« Notre tâche n’est pas de rechercher l’amour mais de rechercher toutes les barrières que nous dressons contre sa venue ».
Cette phrase est tirée de « Retour à l’Amour » de Marianne Williamson. J’y avais fait référence dans les textes « Amare » et « Redemptio« . Pour ma part, l’Amour, dont parle Marianne Williamson, n’est pas l’amour uniquement dans une relation, dans un couple, dans une amitié. C’est l’Amour de toute chose, tel que je l’ai déjà indiqué avec l’acronyme AMOUR signifiant « Acceptation Maturée de l’Oeuvre de UR« . Je ne vais pas revenir sur cet acronyme et sa signification. J’en ai déjà parlé souvent. La première fois est dans « La Terre Divine en Nous » suite à une proposition de mon Frère Léon.
Cette déclaration n’est pas une énigme pour celle ou celui qui sait écouter son Cœur. Ce n’est pas un processus mental plutôt un ressenti. Un « je ne sais quoi » qui dit, qui murmure que ce qui se vit en cet instant est Juste. Je sais que quand j’écris « Juste« , certain.e.s seraient amené.e.s à penser « justice » ou « injustice« . Je lui préfère la notion de « ordonné« , « prescrit » provenant du verbe latin « jussere » ou aussi la notion de « convenable » dans le sens « qui convient à la situation » ou encore « conforme » dans le sens « qui est dans une certaine réalité« .
Il est un autre mot qui j’aimerai introduire en « remplacement » de « Juste« . C’est le mot « idéal« (Merci Léon). Ceci peut paraître étrange d’écrire, par exemple, que l’instant que je vis est un instant idéal ou que cet « instant est idéal« . Et ce qualificatif de l’instant, de l’évènement, de l’expérience est, à mon sens, bien à propos.
En me référant à certains dictionnaires, ce mot donne plusieurs sens comme « qui n’a d’existence que dans l’idée, dans l’esprit« , « qui réunit toutes les perfections, ou qui est plus beau que les modèles offerts par la nature« , « assemblage abstrait de perfections dont l’âme se forme l’idée, mais sans pouvoir y atteindre complétement« . Est-ce une utopie, une chimère ?
À mon sens, il n’y a pas de confusion à faire entre « idéal« , « utopie » et « chimère« . La chimère est une sorte de « fantaisie« , une conception contre nature. Dans les temps anciens, il y avait des créatures mythologiques. Des créatures constituées d’un assemblage de « parties de corps » qui ne pouvaient pas aller ensemble. Les plus « célèbres » sont le Sphinx (corps de lion, ailes d’un oiseau et une tête humaine), le Centaure (mi-homme, mi-cheval), le Minotaure (tête d’un taureau et corps d’un homme), le Griffon (corps d’un lion et tête d’aigle), l’Hippogriffe (tête d’aigle, corps d’un cheval et ailes d’un oiseau) et une dernière qui est l’Hippocampe. Bon, je reconnais que c’est moins fantastique et, en même temps, il représente une chimère dans le sens où il combine des traits d’un cheval et de poisson.
L’idéal n’est pas ceci pour l’idéal. Il n’a rien de « monstrueux » comme dans les chimères. C’est proprement un élément existant pris dans sa Perfection. Même si la Perfection n’est pas actuellement, complètement, intégralement réalisée, c’est sa Destinée, sa Loi, un Ordre le Meilleur où elle puisse Être. Cette Perfection est de se placer, de se montrer dans toutes les circonstances de la Vie. Je sais que certain.e.s imaginent cette Perfection comme une utopie.
Le mot « utopie » a été créé, par l’écrivain anglais Thomas More, pour le titre de son livre « Utopia » (1516). Créé, car il s’est basé sur les racines grecques de « ou- » et « tópos » signifiant « en aucun lieu« . En aucun lieu ? Je suis d’accord si l’on parle du monde extérieur et non du monde intérieur. Ernest Bercot (philosophe et journaliste français) a écrit : « On reconnaît ici quelle ligne délicate sépare l’idéal et l’utopie : il s’agit de décider à quel point de perfection il est permis d’atteindre, et de ne pas passer au-delà ; or il n’est pas aisé de marquer ce point, car l’homme et la société ont causé et réservent encore plus d’une surprise à ceux qui prétendent les borner« .
