La Jeune Fille et le Roseau

Althéa était une jeune fille. Un jour, qu’elle se promenait près d’un étang, elle remarqua un roseau esseulé. Elle le regardait, intriguée par sa silhouette gracieuse. Elle s’arrêta un instant alors que le vent était agité et le tiraillait dans toutes les directions. Il se pliait, il dansait avec le vent. Le vent pouvait le faire tourner dans tous les sens, il restait bien ancré dans le fond de l’étang.

Captivée par la scène, elle s’approcha. Ses yeux curieux, malicieux, émerveillés scrutaient chaque mouvement du végétal. « Quelle souplesse ! » se dit-elle. Elle ressentit une énergie émanant de lui comme une force tranquille semblant défier les éléments déchaînés. C’était comme si le roseau lui murmurait quelque chose sans prononcer un seul mot.

Inspirée par ce spectacle, ce ballet naturel, la petite fille, que la vie n’avait pas encore enseignée les expériences de l’existence, commença à intégrer les murmures de ce roseau. Bien que confronté à des vents parfois furieux, il ne se brisait pas. Que du contraire, il se pliait avec grâce. Elle réalisa que la véritable force résidait dans la flexibilité, dans la capacité à s’adapter sans perdre son identité.

D’année en année, elle revenait au même endroit. Maintenant, elle était une jeune adulte et elle avait été confrontée à la maladie, à la tristesse, à la peine. Elle s’assit près du roseau. Elle ne savait pas si c’était le même mais, peu importe, pour elle, un roseau est un roseau. Dans sa tête, il y avait comme une sorte de tempête mentale et elle se demandait comme faire pour être comme le roseau. Tout comme le roseau résistait aux tempêtes, elle devait bien trouver en elle les ressources pour apprendre à fléchir sans se briser.

Les années passèrent et, à chaque visite, le roseau était là. Chaque fois, elle découvrait de nouvelles nuances. Elle apprit que la souplesse ne signifiait pas la faiblesse mais plutôt la capacité à affronter les difficultés avec Grâce et Force. Elle comprit que la Vie, tout comme la tempête, était imprévisible mais que la flexibilité était la clé pour naviguer à travers ses méandres.

Une année, un rayon de soleil vint entourer le roseau dans un halo lumineux. En un instant, elle eut une révélation. Le roseau résiste si bien, s’adapte si bien car il est le vide en lui. À l’intérieur de lui, c’est le vide. À la question qu’elle se posait « Comment être comme le roseau ? » depuis tant d’années, elle eut la réponse : « Le Vide ».

Non pas être vide, simplement faire le vide. Faire le vide consistait à ce que les expériences de la Vie l’effleurent en surface mais ne l’atteignent pas dans son intérieur. Tout comme le roseau qui se laisse effleurer par les vents, ceux-ci ne rentrent pas dans son intérieur.

Au fil du temps, elle intégra la sagesse du roseau dans son propre Être. Elle devint une jeune femme dont l’Âme était aussi flexible que le roseau qui l’avait inspirée. Les défis de la vie ne la brisaient pas, mais la rendaient plus forte. Elle aborda les tempêtes de l’existence avec une résilience tranquille, embrassant le flux constant du changement.

Ainsi, chaque année, elle emmena ses enfants, puis ses petits-enfants près de l’étang. Le roseau était toujours là. Il n’était plus le même, elle n’était plus la même.

(Michaël « Shichea » RENARD (20231113-3))

(Art Numérique : Bing Creator suivant mes directives)

(Musique lors de l’écriture : Le Silence)

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