De la peur et de l’Amour
Depuis quelques jours, j’avais la chanson « Madeleine » de Jacques Brel en tête. J’ai relu les paroles de la chanson et, de prime abord, elle ne me parlait pas. J’ai d’abord pensé que c’était un message pour que je prenne conscience de Marie-Madeleine, comme une préparation à l’atelier « S’ouvrir à l’Amour Infini » avec l’énergie de Marie-Madeleine. Cet atelier que mon épouse a accepté de suivre avec moi. J’en profite pour la remercier à nouveau.
En relisant les paroles de la chanson, je trouve, non seulement une expression sincère de désir mais également de dévotion envers une femme insaisissable nommée Madeleine. Jacques Brel se personnifie dans la chanson en utilisant le « Je ». Il attend, avec impatience, ses rencontres avec elle, apportant des lilas (symbole d’amour et de beauté) chaque semaine car il sait qu’elle les apprécie. Il prévoit de l’emmener en tram, de déguster des frites dans un endroit appelé Eugène et d’aller au cinéma pour lui exprimer son Amour.
Un aparté à propos d’Eugène. Sa friterie était située à Anderlecht. Depuis, Eugène a déménagé et a changé d’enseigne pour devenir « Chez le Grec » (tiens ! tiens !).
Cette chanson est une exploration entraînante comme si le personnage joué par Jacques Brel courrait passionnément à la recherche d’un Amour perdu. Jacques Brel utilise le personnage de Madeleine pour évoquer la nostalgie d’un Amour passé. Cette nostalgie m’est perçue comme une métaphore de la quête spirituelle, où l’objet de « désir » est plus qu’une personne, mais représente plutôt une recherche intérieure de sens et de connexion.
Plus la chanson s’égrène comme un chapelet, il est évident que Madeleine ne se présentera pas. Il y a comme une déception car le chanteur parle au départ, au présent, puis au passé pour terminer au futur. En même temps, il ne se décourage même si la chanson donne l’impression que Madeleine ne viendra peut-être jamais. Cependant, il n’abandonne pas. Pour lui, Madeleine est son « horizon » ou son « Amérique » (le rêve américain ?). Je ressens qu’il s’investit émotionnellement envers elle même s’il semble que les sentiments ne soient pas réciproques.
Au-delà de la chanson écrite en 1961 (une bien belle année). J’ai fait quelques recherches pour « savoir » qui était cette Madeleine. Et à l’écriture de ce texte, en lisant quelques articles, je perçois le fil avec une citation, qui m’est venue pendant la nuit, que j’avais nommé « De la peur et de l’Amour ». J’en parlerai plus loin de cette citation qui a donné le titre de ce texte.
Toujours est-il est que cette Madeleine s’appelle Madeleine Zeffa Biver. Il avait rencontré cette dame dans les années 1950. Il lui avait fixé un rendez-vous bien plus tard et … elle n’est jamais venue d’où la chanson racontant cette absence. En 2007, cette dame est morte, par euthanasie, en Espagne. À 69 ans, elle était clouée, presque rivée, dans une chaise sans espoir d’en ressortir. Elle souffrait d’une forme aiguë de sclérose qui, selon ses propres mots, lui donnait « un corps aux allures d’un plat de spaghetti trop cuits ». Elle avait écrit une lettre ouverte au quotidien espagnol El Pais dans laquelle elle demandait à avoir le droit de mourir la tête haute : « en envoyant des baisers à ceux qui m’ont aidée par leurs mots ou leur amour ». Ce cri de détresse, cette euthanasie, cette transition était passible de 10 ans de prison dans une Espagne fortement ancrée dans son catholicisme.
J’ai bien écrit « était passible » car, le 18 mars 2021, le Parlement espagnol a approuvé définitivement la légalisation de l’euthanasie. L’Espagne est ainsi devenue le quatrième pays européen et le sixième dans le monde à permettre à un patient atteint d’une maladie incurable de mourir, avec dignité, pour mettre fin à ses souffrances. Avant elle, il y a eu les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, le Canada et la Nouvelle-Zélande.
J’en viens à la citation que j’ai reçue et que j’ai essayé de retrouver, tant bien que mal, le matin de l’écriture de ce texte. Donc, ce sera l’esprit et non la lettre. La citation est « Tant que je ne sais pas ce qu’est la peur – Tant que je ne sais pas ce qu’est l’Amour – Je ne sais pas ce qu’est la perte de l’Amour ». Il y a comme une frustration de ne pas avoir retrouvé la citation que j’avais demandée de me redonner le matin car je ne voulais pas me lever pour l’écrire. Comme je le dis souvent : « C’est ainsi ». Peut-être que l’essence même de cette citation était pour moi et que je n’en donne qu’un parfum incomplet.
J’entends « Mais Michaël ! Quel est le lien entre Madeleine et la citation ? ». Ma réponse favorite est : « C’est une très bonne question et je te remercie de l’avoir posée ». Madeleine a demandé à être euthanasiée dans un pays qui ne le permettait pas. Le mot « Euthanasie » est formé des mots grecs « eu » signifiant « bien » et « thánatos » signifiant la « mort ». Donc, ce mot indique une « bonne mort », une « mort douce et sans souffrance ». La version française a été empruntée à l’anglais « euthanasia » en 1771. C’était un terme utilisé en philosophie pour indiquer l’art de rendre la « mort douce et heureuse ».