Tout ceci semble m’éloigner de la phrase de Marianne Williamson. Et pourtant, il n’en est rien. L’Amour, c’est une force qui anime chaque particule de l’Uni-vers, une pulsation subtile qui lie chaque Être à l’autre. Cependant, au lieu de le chercher parfois avec désespoir (des espoirs) à l’extérieur de moi-même, la clé réside dans le « démantèlement« , la déconstruction mentale des murailles intérieures que j’érige, souvent inconsciemment, contre cette force de transformation.
Les barrières de l’Amour revêtent des formes diverses, tissées dans les fibres de mon Expérience, de mes croyances et de mes peurs. Je sais que c’est un périple intérieur qui m’appelle à les dissoudre pour (re)trouver ma nature fondamentale, idéale qui est « AMOUR« . Et qui dressent ces barrières ? Je vous le donne en mille. Cette expression faussement attribuée à Émile Zola, que Coluche et de San-Antonio (Frédéric Dard) ont utilisé en écrivant « Je vous le donne Émile« , provient de « Je vous le donne à deviner, mais vous n’avez qu’une chance sur mille de trouver la réponse« . Je peux dire que c’est une bien belle ellipse.
Donc, je disais « Je vous le donne en mille« , c’est l’ego. Ce compagnon, que certain.e.s disent insidieux, sournois, dissimulé, qui me persuade que je suis séparé du Tout. Cet ego qui crée des murs de séparation. Il susurre des récits de division, m’incitant à croire que l’Amour est une ressource limitée, dans le temps et dans l’espace, à laquelle je dois m’accrocher par peur de la pénurie. Je sais que c’est un voyage périlleux que de remettre en question ses récits, de dévoiler la fiction de la séparation et d’embrasser la vérité que je suis un fragment (in)complet d’une même énergie universelle.
En dépassant mon ego, j’atteins ce que j’appelle le « socle de Confiance« . Dans le texte « InCognito« , je parlais d’appliquer les 3 C : « C comme Courage, C comme Conscience, C comme Confiance« . La Confiance ou plutôt l’absence de celle-ci est à l’origine des barrières entravant la pleine expression de l’Amour. Les expériences passées de trahison, de déception et de douleur ont façonné des murailles protectrices, érigées pour éviter le risque d’être blessé.e à nouveau. Pourtant la vraie Confiance réside en la capacité à se Confier à l’inconnu, à dénuder ma vulnérabilité et à reconnaître que chaque rencontre est une Harmonie.
Comme je l’ai déjà souvent écrit, il est nécessaire d’être en Amour avec soi-même (soi m’aime). C’est une clé essentielle pour l’ouverture des portes de l’Amour. Pourtant, cet Amour de Soi-même est souvent éclipsé par l’ombre de l’autocritique et du jugement. J’érige des barricades d’autodépréciation, persuadé que je ne suis pas digne d’Amour. Mais ma véritable Essence, Pure et Inaltérable, demande à être (re)découverte à travers le prisme de l’Acceptation Inconditionnelle. Lorsque j’apprends à m’aimer sans réserve, les barrières intérieures commencent à se fissurer, laissant filtrer la Lumière de l’Amour Authentique.
Je parlais de peur, ce spectre, hantant les recoins les plus sombres de la Conscience, est une autre force qui érige des murs entre l’Amour et moi. La peur de l’abandon, de l’échec, de la vulnérabilité crée des frontières épaisses qui me maintiennent prisonnier de ma propre forteresse intérieure. Se libérer de la peur, si libérer des peurs, nécessite un acte de Courage (un des 3 C), une plongée dans mon inconnu, laissant derrière moi les chaînes qui me retiennent et d’où émerge la lumière apaisante de la Confiance (un des 3 C).
