Sauveur malgré lui
Dans le labyrinthe des émotions humaines, il est parfois étrange de constater que le désir d’aider peut se muer en un fardeau insoupçonné. Lorsque je décide, tel un ange, à déployer mes ailes pour secourir autrui, il arrive parfois que les demandes, les suppliques, les rêves de cet.te autre qu’ils tissent, en secret, deviennent des chaînes invisibles. Certain.e.s me voient comme un sauveur, comme un héros sculpté dans le marbre de leurs fantasmes. Je deviens, pour eux, un Lui qui n’est qu’une projection de leur quête personnelle de « rédemption » (voir le texte « Redemptio »).
Le paradoxe, car il y a bien un paradoxe, réside dans le fait que lorsque je choisis de me retirer de cette pièce de théâtre où je suis devenu un acteur malgré moi, une ombre d’incompréhension s’étend. Les murmures de reproche résonnent, qualifiant mon retrait d’acte de lâcheté, de trahison voire de cruauté, comme si j’avais renoncé à une mission sacrée. Mais, en réalité, dans mon for intérieur, dans mon Cœur, j’ai choisi de me libérer de la responsabilité qui n’a jamais été mienne (voir le texte « Jour 5 : Responsabilité » de « Ex Opere Operato »). J’ai terminé, si je peux l’écrire ainsi, mon Oeuvre dans la pièce qui s’est jouée. Je me suis retiré du spectacle de leur vie. Peut-être, y aura-t-il une autre représentation, une nouvelle représentation. Peut-être que la pièce ne se jouera plus.
Pour moi, ceci a été une leçon d’une portée libératrice. Personne ne détient le pouvoir d’insuffler la Félicité. Ce mot « félicité » qui vient du latin « felicitas » signifiant « bonheur« , « chance« . Dit d’une autre façon, c’est un état de contentement intense. Je dirai que, pour moi, ce contentement intense, c’est ma JOIE. La clé du bonheur des autres ne se trouve pas dans mes mains. Je ne suis ni le gardien des sourires, des rires, des pleurs, des cris d’autrui. La véritable liberté réside dans le simple fait d’être soi-même. Je suis comme un astre rayonnant sans attendre que les planètes alignent leur éclat autour de moi.
Pourtant, ma liberté, telle une ancienne compagne, a toujours résidé dans les recoins de mon être. Comme un papillon qui déploie ses ailes, je suis libre de vibrer au rythme de ma propre mélodie, sans être « redevable » de la symphonie des autres. C’est un rappel que je suis le Maître de mon destin. Maître dans le sens de Maîtrise. C’est un rappel que je suis le Créateur de ma propre œuvre.
Ainsi, sans prétention, comme une étoile brillante sur la voûte céleste, je brille simplement, sans attendre la permission des autres pour illuminer le ciel. Je suis le gardien de ma lumière intérieure, un phare (merci Judicaël) dans la nuit des attentes et des projections. Et si d’autres préfèrent l’obscurité à la clarté que j’offre, c’est leur chemin, leur parcours, leur trajectoire, leur danse avec leurs propres ombres.
En marchant sur le sentier de ma vérité que sont mes publications, je deviens un enseignant silencieux, un maître sans disciples, une source d’inspiration ni plus, ni moins. La meilleure façon d’influencer le monde autour de moi n’est pas de chercher à changer les autres, mais de les inspirer par l’authenticité de mon propre voyage. Je ne suis pas quelqu’un à suivre comme un gourou, un prédicateur. Je n’apporte que ma Parole.
Ainsi, si les échos de l’inconfort résonnent dans le sillage de ma lumière, si des regards critiques tentent de ternir mon éclat, c’est Juste pour moi, c’est Idéal pour moi (voir le texte « Notre tâche n’est pas de rechercher l’amour mais de rechercher toutes les barrières que nous dressons contre sa venue »). Ma Liberté porte en elle le parfum exquis de l’Acceptation que chaque Être chemine à travers ses propres tumultes, ses propres doutes, ses propres circonstances de Vie.
L’Amour Véritable, celui qui transcende les frontières du Moi, permet d’aimer suffisamment pour laisser partir. Car la véritable grandeur réside dans la capacité à reconnaître que chacun est le Gardien de sa propre Destinée, et que dans cette Symphonie de Liberté, l’Amour Authentique s’épanouit, laissant dans son sillage le parfum enivrant de l’Immensité.
Je ne savais pas qu’un jour dans une publication, j’allais reprendre une phrase d’un film de Luc Besson. Cette phrase, extraite de « DogMan » est « Un enfant sans amour, c’est un arbre qui n’a jamais d’eau« . Ainsi, j’apporte un peu d’eau à cet enfant que j’accepte d’aider, d’accompagner. En même temps, je ne suis pas la source l’abreuvant pour le reste de sa Vie.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231118-1))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Enosare – 2023 – Beyond The Door)

Laisser un commentaire