La référence à « thánatos » n’est, pour moi, pas surprenante dans l’écriture de ce texte. Dans la mythologie grecque, « Thánatos » est la personnification de la Mort. Or son opposé, si je peux l’écrire ainsi, est « Érōs ». Et que représente « Érōs » ? Il est la divinité primordiale de l’Amour et de la Puissance Créatrice dans cette même mythologie. Là, en un instant, il y a la peur (de mourir), l’Amour et la Puissance Créatrice qui se connecte dans mon Esprit. Je dis même qui s’emmêle tellement il y a de connexions.
« Érōs » est issu, a été « généré » à partir de « Chaos ». « Chaos » est une divinité primordiale représentant le vide, le néant initial à partir duquel tout a émergé. Ce n’est pas une divinité anthropomorphique plutôt une force, une sorte d’impulsion originelle. Selon la cosmogonie grecque, à partir du « Chaos » surgirent les premières divinités primordiales telles que Gaïa (la Terre), Érèbe (les ténèbres), et Nyx (la nuit). Ces divinités, à leur tour, ont engendré d’autres dieux et entités qui ont peuplé l’univers mythologique grec. « Chaos » incarne l’état initial « indifférencié » (non binaire) et « informe » (non-forme) avant que l’ordre et la structure ne soient établis dans le cosmos. Il n’est pas tant une divinité active participant aux récits mythologiques que le concept fondateur de la création, représentant le point de départ de l’ordre cosmique. J’avais déjà parlé de « Chaos » dans le texte « Dieu aime-t-il le Jazz ? ».
« Peur – Amour », « Mort – Amour ». « De la peur de la mort à la peur de l’Amour ». Où ceci me mène-t-il ? Ai-je peur de la mort ? Non, plus maintenant. En fait, autant que je m’en souvienne, je n’ai jamais peur de ma mort. Ai-je peur de l’Amour ? Ceci va être étonnant, mais j’ai un ressenti mitigé. En d’autres termes, est-ce que l’Amour peut faire peur ? Je n’ai pas peur de l’Amour en tant que tel car j’ai un Amour sincère, authentique avec mon épouse et je n’ai jamais mis « le pied sur le côté » comme le dit l’expression. Dans le texte « Le Couple Monastique » avec comme sous-titre « La Tentation de Saint-Antoine », j’ai déjà parlé des tentations de la « chair ». Par contre, je peux dire que j’ai, quelque part, une peur d’être tenté non par la « chair », mais par des sentiments d’Amour envers une autre personne. Ces sentiments qui vont bien, au-delà, du rapport physique. Ce serait plutôt comme une connexion d’Âme à Âme ou plutôt d’Âme Sœur à Âme Sœur. Qui plus est, sans savoir nécessairement, si ces sentiments sont partagés.
J’en reviens ainsi à « Madeleine », cette chanson qui explore les thèmes de l’Amour non partagé, du désir et de l’attrait d’une personne idéalisée, dit d’une autre façon, un phantasme. Son narrateur, son chanteur, son interprète se plonge dans une attente semblant vaine, espérant ainsi un a-venir où leur Amour pourra être pleinement réalisé.
Je sais que mon épouse et moi sont des Âmes s’incarnant souvent ensemble. Judicaël m’avait dit que c’était la première fois que nous étions mari et femme. Je ne sais pas quelles étaient nos « relations », nos « connexions » dans d’autre vies. Il en est, de même, avec mon Frère Léon dont je ne sais pas non plus nos « relations », nos « connexions », à part peut-être en Atlantide. En fait, peu importe les « connexions » passées, présentes ou futures. Je trouve souvent des phrases indiquant que les rencontres ne se font pas « par hasard ». Je me rappelle du texte « La rencontre » dans la phrase finale était « Il suffit d’une seule rencontre pour faire basculer toute une Vie ».
Ces rencontres qui sont quelques lettres gravées dans ma « mémoire », dans un « souvenir » venant d’un écho lointain.
Combien d’Êtres, d’Âmes ai-je rencontré durant toutes mes vies ici et ailleurs ?
Combien d’Êtres, d’Âmes ont fait basculer mes vies passées, présentes et futures ?
Combien d’Êtres, d’Âmes ont eu leur vie basculée par mon être, mes Êtres, mon âme ?
Combien d’Êtres, d’Âmes ont eu peur de la Mort ?
Combien d’Êtres, d’Âmes ont eu peur de l’Amour ?
Dans le « TAO », il est dit que l’AMOUR est une énergie, un mouvement qui rencontre son contraire, en admet la force et l’enseignement pour devenir créatrice d’une beauté et d’une perfection infinies.
Dans la langue des oiseaux, AMOUR signifie « A » comme « principe céleste des Principes Opposés inséparables », « M » comme « mouvement », « O » comme « féminin », « U » comme « union des principes opposés », « R » comme « principe masculin ». Dit d’une autre façon, plus « agréable » à lire, c’est la « Manifestation de l’union céleste des principes opposés ». Et qu’est-ce que l’ÂME avec le « E » comme « expression dans le plan manifesté » ? L’expression dans le plan manifesté (la terre) du mouvement (manifestation) de principes célestes. Judicaël le disait d’une autre façon, c’est l’Acceptation Maturée de l’Oeuvre de UR – La Terre Divine en nous.
L’AMOUR n’est-il pas la Mort de la peur ?
(Michaël « Shichea » RENARD (20231129-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

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