Il y aussi d’autres barrières comme les conditionnements culturels, sociaux même religieux empêchant l’expression libre de l’Amour. Le jugement, la catégorisation, la division des gens en fonction de critères superficiels tels que la « race« , la classe sociale, l’aspect et puis évidemment la religion. Tous ces préjugés créent des murs difficiles à franchir empêchant de reconnaître la véritable Essence de l’autre. Briser ces barrières implique de remettre en question les dogmes hérités, d’élargir les perspectives et d’embrasser la diversité inhérente à la richesse de l’Expérience Humaine (Merci Pierre-Teilchard de Chardin pour cette Expérience Humaine).
La recherche des barrières de l’Amour conduit inévitablement à la dimension du temps. Souvent, je suis enchaîné par les résidus du passé, par des souvenirs douloureux, par la tristesse qui teintent ma perception du présent. La capacité de pardonner, de lâcher prise sur les offenses passées est une clé maîtresse pour déverrouiller les portes de l’Amour. Le pardon, non pas comme un acte de faiblesse, mais comme une déclaration de force intérieure, dissout les liens qui retiennent prisonniers du passé.
La Conscience (un des 3 C) émerge comme un guide essentiel dans ma quête. Être conscient de mes pensées, de mes émotions et de mes (ré)actions est une Lumière dissipant les ombres des barrières inconscientes.
Sans oublier le Cœur, plus précisément l’ouverture du Cœur (Coeur Ouvert – Amour Toujours). Cette ouverture qui est une floraison délicate de l’Âme. Cette ouverture qui est le joyau précieux que je découvre en dissolvant mes dernières résistances intérieures. Lorsque le Cœur s’ouvre, s’offre, il devient le réceptacle Pur de l’Amour, sans attentes, sans limites. C’est un État d’Être où l’Amour devient une force naturelle qui émane de moi, comme une brise légère caressant toutes celles, tous ceux qui croisent mon Chemin, mon Parcours, ma Trajectoire.
Ma tâche, si je l’accepte en mon for intérieur, en mon Cœur n’est pas de partir à la recherche de l’Amour à l’extérieur de Moi mais plutôt de m’aventure courageusement, sans peur, sans reproche, à l’intérieur de Moi à la rencontre de toutes les barrières que j’érige contre sa venue. C’est un peu comme la recherche des Tristesses pour (re)trouver la JOIE (voir le texte « Ex Opere Operato »). C’est un voyage, une exploration des paysages intérieurs, une quête pour dissoudre les murailles de l’ego, de la méfiance, de la peur, de l’autocritique, des conditionnements sociaux, du passé et de l’inconscience.
Au fur et à mesure que mes barrières tombent, comme les feuilles d’automne emportées par le vent (de circonstance à la date d’écriture de ce texte), je me trouve exposé à l’Infini de l’Amour. Cet État d’Être où l’Amour devient non seulement ce que je donne, ce que j’offre mais ce que JE SUIS. C’est une réalisation que l’Amour, loin d’être une ressource extérieure à conquérir, est le fondement même de ma propre nature, une force qui me guide, m’enveloppe, et m’unit à l’ensemble de l’Existence, à l’ensemble de la Vie.
Ma tâche, alors, devient une danse éternelle avec l’Amour, une célébration de cette force transcendante qui est la clé ouvrant les portes de la véritable réalisation de soi.
En écrivant ce texte, je ne savais pas du tout où il allait m’amener. C’est ainsi pour moi comme souvent. Je découvre, au fur et à mesure, de l’écriture, cet Amour des mots qui m’emporte, tout autant que toi, Âmie Lectrice, Âmi Lecteur, vers des paysages inattendus.
Ma tâche n’est pas de rechercher l’Amour mais de briser les murs m’empêchant de voir que l’Amour est déjà ici.
(Michaël « Shichea » RENARD (20231118-2))
(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)
(Musique lors de l’écriture : Auroris – 2023 – No Rhyme Or Reason)

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