au vide est encore un attachement. – La recherche de la fin de la quête est encore une quête. – Le réel n’est ni ceci ni cela et pourtant seul le réel est ». J’ai l’impression d’entendre une énigme du Père Fouras dans « Fort Boyard » quand il dit à la fin : « Qui suis-je ? ». « Qui suis-je ? » me ramène à l’identification. Comme ces phrases me paraissent paradoxales, je vais « utiliser » ce que les Êtres de Lumière font, parfois avec moi, des métaphores. Dans le texte « La Porte », j’avais écrit que « Métaphore » vient du grec « Metaphora » signifiant « Transport ». Et c’est ici l’essence même de la métaphore, c’est de me « transporter » vers un autre point de vue.
Le voyageur s’assied et se love sur son siège. L’expérience de ce transport commence maintenant.
Au sein de mon existence, où les contours incertains de l’ombre s’entrelacent avec les éclats lumineux de ma conscience, je (re)découvre l’énigme de l’identification. Me fondre dans le rien, comme une feuille à la surface d’un ruisseau infini, me semble être une illusion délicate. Dans cette métaphore, le ruisseau symbolise l’infini, l’essence même de l’Existence, et la feuille, mon identité fugace. En m’identifiant au rien, je me vois comme la feuille prétendant ne pas exister, ignorant que je suis porté par le flux du ruisseau. Un courant invisible de l’ego persiste même dans cette prétendue absence d’identité, me rappelant que s’identifier au rien est encore une identification.
Parallèlement, s’accrocher au vide peut être comparé à une étreinte avec l’absence. Je m’imagine en alpiniste suspendu à une paroi rocheuse dépourvue de prises. La paroi représente la réalité tangible, les prises sont les expériences et les attaches, et le vide est l’absence de ces points d’ancrage. En me penchant sur le vide, je crois échapper aux contraintes du monde matériel. Cependant, cette fascination pour le néant crée une nouvelle forme d’attachement, une dépendance invisible qui, tel un fil insaisissable, me relie toujours à quelque chose. Ainsi, m’attacher au vide devient un attachement subtil, un lien complexe avec l’absence même.
La quête incessante de la fin de la quête est inscrite dans la trame de ma vie. Je m’imagine en chercheur d’étoiles scrutant le ciel nocturne avec la conviction que la réponse ultime réside dans la capture d’une étoile filante. Chaque quête, chaque aspiration, est comme une flèche lancée vers le firmament. Cependant, à mesure que j’avance, la distance entre les étoiles et moi semble se dilater, créant un espace infini à explorer. La recherche de la fin de la quête devient alors une quête elle-même, une exploration interminable où chaque étoile capturée n’est qu’un éclat fugace dans l’infini cosmique.
Et voici le paradoxe avec « Le réel n’est ni ceci ni cela et pourtant seul le réel est ». Un instant, j’ai eu la pensée fugace de lire un extrait du livre « Un Cours en Miracles ». Pour « expliciter » ce paradoxe, j’imagine un kaléidoscope aux multiples facettes, chacune représentant une perception différente du réel. Chaque fragment de couleur, chaque motif, est une interprétation unique de la réalité. En me fixant sur une seule facette, je risque de perdre de vue la richesse infinie des autres perspectives. Le réel est comme ce kaléidoscope, échappant à toute définition fixe. Il n’est ni noir ni blanc, ni bon ni mauvais, mais une palette infinie de nuances, une réalité en perpétuelle métamorphose.
Dans cette quête de sens, chaque philosophie, chaque croyance, chaque système de pensée offre une facette du kaléidoscope. Cependant, aucune de ces perspectives ne peut prétendre contenir la totalité du réel. S’accrocher à une vision particulière, c’est comme essayer de saisir l’infini avec les mains. La réalité, insaisissable et malléable, se dérobe à mes tentatives de la confiner dans des catégories rigides. Elle est un océan sans rivage, toujours en mouvement, et pourtant, c’est dans cet océan que réside la seule certitude.
Je propose une « clé » de « décodage », en fait, ma « clé ». J’imagine ma vie comme un cours d’eau, fluide et ininterrompu. Les identifications, les attachements, les quêtes, sont comme des tourbillons et des remous dans cette rivière. M’identifier au rien, c’est comme plonger dans le flux sans résistance, me laissant porter par la fluidité de l’existence. Si je m’attache au vide, c’est reconnaître la nature éphémère des formes, être conscient que même le vide virevolte dans le grand ballet de l’Existence.
Et pourtant, au cœur de cette rivière, le réel est le courant immuable. Il n’est ni le tourbillon de l’identification, ni l’absence de l’attachement, ni même la fin de la quête. Il est le murmure constant de l’eau qui coule, le témoin silencieux de mon voyage. Seul le réel est, dans son impermanence même. Il n’est ni ceci ni cela, mais tout et rien à la fois. C’est dans la contemplation de ce courant que je découvre la vraie nature de mon Existence.
Ainsi, dans cette exploration métaphorique, je suis invité (si, si, je suis invité) à abandonner les rives familières de la certitude et à plonger dans le courant de l’incertitude. M’identifier au rien devient une reconnaissance de ma place dans le flux de l’existence, m’attacher au vide devient une célébration de la légèreté des formes éphémères, et la recherche de la fin de la quête devient une quête consciente, une danse avec l’inconnu.
Car, en fin de compte, seul le réel demeure, une énigme vivante qui transcende toutes les métaphores et révèle la vérité essentielle : « L’Essence même de ma vie réside dans le flux perpétuel du réel, insaisissable et pourtant omniprésent« .
(Michaël « Shichea » RENARD (20231129-4))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Eloy Fritsch – 2017 – Sailing to the Edge)

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