Écrire pour ceux …

Ce jour-là, à la fin de mon temps de midi, j’ai en tête la chanson écrite par Michel Berger : « Chanter pour ceux » dont les paroles (refrain) sont : « Je veux chanter pour ceux – Qui sont loin de chez eux – Et qui ont dans leurs yeux – Quelque chose qui fait mal – Qui fait mal – Je veux chanter pour ceux – Qu’on oublie peu à peu – Et qui gardent au fond d’eux – Quelque chose qui fait mal – Qui fait mal« .

Est-ce que je peux écrire : « Je veux écrire pour ceux – Qui sont loin de chez eux – Et qui ont dans leurs yeux – Quelque chose qui fait mal – Qui fait mal – Je veux écrire pour ceux – Qu’on oublie peu à peu – Et qui gardent au fond d’eux – Quelque chose qui fait mal – Qui fait mal » ?

Pour moi, cette chanson est bien plus qu’une simple chanson. Je sais que chaque chanson peut avoir une portée (c’est le cas de le dire pour la musique) différente pour chacun.e. En même temps, autant j’apprécie « La Danse des Canards » dans une soirée amusante, autant j’apprécie « Chanter pour Ceux » pour sa symphonie d’émotions tant dans les paroles que dans la musique. Chaque couplet, dans son œuvre, est magistral. Ce mot « magistral » qui vient du latin « magistralis » signifiant « de maître« . Pour ma part, effectivement, c’est une chanson écrite de main de maître C’est une pièce d’un puzzle complexe créant un tableau riche en échos spirituels et philosophiques.

« J’analyse » rarement une chanson en termes de ressentis qu’elle me procure. La première fois que je l’ai fait, c’était avec la chanson « Un homme heureux » que William Sheller chante de façon magistrale en piano-voix (voir le texte « Un Homme Heureux »). Ici, dans l’écriture de ce texte, c’est comme un appel à partager ce qu’elle me dit, me susurre. Il n’y aura peut-être qu’une seule lectrice, qu’un seul lecteur qui sera touché et, en même temps, « je veux écrire pour ceux …« .

Le premier couplet de la chanson m’évoque la solitude et la détresse pouvant accompagner la vie quotidienne. La référence à « Ils sont seuls dans leur tête » souligne cette condition déshumanisante de l’isolement. Cette déshumanisation est pourtant une réalité souvent masquée par les masques sociaux. La chanson m’invite ainsi à regarder au-delà des apparences (j’en ai déjà beaucoup parlé), à reconnaître la souffrance silencieuse qui habite parfois le Cœur de chacun.

De plus, l’image de l’homme passant la nuit à contempler les étoiles me suggère une quête spirituelle, une recherche de sens au-delà de la réalité quotidienne. Cette contemplation des étoiles, je l’interprète comme une tentative de se connecter à quelque chose de plus grand, quelque chose qui transcende la condition humaine. C’est, à mon sens, un acte de spiritualité, une quête de transcendance.

D’un autre côté, la mention de la petite fille qui a perdu son sourire, son émerveillement et qui voit son père partout soulève des questions profondes sur la nature de la souffrance humaine. La perte, qu’elle soit physique ou émotionnelle, d’un être cher peut être une expérience déchirante taintent chaque aspect de la vie. La construction d’un empire par le père disparu suggère la tentative de compenser une perte avec des réalisations matérielles, soulignant la fragilité de la vie humaine face à des forces plus grandes.

Le refrain, avec son appel vibrant à « Je veux chanter pour ceux – Qui sont loin de chez eux« , me propulse dans un uni-vers de solidarité. C’est une ode à la compassion, à la Conscience de l’autre. La musique devient le pont traversant les distances aussi bien physiques qu’émotionnelles. Même à des milliers de kilomètres, les Coeurs peuvent battre à l’UNisson. C’est un appel à transcender les barrières de l’égoïsme pour découvrir la Joie de donner, de chanter pour ceux qui ne peuvent le faire. Et comme je ne sais pas chanter (voir le texte « Je ne sais pas »), j’écris pour celles et ceux qui ne peuvent le faire.

Pour moi, c’est un appel à l’action, une invitation à transformer la douleur en quelque chose de « beau« . La distance géographique peut symboliser non seulement une séparation physique mais aussi une séparation émotionnelle et spirituelle. Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux devient une manière de combler ces distances, de créer des liens d’amour et de compassion.

Le désir de chanter pour ceux qui ont quelque chose dans leurs yeux « qui fait mal » souligne la puissance de la musique comme moyen d’exprimer et de guérir la douleur. C’est une reconnaissance de la souffrance partagée, une tentative de trouver un terrain commun dans l’expérience humaine (Merci Pierre-Teilhard de Chardin). La douleur, dans ce contexte, devient presque sacrée, car elle est partagée, comprise, et peut-être transcendée à travers la musique.

Le deuxième couplet explore la notion de perte de l’identité et de la mémoire. L’idée d’une histoire volée et d’une mémoire piétinée évoque une profonde tristesse face à la destruction de quelque chose d’essentiel à l’humanité. La mémoire, en tant qu’élément fondamental de l’identité individuelle et collective, est fragile et peut être facilement perdue ou altérée. Cela soulève des questions philosophiques sur la nature de la vérité, de l’histoire et de la signification de notre existence.

L’image d’un homme comptant les jours avec des bâtons, comme les barreaux d’une prison, offre une métaphore puissante de la manière dont la perte de mémoire peut devenir une forme d’emprisonnement. Cela suggère que ma compréhension du monde et de moi-même est profondément liée à ma capacité à me rappeler mon histoire.

J’aime cette chanson tout comme « Le Paradis Blanc« . Elle explore la douleur humaine, la perte, la mémoire, la quête de sens et la diversité des réponses émotionnelles face à l’adversité. La musique devient un moyen de transcender la douleur, de créer des liens entre les individus et de donner une voix à ceux qui sont souvent oubliés. La chanson invite à une réflexion profonde sur ma responsabilité envers les autres, sur la nature de la souffrance humaine et sur le pouvoir transformateur de l’art.

Et comme je le dis souvent, c’est que mon expérience. Expérience de cette chanson. Et je sais que le créateur de celle-ci a une autre interprétation de ce qu’il a voulu dire ou faire ressentir.

(Michaël « Shichea » RENARD (20231122-2))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Bergman – 2023 – Embers)

Publié par

Categories: ,

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Ma Spiritualité

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture